La Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè) a condamné, dans un communiqué en fin de la semaine dernière, le vote par l’Assemblée Nationale de la loi organique prorogeant le mandat des députés à six mois et a invité le président de la République à ne pas promulguer ladite loi.
Le parti de Soumana Sacko, même s’il n’a pas participé au combat de la COFOP, s’oppose farouchement à la prorogation du mandat des députés. C’est d’ailleurs pourquoi il a dénoncé le vote de la loi par l’Assemblée nationale. Pour ce parti, cette prorogation viole la loi fondamentale malienne.
L’ancien Premier ministre Soumana Sacko et ses militants demandent au président de la République de ne pas promulguer cette « loi scélérate symbolisant un détournement flagrant de la souveraineté nationale ». Le Parti estime que le président IBK prendrait une lourde responsabilité devant le Peuple et devant l’Histoire s’il faisait en sorte que le premier acte politique majeur de son deuxième et dernier mandat présidentiel consiste à « entériner une telle violation » de la Loi fondamentale de la République du Mali.
Dans son communiqué, la CNAS -Faso Hèrè n’a pas épargné les députés de l’Opposition qui ont accepté de voter cette loi – qu’il juge anticonstitutionnelle – malgré des déclarations publiques de leurs Etats-majors politiques respectifs.
Selon la CNAS-Faso Hèrè, dans une course effrénée contre la montre visant à appliquer au forceps l’Accord antinational d’Alger, le régime en place annonce un calendrier fixant un soi-disant referendum et de soi-disant élections sénatoriales .Ce qui, selon Soumana Sacko et ses partisans, est une volonté manifeste de fouler au pied les valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 au profit de forces sociales nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial et de couches obscurantistes opposées à la République et à ses valeurs de démocratie, de laïcité, d’égalité de chances pour tous les citoyens et de justice sociale.
La CNAS Faso Hèrè soutient que la Constitution du 12 janvier 1992 a fait ses preuves et n’a nul besoin d’être amendée. « D’une part, la Constitution ne doit pas être mise en cause car c’est des hommes et des femmes, et non les institutions républicaines, qui ont échoué notamment pour avoir tourné le dos aux valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 », précise le communiqué avant d’ajouter : « D’autre part, en dehors des pseudo réformes destinées à assouvir les appétits voraces des forces féodales, esclavagistes, racistes et antirépublicaines, des lois ordinaires et organiques peuvent valablement prendre en charge, dans le cadre intact de la Constitution de 1992 , des préoccupations telles que la transhumance des élus, la représentation parlementaire des Maliens de l’extérieur ou des consultations plus rapprochées du Peuple sur des questions d’intérêt national hors la période des élections. »
Avant de conclure, la CNAS-Faso Hèrè invite les pouvoirs publics à se ressaisir pour ne pas entrainer le Peuple malien au bord du précipice au nom d’intérêts étrangers à ceux du Peuple militant du Mali.
Boureima Guindo
Source: Le Pays