Le bureau municipal de la Commune IV de Bamako avec à sa tête le maire Sirima Bathily a décidé de porter plainte contre la Clinique Pasteur. La Clinique Pasteur est située à l’ACI 2000, un quartier qui relève de la Commune IV. La plainte a été déposée au niveau du Tribunal de première instance de la Commune IV la semaine dernière par l’intermédiaire de Me Oualy Diawara.
La Mairie accuse la Clinique d’avoir importé la pandémie dans sa commune, d’être coupable par négligence d’un scandale sanitaire qui menace la vie de ses populations.
Cette plainte n’a rien à voir avec les enquêtes ouvertes par l’Etat pour situer les responsabilités dans ce scandale sans précédent. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, lors de son déplacement à Kourémalé en début de semaine avait été clair : « Aucune tolérance au manque de vigilance. Les responsabilités seront situées sur les insuffisances constatées ».
C’est en attendant que les enquêtes de l’Etat ne situent les responsabilités que la Mairie de la Commune IV a préféré prendre les devants en déposant une plainte contre l’établissement qu’elle accuse d’être fautif : la Clinique Pasteur. Cette dernière qui n’entend pas endosser toute la responsabilité a aussi constitué sa défense.
Pour rappel, c’est dans cette Clinique que le patient guinéen, Oussou Koita, a été accueilli le 27 octobre 2014 souffrant, selon la version de la Clinique, d’une pneumopathie. Il est décédé le lendemain et son corps a été rapatrié en Guinée. C’est après le rapatriement du corps que l’OMS-Guinée a alerté le ministère de la Santé du Mali par rapport à un éventuel cas d’Ebola.
Mais depuis le mois d’octobre, l’information est restée cachée au peuple malien. Il a fallu attendre le décès par suite de cette maladie de l’infirmier-stagiaire de la Clinique, Salif Diarra, qui s’est occupé du patient guinéen, un certain 11 novembre 2014 pour que la République soit ébranlée.
Selon la situation fournie par le Centre opérationnel d’urgence, à la date du 19 novembre 2014, 3 personnes sont décédés d’Ebola suite à cette situation. Le nombre de personnes-contacts comptabilisé par les services de santé est de 338. Parmi elles, 303, soit 90% sont suivies avec 2 contrôles quotidiens de leur température.
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