En proposant relativement, un espace de quatre hectares au niveau du champ hippique aux commerçants du marché rose et du marché de légumes comme zone de recasement, le Maire du district de Bamako, Adama SANGARE, en complicité avec le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM),Youssouf Bathily, entend reconstruire simultanément, de gré ou de force, les deux marchés dont il est question. Alors que les commerçants souhaitent la méthode ‘’étape par étape’’, en commençant par le marché rose de Bamako.
À la faveur d’une conférence de presse tenue le jeudi dernier, le Collectif des acteurs des marchés du district de Bamako, regroupant plus de 70 marchés, s’est dit mécontent de cette décision monarchique, tout en dénonçant l’attachement opiniâtre du Maire du district à ce projet.
Selon le Secrétaire général du collectif des acteurs des marchés du district, l’association des commerçant détaillants du marché de légumes de Bamako a adressé une correspondance en date du 25 juillet 2016 au Maire du district pour qu’il procède à la construction ‘’étape par étape’’ de leur stands, en commençant précisément par le Marché Rose de Bamako qui a déjà été la cible d’un d’incendie. Ce, pour ne pas porter préjudice aux activités commerciales. De surcroit, pour éviter l’allongement du rang des victimes de ‘’l’opération Ami KANE’’. Il explique qu’une autre correspondance en date du 30 mars 2017, relative à la proposition du collectif, lui a été adressée par M. Abdoulaye Cissé, président du collectif.
Pour le Secrétaire général, cette lettre propose la mise à la disposition du collectif d’une copie exhaustive du recensement effectué par la Mairie du district au niveau du marché de légumes ; l’établissement d’un cahier de charge déterminant toutes les conditions idoines, conforment aux desideratas des deux partie dont la mairie et le collectif des acteurs des marchés. À cela s’ajoute, la proposition relative à la construction du marché rose en première position, ensuite le marché de légumes ; et enfin la mise en place d’une commission de supervision et de suivi pour la couverture intégrale de l’ensemble des travaux.
Malheureusement, toutes ces correspondances sont restées sans réponses, souligne M. COULIBALY, avant d’ajouter qu’aucune de leurs propositions n’a été prise en compte par le Maire Adama SANGARE.
Face à cette situation, poursuit M. Coulibaly, le collectif a montré son inquiétude dans d’autres lettres adressées à l’ancien premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, le 13 novembre 2017 et son successeur Soumeylou Boubeye MAIGA le 17 janvier 2018, tout en leur soumettant les propositions. « Mais jusque-là, pas de suite favorable », a indiqué le Secrétaire général du Collectif.
Ainsi, se disant indigné, face à la situation, le collectif des acteurs des marchés de Bamako tire la sonnette d’alarme et demande aux autorités maliennes de sursoir à cette décision qui risquera d’entraîner, sans doute, un soulèvement populaire. Toutefois, il indexe le Maire du district qui veut coûte que coûte mettre en œuvre cette décision en vue d’en tirer profits. Pourquoi Adama SANGARE se permet de faire ce qu’il veut dans ce pays ? Pour qui se prend-t-il ? Vaut-il mieux que nous tous ? Est-il au-dessus de la loi ? Le Mali est-il sa propriété privée ?
Au tant de questions que posent les membres du Collectif des acteurs des marchés du district de Bamako, avant de lui demander de mettre un peu d’eau dans son vin.
« Nous sommes conscients que le Maire a une autre idée derrière sa tête, il veut profiter de cette occasion pour se faire encore de l’argent, nous n’allons pas lui permettre cela », fulminent les membres du collectif.
Adama Coulibaly
Source: Nouveau Réveil