L’UNESCO, en partenariat avec le gouvernement, a organisé deux jours de réunion de planification sur le programme « Promotion de la paix et du développement durable par le renforcement des compétences pour la vie et le travail ». La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tièman H. Coulibaly. C’était les 6 et 7 mai derniers à l’hôtel Radisson Blu en présence de Gwang-Chol CHANG, directeur par intérim du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest.
Dans la région du Sahel, de nombreux jeunes grandissent au cœur des crises politiques, alimentaires, économiques, sécuritaires, les inégalités de tous genres, le chômage, la précarité de la gouvernance, la pauvreté, la corruption, entre autres. Leur désillusion et leur frustration peuvent les amener à quitter leur pays ou à collaborer avec des réseaux de contrebande, du crime organisé et d’extrémisme violent.
C’est dans le but de contribuer à l’éradication de ce fléau que l’UNESCO a organisé cette réunion de consultation pour planifier les activités en fonction des priorités et des besoins exprimés par les pays et élaborer le cadre de résultat de projet et un calendrier, en vue de la mobilisation des fonds pour sa mise en œuvre. Cette rencontre vient aussi en soutien au Plan d’action du Secrétaire général de Nations-Unies pour la prévention de l’extrémisme violent adopté en 2016 et à la décision du conseil exécutif de l’UNESCO sur la prévention de l’extrémisme violent. Le programme s’articulera autour de trois axes d’intervention, à savoir l’éducation, les sciences naturelles, humaines et sociales, la culture et la communication et l’information, avec un accent sur la formation des formateurs et enseignants.
Dans son mot de bienvenue, le directeur par intérim du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, Gwang-Chol CHANG, a souligné que le Sahel est l’une des régions les plus riches du monde en ressources naturelles telles que le gaz naturel, le diamant, l’uranium, la biodiversité, qui sont des potentialités pour la diversification économique, le développement des chaînes de valeurs et la génération de revenus. « Tous ces potentiels sont plombés par des défis complexes et multidimensionnels », a-t-il-déploré. Pour le directeur par intérim, la pauvreté endémique, les diverses formes d’exclusion, le faible accès aux services sociaux de base comme la santé, l’éducation, l’eau et l’énergie, le taux élevé du chômage des jeunes, les défis en matière de gouvernance et de capacités des services publics mènent, dans une certaine mesure, les jeunes à collaborer avec des groupes terroristes. « Nous le savons tous, la jeunesse est la force vive d’une nation. Il est de la responsabilité d’accompagner les jeunes pour qu’ils deviennent des acteurs du changement responsable et résilient, des citoyens et des leaders capables de prendre en main leur avenir et celui de leur pays. Pour y parvenir, nous devons, dès le plus jeune âge, mettre nos enfants dans des conditions adéquates d’apprentissage et d’expérimentation », a-t-il conseillé. Le ministre des affaires étrangères, Tièman H. Coulibaly, dira que les propositions faites pour le projet sont d’une grande importance.
Le G5 Sahel est une initiative qui ne se limite pas au volet sécuritaire. Il faut en effet, selon le ministre, une réponse économique et institutionnelle. « Nous devons adapter les cadres de gouvernance afin que nous puissions donner beaucoup d’espace au développement endogène des collectivités, à la prise en compte des orientations qui naissent au sein des communautés elles-mêmes », explique Tièman Hubert.
Notons qu’à l’issue des travaux, les participants venus du Sénégal, du Tchad, de la Gambie, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger ont partagé l’état des lieux de la situation actuelle de leurs pays, identifié et planifié des activités, ainsi que les besoins dans les trois domaines d’intervention du projet.
Bintou Diarra
Le challenger