L’hôtel Bravia de Ouagadougou a abrité du 18 au 22 mars 2019 un atelier de formation sur le journalisme d’investigation. Les participants sont venus du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad en plus de ceux du Faso.
Fruit d’un partenariat entre International Research & Exchanges Board (Conseil International de la recherche et des échanges -IREX- en français) et le Bureau des affaires africaines du département d’Etat des Etats Unis, cet atelier de formation visait à outiller les professionnels de l’information des pays membres du G5 Sahel en journalisme d’investigation.
Pendant cinq jours, les participants ont bénéficié de l’expertise d’Hamadou Tidiane Sy du Sénégal et de Boureima Salouka du Burkina Faso, qui ont abordé plusieurs thématiques liés au journalisme d’investigation. On peut citer, entre autres, «Investigation dans un contexte de crise sécuritaire », « Investigation : principales étapes », « l’enquête par hypothèse », « Source et authentification. Les Sources alternatives. Usages des réseaux sociaux », « Structurer son investigation », « Investigation et Sécurité des journalistes », « Investigations et projets collaboratifs », « Investigation et éthique ».
Au-delà des exercices pratiques, des projections de film sur le journalisme d’investigation et des échanges interactifs, cette formation a été aussi une opportunité pour les participants d’échanger avec le chercheur Mahamoudou Sawadogo sur les questions de défense et de sécurité. Il a fait un exposé sur la situation sécuritaire au Sahel en se focalisant sur le cas du Burkina Faso. Selon lui, la situation sécuritaire est assez préoccupante.
Mahamoudou Sawadogo a largement développé les groupes qui travaillent pour alimenter leur économie grise dans les régions du nord et du sahel du Burkina Faso. A l’est du Faso, le chercheur pense qu’il ne s’agit plus de terrorisme mais d’une insurrection armée des populations contre l’Etat. « C’est une zone où l’absence et la présence de l’Etat constituent des problèmes », a-t-il souligné. Mahamoudou Sawadogo a expliqué l’immense richesse de cette région où vivent les populations dans une extrême pauvreté. Le chercheur affiche une grande inquiétude face à l’émergence des groupes d’auto-défense. « Après les groupes terroristes, ce sont les groupes d’auto-défense qui vont semer le chaos. Nous avons les prémices mais nous ne faisons rien », a-t-il déclaré.
Cette formation, selon Matthew W. LONG, Attaché culturel et de presse à l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Ouagadougou, cadre parfaitement avec le plan stratégique de l’ambassade. Sarah Bushman, chargée de programmes à IREX, a invité les participants à partager avec d’autres confrères les connaissances apprises au cours de cet atelier.
Chiaka Doumbia
Le Challenger