Puisqu’il n’a honoré aucun de ses nombreux engagements lors de son premier mandat, nous nous permettons de soulever le doute par rapport à la promesse d’Ibrahim Boubacar Kéïta de placer son second sous la promotion des jeunes. Comme pour dire qu’il ne faut pas prendre ses paroles pour l’argent comptant.
Investi dans ses fonctions de Président de la République, depuis le 4 septembre dernier, pour un second mandat de 5 ans non renouvelable, le Président IBK, dans son discours de circonstance, a parlé de la promotion de la jeunesse malienne parmi tant d’autres axes stratégiques. Dans la mesure où on saurait prendre ses promesses politiques en argent comptant, rien ne prouve qu’il relèvera les défis majeurs de ce chantier gigantesque.
Mais, selon l’adage, mieux vaut tard que jamais. Le Président de la République, dans son discours axé sur son nouveau mandat, a eu à faire de nouvelles promesses à la jeunesse malienne. Cet angle de discours sonnait bien à l’oreille des jeunes qui, pour autant, ne se montrent pas convaincus. Selon l’extrait du discours, le Président disait ceci : « Je veux faire de la jeunesse la grande cause de ce nouveau mandat et je veux être jugé sur cela. Elle constitue la majorité silencieuse qui souffre et peine à trouver repères, l’opportunité et perspective. J’engagerai un pacte national pour la jeunesse à travers des investissements considérables dans la refondation de notre système éducatif et de formation ainsi que la promotion de l’emploi. Ce, parmi tant autres axes dont le renforcement de la cohésion nationale, la lutte contre le terrorisme, reformer l’État, libérer l’initiative privée, lutter contre la pauvreté …». S’il parvient comme il l’annonce à relever ce défi dont le peuple aspire depuis l’avènement de l’ère démocratique, ce serait mission accomplie.
Par contre, comme il l’a si bien dit, il sera jugé sur cela pour avoir menti à la nation.
Dans un premier temps de l’élaboration d’un pacte national, là, il faudrait que les Responsables qui partagent scrupuleusement cette vision soient invités à la table des négociations. Qu’à cela ne tienne ; car, si IBK se réveille comme ça, c’est d’ores et déjà une bonne chose.
Parlant de la refondation du système éducatif, par exemple, le Chef de l’État disait que la jeunesse souffre et peine à trouver des repères, l’opportunité et perspective. Mais, c’est quand même dommage qu’il s’en est rendu compte seulement maintenant. Car, depuis plusieurs décennies, par exemple, le système éducatif malien décline au vu et au su des deux départements en charge de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur. En lieu et place de l’État, les particuliers s’infiltrent dans tous les échelons du secteur d’enseignement en prônant plus d’excellence et une énorme chance pour l’emploi. Du coup, l’enseignement public perd le crédit et devient quasi inexistant. Or, pourtant l’État peut ne pas être en mesure de donner de l’emploi à tous nos jeunes diplômés, mais doit être en mesure d’éduquer, de former tous les enfants maliens à l’instar des autres pays sérieux d’Afrique et du reste du monde. À la date d’aujourd’hui, chaque Chef de famille est obligé de faire recours à l’enseignement privé au détriment de celui public en s’engageant à débourser annuellement plus de 75.000 voire jusqu’à 100 000 FCFA par enfant pendant six ans. À cela s’ajoute l’étape du lycée voire l’université. Si l’État est en mesure d’offrir des compétences de haut niveau, par exemple, on peut travailler dans le secteur privé, dans l’auto-emploi, dans les ONG nationales et internationales ou grandes entreprises minières du pays. Mais il faudrait que dans ce pacte national figurent les bonnes perspectives comme, par exemple, l’État arrive à nous garantir un système éducatif de rigueur et d’excellence à l’image de toutes les grandes nations du monde moderne.
Mohamed BELLEM
LE COMBAT