Nul n’est sans savoir que le nombre des détenteurs d’armes légères augmente de plus en plus. Toute chose qui contribue à amplifier l’insécurité dans notre pays, qui connaît aujourd’hui un violent conflit inter –communautaire.
Selon les informations recueillis au cours de notre reportage, des millions d’armes légères circulent illégalement en Afrique de l’Ouest où elles ont largement contribué à exacerber les conflits du Mali. Interrogé par nos soins, un officier à la retraite Capitaine Moussa Sangaré explique que la lutte contre la prolifération des armes légères est un maillon essentiel dans la quête de la paix et de la sécurité dans notre pays. A ses dires, le problème majeur auquel doit faire face la sous-région ouest africaine dans le domaine des armes légères réside dans la disponibilité au sein de la population civile de vieux stocks d’armes.Cependant,bien que ces armes soient encore rudimentaires, certaines d’entre elles ayant été transformées sur la base d’armes héritées de la Seconde guerre mondiale.Ainsi,il n’en demeure pas moins qu’elles peuvent être utilisées pour menacer les civils, en particulier les femmes et les enfants, et peuvent déstabiliser des communautés.
La prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, selon le colonel-major Néma Sagara, constituent un phénomène qui a des connexions étroites avec diverses formes de criminalités transnationales organisées et autres actes criminels graves en lien avec le grand banditisme, le trafic des produits prohibés et d’êtres humains, les conflits armés et la violation des droits humains. Et pour combattre ce phénomène, cela exige des actions concertées et coordonnées au plan national, sous régional et international, a précisé le colonel-major Néma Sagara.
En termes de facteurs concourant à la prolifération et à la circulation illicite des armes à feu, elle a cité entre autres, la fabrication artisanale d’armes qui est une activité séculaire qui se transmet de père en fils, courante au Mali et existant dans certains pays voisins. Elle a d’ailleurs soutenu que plusieurs fabricants, artisans locaux, travaillent conformément à la réglementation de notre pays mais un grand nombre exerce dans l’illégalité ou la clandestinité, ce qui échappe à tout contrôle des services compétents et favorise la circulation illicite des armes à feu. Le secrétaire permanent a indiqué qu’à cela, il faut ajouter d’autres facteurs comme la mutinerie de 2012 qu’a connue le pays fait également partie des facteurs déterminants dans la prolifération et la circulation des armes à feu.
Dans un tel contexte, l’initiative de la campagne de sensibilisation, de collecte, de marquage et d’enregistrement des armes à feu est une opportunité pour le secrétariat permanent et d’associer toutes les couches socio professionnelles à la lutte contre les armes à feu, a-t-elle conclu. La lutte acharnée que le Mali mène contre la prolifération des armes légères remonte aux années 90, la flamme de la paix à Tombouctou en 1996 en est une illustration parfaite.
Selon certaines estimations fournies par le rapport 2018 de l’ONG AMNESTY Internationale du Mali, quelques 1300 personnes sont tuées chaque jour par une arme à feu en Afrique.
« A notre avis, une attention particulière doit être portée au sort des enfants dans les conflits armés. Eux qui sont l’avenir de nos nations. À cet égard, les droits des enfants, et qui traite de la problématique des armes légères et de leurs effets sur les enfants doit être préservé. Aussi ceux des femmes qui constituent des êtres faibles de nos pays. Nous pensons que le gouvernement malien, en particulier se doit de faire des campagnes de sensibilisation au sein des populations et de réglementer strictement la distribution des permis de détention d’armes aux particuliers » a confié Yaya Coulibaly de l’organisation Amnesty International.
Bakary Mamadou COULIBALY
EchosMédias