Le centre Aoua Keïta accueille depuis lundi un atelier de formation des formateurs en genre. La rencontre de trois jours est initiée par le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre (CCDG) en collaboration par le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le premier responsable du département, Mme Sangaré Oumou Ba. C’était en présence de la directrice du CCDG, Mme Aminata Dibba, et de nombre d’invités.
La session s’emploie à renforcer les capacités des parties prenantes à comprendre le concept d’intégration genre dans les politiques et programmes nationaux. Elle présente aussi aux participants les outils et techniques d’analyse genre. Au sortir de l’atelier, les uns et les autres seront armés à jouer un rôle plus actif pour l’atteinte de l’équité et de l’égalité genre dans notre pays.
Cette formation des formateurs intègre une approche méthodologique qui se veut novatrice, participative, dynamique et interactive. En effet, la session invite à une utilisation efficace de l’outil pédagogique élaboré par le CCDG. Il s’agit du manuel d’apprentissage et du formateur en genre du CCDG qui s’emploie à susciter une conscience plus aigue et une meilleure compréhension des questions liées au genre et des concepts s’y rapportant.
Ce manuel, selon Mme Aminata Dibba, sert de support pédagogique lors des sessions de formation et met en exergue des domaines précis où dirigeants et exécutants, législateurs, activistes et formateurs doivent acquérir des connaissances et des compétences qui leur permettront de mener une analyse et une planification stratégique pour intégrer le genre dans les politiques et programmes régionaux. En effet, les modules proposés dans ce manuel outillent, sensibilisent et informent sur les enjeux stratégiques liés à l’approche genre, les défis et les perspectives.
Il faut reconnaître, a insisté la directrice du CCDG, que la prise en compte du genre dans les projets, les programmes et les politiques de développement apparaît comme un impératif, un préalable indispensable à l’élaboration et à la mise en œuvre de toute stratégie ou politique visant un développement durable.
Mme Aminata Dibba a averti les participants que lors de la mise en application des stratégies enseignées, ils se heurteront certainement aux traditions et aux cultures dans notre pays. Toutefois, dira-t-elle, ces contraintes qui sont déjà connues et répertoriées, ne devraient surtout pas entacher leur leadership. Car l’objectif final dans lequel s’insère la dynamique de la perspective de la promotion du genre, est le changement social. Or l’intégration du genre et l’autonomisation des femmes constituent des moyens efficaces de développer un cadre de maximisation de l’utilisation des ressources humaines et matérielles, indispensable à une croissance et un développement durable. Elle a donc invité les acteurs à s’organiser afin d’impulser ce changement qui doit conduire notre pays vers le progrès attendu.
La réalisation de l’égalité de genre n’est pas seulement une question de développement, a souligné la directrice du CCDG, c’est aussi une question de droits de l’homme tels que prévus dans les principaux instruments internationaux dans ce domaine.
Mme Sangaré Oumou Ba a salué la qualité de l’appui financier du CCDG aux Maliennes à travers les différents programmes de prise en charge des victimes de fistules, les bourses d’excellence offertes aux filles de familles démunies et aux femmes qui interviennent dans la transformation des produits agricoles.
L’approche du CCDG en matière de la promotion du genre cadre avec celle du gouvernement qui a fait de l’amélioration des conditions de vie des populations l’une de ses priorités dans sa déclaration de politique générale, a souligné Mme Sangaré Oumou Ba. Le ministre a rappelé à ce propos de nombreux défis comme l’amélioration de la santé de la reproduction, la lutte contre l’analphabétisme des femmes, la problématique de la scolarisation des filles, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles notamment le mariage précoce, l’excision. Sans parler des discriminations dans les instances nominatives et électives ainsi que le difficile accès des femmes aux facteurs de production.
M. A. TRAORE
source : L’ Essor