Depuis 2014, le ministère Fédérale de la coopération économique et du développement d’Allemagne(BMZ) a lancé une initiative spéciale dénommé ’’un seul monde sans faim’’. Cette initiative intervient dans 13 pays dont le Mali. Au Mali l’objectif recherché est le renforcement de l’efficacité des chaines de valeurs ajoutées. Le GIZ avec le centre d’innovation vert(CIV) sont à pied d’œuvre pour la promotion du SRI. Pour mieux apprécier, le niveau d’adhésion des producteurs à cette nouvelle technique de riziculture(SRI), le GIZ à travers le réseau des journalistes scientifique a organisé une visite à l’association des riziculteurs de la plaine aménagée de San Ouest(ARPASO).
Le Mali est un pays à vocation agro-sylvo-pastorale, dont 90% de la population vivent de l’agriculture. Mais malgré ce fort taux, l’agriculture malienne demeure tributaire des aléas climatiques d’où une forme primitive, c’est-à-dire l’agriculture extensive ou de subsistance. La production nationale est incapable de satisfaire la demande nationale, ce qui donne libre cours à une importation massive.
Pourtant, le Mali dispose d’un important potentiel de ressources naturelles, qui exploitées de façon rationnelle et efficiente lui permettra, de s’auto-suffire et de nourrir toute la sous-région.
Ce paradoxe s’explique par un certain nombre de facteurs, notamment le manque d’équipements et de formation des exploitants. Mais surtout en raison d’une insuffisance de parcelles aménagées et de l’absence d’une vraie politique qui répond aux attentes des producteurs. Toute chose qui explique la faible productivité agricole au niveau national.
Le riz qui est la céréale de consommation de base d’environ 90% de la population, se trouve dans une situation où la production nationale ne peut pas couvrir l’ensemble des besoins de consommation.
La question qui mérite d’être posée aujourd’hui par rapport à cette agriculture, est de savoir si la nécessité ne s’impose pas de changer d’approche pour prendre notre sort en main tout en augmentant la production à travers la productivité, au même titre que l’amélioration des conditions de vie des producteurs. Lesquels sont demeurés dans un système qui pendant plusieurs années n’assure aucun developpement.
SRI de sa découverte à son introduction au Mali
Dans son exposé, M. Djiguiba Kouyaté conseiller-technique au GIZ, a expliqué que le système de riziculture intensive a été découvert à Madagascar dans les années 1990 suite à une calamité naturelle, ou des producteurs étant en manque des doses habituelles d’intrants se sont contentés du peu qu’ils ont pour cultiver leurs parcelles. Ainsi, à la surprise générale, ce sont les producteurs qui ont repiqué une plantule appliquée de faible dose d’engrais qui ont fait de belle moisson. De ce fait, pour la première fois, une technique non connue des chercheurs venait de battre la technique conventionnelle en terme de rendement. Il a précisé que cette nouvelle technique baptisée SRI, a suscité de nombreux tests à Madagascar par une équipe pluridisciplinaire.M. Kouyaté de souligner que le système a été introduit au Mali dans les années 2007, et a été testé pour la première fois à Goundam, mais sur des petites parcelles. Selon lui, les raisons pour lesquelles les producteurs maliens ont adopté le SRI relèvent d’une part de l’économie de Semences (8kg au lieu de 50kg), d’engrais (70kg au lieu de 200kg) et d’autre part, à cause du rendement, qui est à l’ordre de 8t/ha avec une économie d’eau.
Des résultats probants de SRI à L’ARPASO de San
Pour le Mali, et d’ailleurs au compte de toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, le cercle de San se taille désormais la renommée de la capitale du système de riziculture intensif. Et cela, grâce aux résultats sur le terrain à partir du système de riziculture intensif. L’ARPASO (l’association des riziculteurs de la plaine aménagée de San ouest), est un facilitateur de gestion entre les producteurs et l’Etat. Elle dispose d’une superficie totale de 2385ha aménagés dont 50 pour les jeunes récemment engagés par l’APEJ.
« Je peux l’affirmer aujourd’hui, que le SRI a apporté un grand plus dans la production rizicole de L’ARPASO » a déclaré le président de l’ARPASO, M. Moctar Traoré chevalier du mérite agricole avant de signaler que grâce au SRI, la production moyenne maintenant est de 8tnnes/ha et que le rendement de bon nombre de producteurs est amélioré et que certains réalisent 10tonnes/ha. De passage le président a souligné que l’ARPASO a favorisé l’adhésion de beaucoup de producteurs de San et d’autres localités. Il a expliqué que ces résultats ne doivent pas aussi occultés les difficultés qui ont pour noms : le manque d’équipement (repiqueuse, semoir philippin), l’insuffisance de parcelle aménagé…
Dans son intervention M. Sékou Traoré délégué de communication a laissé entendre que l’ARPASO est comme le cordon ombilical de SAN, en raison du fait que c’est elle qui la nourrit.
- Traoré, d’ajouter que du point de vue social, l’ARPASO a contribué considérablement, à la réduction de l’exode rural et à l’amélioration des conditions de vie grâce à une utilisation intensive de la main d’œuvre locale. Il a précisé qu’en 2014-2015, l’ARPASO a vendu 1000tones de riz à l’OPAM, d’où l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire à tel enseigne que l’excèdent fut vendu.
Pour M. Mahamadou Traoré chef secteur, depuis 2010 San est dans le SRI et le taux d’adhésion augmente de plus en plus et se trouve maintenant à 40% dans la plaine aménagée. Il a expliqué que le SRI est très économique et que le coût de production est très faible par rapport à celui de production avec le système conventionnel. « Le SRI est le type de production rizicole indiqué pour le Mali, puis qu’on ne dépense pas beaucoup, mais le résultat est fantastique », a-t-il conclu.
En somme, au regard des résultats acquis par des exploitants de l’ARPASO, il est important, que les responsables des structures agricoles s’approprient du SRI, dans le but de booster la production nationale. Envoyé spécial à San Moïse Keïta
Source: Le SURSAUT