Educo est une organisation non gouvernementale qui déploie de gros efforts dans l’accompagnement de nos établissements de santé dans la lutte contre certaines maladies, notamment le paludisme et la fièvre typhoïde. Elle apporte aussi un appui aux filles boursières et octroie aux élèves 25 000 kits scolaires chaque année.
Elle a solennellement lancé, jeudi dernier à l’hôtel Coccinelle, un projet dénommé : «Djiguitougou pour la promotion des droits et la protection des filles travailleuses domestiques». La cérémonie a enregistré la présence du directeur national d’Educo, Herman Zoungrana, du coordinateur des opérations de l’organisation, Ibrahima Dicko, de la coordinatrice de la zone de Bamako, Mme Ballo Aminata Koné et de nombre d’invités. L’objectif ce projet est de contribuer dans notre pays à la reconnaissance et à la jouissance effective des droits de l’enfant, en général, et celles des filles travailleuses domestiques, en particulier, d’ici 2021.
Selon une étude menée par l’Educo en 2016, le phénomène de travail domestique devient de plus en plus important et reste une préoccupation réelle pour les ménages à Bamako. En effet, les résultats, du 4ème recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2009 précisent que sur 286.381 ménages recensés dans la capitale, environ 257.743, soit 90% emploient au moins une travailleuse domestique.
En 2016, l’Association des défenses des droits des aide-ménagères et des domestiques (ADDADA) avait fait une estimation de 150.000 travailleuses domestiques à Bamako. Une autre étude faite par l’ONG allemande Kinderrechte Afrika (KIRA) annonce que 30% des filles travaillant comme aide-ménagères ont moins de 15 ans et 87% mineures commencent leur journée de travail avant 6 heures du matin et 74% d’entre elles n’ont pas de repos.
Seules 29% des jeunes aides ménagères mineures respectent la durée légale du travail journalier, soit 8 heures. Le travail domestique de ces filles se justifie par plusieurs raisons. Ce qui a conduit les responsables de l’Educo à mettre en place ce projet pour porter secours aux jeunes filles en difficulté. Les résultants attendus sont de faire en sorte que les filles travailleuses domestiques bénéficient d’un accompagnement et des mesures de protection adoptées, selon leur âge et leur situation individuelle, en vue d’améliorer leurs conditions de vie. Il s’agit aussi d’assurer la promotion d’une culture de bientraitance des filles travailleuses domestiques à travers la sensibilisation du grand public.
Le projet prévoit également de venir en aide à 2.000 filles travailleuses domestiques en Communes II, IV et VI du District de Bamako. Il sera mis en œuvre en co-exécution avec trois partenaires que sont BNCE, ADDAD et ENDA-Mali. Pour le coordinateur des opérations d’Educo, le projet a été initié après une analyse situationnelle sur les droits de l’enfant au niveau de Bamako mais aussi après une étude de base. Cette dernière a révélé les conditions difficiles dans lesquelles les filles vivent.
Siné S. TRAORé
Source: Essor