Au Mali, on peut dire qu’on manque de capital, mais dire qu’il n’y a pas d’opportunités pour se faire de l’argent, c’est faire preuve de mauvaise foi ou de cécité. Et, le secteur de l’électrification rurale en est une. A la différence de certains pays voisins, tel que la Côte d’Ivoire, l’électricité était jusque-là considérée comme un luxe pour un grand nombre de nos compatriotes vivant dans les villes comme dans les campagnes. Du coup, des millions de concitoyens étaient abandonnés au quai du développement. Une injustice, qui ne pouvait plus durer. Ainsi, les Pouvoirs publics décidèrent de changer le cours de l’histoire en initiant le projet d’électrification rurale il y a plus d’une dizaine d’années. Une politique d’électrification rurale a été élaborée et mise en œuvre par l’Agence Malienne pour le Développement de l’Energie Domestique et l’Electrification Rurale (AMADER).
A moins d’une décennie les résultats obtenus sont assez significatifs. Le taux d’électrification rurale est passé de moins 1% en 2004 à 17,88% au 31 décembre 2012. Une nouvelle race d’entrepreneurs: les opérateurs locaux privés de l’électrification rurale émergent. Mais, les défis à relever demeurent encore très importants, nonobstant les impacts positifs de ces actions sur l’économie locale et l’intégration des problématiques genre dans les activités du secteur de l’énergie.Il s’agit notamment de la poursuite du développement de l’électrification rurale, la fourniture de services énergétiques à coût abordable malgré le renchérissement du combustible qui a affecté sérieusement les opérateurs qui produisent essentiellement à partir du gaz oïl importé. Le relèvement des défis ci-dessus énumérés a nécessité un ajustement du projet pour l’adapter au contexte nouveau. Ainsi, a t-il été décidé d’aller vers une nouvelle formulation du projet. C’est le « Projet de Systèmes Hybrides d’Electrification Rurale – SHER ». Il vise à renforcer et à poursuivre l’extension de l’électrification rurale, au moyen de l’introduction, dans des mini réseaux ruraux, d’une production hybride combinant le Panneau photo voltaïque (PV solaire) et les générateurs Diesel, ainsi que l’installation d’équipements domestiques solaires.La durée du projet est de 06 ans et 06 mois.
L’objectif global du projet est d’accroître le taux d’accès aux services énergétiques modernes dans les zones rurales et augmenter la production d’électricité à base d’Energie Renouvelable (EnR). En terme d’objectifs spécifiques, il vise à augmenter les capacités de production d’électricité dans les centrales électriques rurales existantes, alimentant des mini réseaux ruraux et développer ces mini réseaux par : ajout de 4,8 MWc au moyen de systèmes hybrides avec des panneaux photovoltaïques (PV), des convertisseurs, des batteries et l’électronique de commande et extension et la densification des mini réseaux. Il ambitionne également de jouer le rôle de catalyseur des marchés d’éclairage hors réseau et des lanternes solaires; améliorer l’efficacité énergétique et promouvoir une consommation efficace et rationnelle d’électricité dans les mini réseaux. Il vise aussi à soutenir la gestion et la mise en œuvre du projet; renforcer les capacités et assurer l’assistance aux parties prenantes du secteur de l’électrification rurale. Enfin, assurer le suivi évaluation du Projet.
Outre l’Etat du Mali, trois sources de financement externe coalisent pour soutenir le projet dont le montant global est de 44,9 millions de dollars soit 25,777 milliards de FCFA. La clé de répartition du financement se présente comme suit : l’Association Internationale de Développement (IDA) dont l’accord de crédit de développement d’un montant de Seize Millions Trois Cent Mille Droits de Tirage Spéciaux (16.300.000 DTS), soit 11,875 milliards FCFA environ,a été signé le 23 décembre 2013; le Partenariat Mondial sur l’Aide Basée sur les Résultats (GPOBA), représenté par l’IDA pour un montant de Cinq Millions de dollars des Etats Unis (5.000.000 $US), soit 2,375 milliards FCFA environ.
L’accord de Don a été signé le 23 décembre 2013. Enfin le Programme de Valorisation à Grande Echelle des Energies Renouvelables pour les Pays à Faibles Revenus (SREP), représenté par l’IDA pour un montant de quatorze millions neuf cent mille dollars des Etats Unis (14.900.000 $US), soit 7,077 milliards F CFA environ. L’Accord de Don a été signé le 23 décembre 2013. La contrepartie du Mali s’élève à 4,450 milliards FCFA sur 6ans et 06 mois.Les financements extérieurs sont administrés par la Banque Mondiale.
Les bénéficiaires directs du projet sont : les Ménages et les entreprises déjà raccordés. Pour cela les critères de fiabilité de la fourniture, l’augmentation du nombre d’heures du service énergétique sont exigés. Il concerne aussi les consommateurs ruraux (ménages, entreprises, collectivités) : accès à l’énergie ; les consommateurs ruraux : matériels d’éclairages innovants ; et les personnes formées.
Les bénéficiaires indirects sont les opérateurs de mini réseaux ruraux et les distributeurs et installateurs.
Synthèse de Mohamed.A. Diakité