Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseyni a procédé hier lundi 26 février, au lancement des activités du Projet d’Energie Solaire pour le Développement Rural(PESDR) et à l’ouverture des travaux de l’atelier technique de démarrage dudit projet à l’hôtel Radisson Blu. C’était en présence de l’ambassadeur du Royaume du Maroc, du représentant de la BID, Noureddine Mabrouk et du maire de la commune IV, Modibo Keïta ainsi que le Président Directeur Général de l’AMADER, Mamadou Ouattara.
Cet atelier de démarrage des activités du PESDR a débuté hier lundi 26 février et s’étendra au mercredi 28 février. Il a pour objectif de partager les informations et échanger sur les modalités et procédures de mise en œuvre du projet et sur le rôle des différents acteurs. Il regroupe les autorités administratives et politiques de la région de Ségou et du cercle de Macina ainsi que les représentants des Ministères et services techniques concernés et les partenaires techniques et financiers dudit projet.
Selon le PDG de l’AMADER, ce projet verra le jour grâce à l’appui de la Banque Islamique de Développement qui a bien voulu accompagner le Mali dans sa politique d’accès des populations à l’électricité tant bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Son coût global est de 10 milliards FCFA dont 8,85 milliards FCFA pour la BID, 271 millions FCFA au compte de l’ONEE du Maroc et 944 millions FCFA pour le gouvernement du Mali.
Pour lui, ce projet permettra l’électrification de 24 villages du cercle de Macina dont 13 localités sont dans la commune de Soloba, 10 dans la commune de Sana et une dans la commune de Matomo. Et sa durée d’exécution est de trois (3) ans 2018-2020.
« C’est la première fois que nous allons électrifier des villages à partir de centrales 100% solaires. C’est la première fois que nous allons alimenter plusieurs villages à partir d’une seule centrale, c’est aussi la première fois que nous allons expérimenter le partenariat public-privé en électrification rurale sous forme d’affermage», a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que ce projet devra servir de tremplin pour la recherche de solutions techniques de mieux en mieux adaptés à l’électrification rurale au Mali.
A sa suite, Noureddine Mabrouk, dira que le développement de l’accès à l’électricité et plus précisément l’électrification en milieu rural est l’un des objectifs prioritaires de la BID qui considère que l’accès à l’électricité est un moyen important de lutte contre la pauvreté. C’est pourquoi dit-il, ce projet a été conçu et développé dans le cadre d’une coopération entre le Mali et le Maroc. Et la BID a joué le rôle de facilitateur entre ces deux pays membres à travers l’approche appelée « Reverse linkage » qui est une approche technique permettant de fournir aux communautés rurales une électricité fiable et abordable.
« Nous sommes conscients que le nombre de bénéficiaires prévu dans ce projet est minuscule comparé aux besoins du pays. Néanmoins, nous considérons que la réussite du projet permettra d’acquérir de l’expérience nécessaire pour répliquer ce projet dans d’autres régions similaires» a-t-il souligné. Avant de remercier le ministre Malick Alhousseyni pour son soutien dès le début. Pour lui, la balle est maintenant dans le camp de l’AMADER et de l’ONEE pour mener ce projet jusqu’au bout en mettant l’électricité à la disposition de ces 24 villages au plus tard mai 2020.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseyni, quant à lui ajoutera que la disponibilité de l’énergie en quantité suffisante et à coût abordable apparaît comme une condition cardinale pour le développement économique et le bien-être social du pays. Selon lui, l’énergie apporte une série de réponses dans les domaines du pompage de l’eau, de l’éclairage, des télécommunications, de la réfrigération médicale et alimentaire. Sans oublier l’éducation, la santé, l’agriculture, l’artisanat etc.
« Le programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’énergie pour la période 2017-2020 oriente le Ministère de l’Energie et de l’Eau à faciliter l’accès physique et financier des populations à l’énergie. Les réformes institutionnelles et règlementaires initiées par le gouvernement du Mali ont permis, à travers l’AMADER une meilleure prise en charge des populations des zones rurales en matière d’accès à l’énergie. Ainsi, le taux d’électrification rurale est passé de moins 1% en 2002 à 19,37 % en 2017 », a-t-il fait savoir.
Pour lui, le gouvernement envisage de relever le taux d’accès à l’énergie par un vaste programme d’installations de sources de production en énergie renouvelable.
A en croire le ministre, l’approche « Reverse linkage » permettra à l’AMADER et aux opérateurs privés nationaux, la mise en œuvre d’une approche technique et financière basée sur le modèle marocain d’électrification rurale portée par l’Office Nationale de l’Electricité et de l’Eau potable du Maroc (ONEE).
Il a précisé que d’autres projets sont en cours de réalisation par l’AMADER avec le soutien des partenaires techniques et financiers. Entre autres, le projet Systèmes Hybrides d’Electrification Rurale, financé par la banque mondiale couvrant 50 localités et le projet Production Hybride et Accès Rural à l’Electricité(PHARE), financé par l’AFD et couvrant 60 localités.
Moussa Sékou Diaby
Source: Tjikan