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Projet «Kéné Koura»: valoriser les jeunes filles par la danse

Dans le cadre du projet «Kéné Koura-Nouvel Espace», la Compagnie Jiriladon, avec l’appui financier de l’UNICEF et d’Eeg-cowles Foundation, a initié, la restitution publique des ateliers de danse, menés avec les jeunes filles du quartier Badialan III. La première représentation de ces restitutions a eu lieu, le samedi 29 septembre 2018, au complexe culturel BlonBa de Baco-Dicoroni. La seconde a eu lieu hier dimanche 30 septembre 2018, au terrain de sport adjacent l’Institut français du Mali (IFM) à Bamako-Coura.

A travers ce projet qui se veut une tribune pour la promotion et la protection des droits des enfants, il s’agit pour la Compagnie ‘’Jiriladon’’ et ses partenaires de former et sensibiliser les jeunes filles par la danse.
Spécialisée dans le spectacle vivant, des arts chorégraphiques et de l’animation, les activités de la Compagnie Jiriladon se déroulent essentiellement à Bamako et visent à promouvoir l’épanouissement des jeunes en leur proposant des activités culturelles et pédagogiques. «Kéné Koura», en langue Bambara, qui signifie nouvel espace, est un projet de formation en danse destiné aux jeunes filles, porté par la chorégraphe Fatoumata BAGAYOKO, une jeune danseuse malienne entrée dans la vie active après cinq années d’études spécialisées au Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké KOUYATE de Bamako.
Ce projet a pour objectif principal de favoriser l’émancipation des jeunes filles en leur offrant une formation et un suivi de 3 mois, déclinée en trois phases correspondant à l’apprentissage de trois danses traditionnelles.
Compte tenu de la richesse et de la variété des danses qui composent le patrimoine malien, trois danses provenant de régions et représentatives de communautés différentes ont été sélectionnées: il s’agit des danses Sonrhaï «gao-gao», Bambara «tèkèrè n’klon» et «sunu».
Afin de compléter ces formations, des séjours dans les régions où se pratiquent ces danses sont proposés aux jeunes filles bénéficiaires de la formation.
Pour les initiateurs, cette formation intègre aussi des cours de danse contemporaine destinés à la création en commun de trois pièces chorégraphiques sur la base de thématiques relatives à leurs droits telles que le mariage précoce, la déscolarisation et l’excision.
Kéné-Koura, qui s’identifie comme un nouvel espace, d’apprentissage artistique, d’expression et d’épanouissement personnel, en dehors du cadre scolaire et familiale, offre la possibilité aux jeunes filles d’explorer des thématiques difficiles par le biais du jeu et de la création, tout en développant leurs compétences créatives et réflexives.
Il se veut également cet espace à travers lequel la Compagnie Jiriladon entend donner un nouveau souffle aux danses traditionnelles en permettant aux enfants de s’approprier et de les faire évoluer selon leur propre imaginaire.
Afin de marquer le début des activités du projet, les trois premières restitutions données à Bamako ont été marquées par des prestations d’artistes danseurs, marionnettistes et musiciens.
Outre les spectacles donnés par les jeunes filles et les artistes professionnels, un cadre de discussion sera ouvert au public, ainsi qu’aux représentants d’institutions et d’associations luttant en faveur des droits de l’enfant, invités pour l’occasion.
A l’issue de la première représentation, la présidente la Compagnie Jiriladon, Fatoumata BAGAYOKO, a indiqué que son initiative ne cherche pas à rabaisser nos traditions, mais plutôt à les valoriser et à les perpétuer. Toutefois, a-t-elle fait remarquer, elle profite des différentes représentations pour parler des conséquences des violences basées sur le genre.
Rappelons que les bénéficiaires de ce projet sont des jeunes filles âgées de 7 à 15 ans, venant «d’un milieu social défavorisé, ayant en commun le fait de grandir dans un environnement mondialisé, loin de leurs racines, culturellement parlant, ignorant complètement les éléments et valeurs du terroir».
En tout cas, rappellent les organisateurs, en Afrique, la danse est au commencement de toute chose. Elle participe de la communication universelle, de l’éducation, aussi bien physique que morale, de la transmission intergénérationnelle, de l’identité, en un mot, de la vie.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-matin

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