Le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta a validé, cette semaine, le projet de nouvelle constitution qui lui a été remis, le lundi 27 février dernier, par la commission de finalisation. Le chef de l’Etat, visiblement résolu pour l’aboutissement des réformes enclenchées opte, sans détour, pour la présentation dudit projet aux Forces vives de la Nation, ce lundi 20 mars 2023.
Comme il fallait s’y attendre, l’actuel homme fort de Koulouba (palais présidentiel du Mali) a entériné les travaux des membres de la commission chargée de finalisation du projet de constitution. Au-delà de cette validation, le jeune militaire président semble être prêt à se battre urbi et ordi, pour l’atteinte des objectifs assignés à la transition. Au nombre de plus de 70 participants, les membres de la commission de finalisation de ce projet constitutionnel avaient travaillé, quinze (15) jours durant en mois de février dernier, pour pouvoir adapter la teneur du document aux réalités sociopolitiques et économiques du pays. Un travail qui va finalement être apprécié par les plus hautes autorités du pays. Dans un communiqué publié le 15 mars, le gouvernement de la transition annonce la validation du document par le colonel Assimi Goïta. Une information homologuée au moment où des voies se lèvent, doit-on le rappeler, pour demander la prise en compte de certains aspects dans le projet de constitution. « A la suite de la remise du projet de constitution par la commission de finalisation, le Gouvernement de transition informe que le président de la transition, Chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta a validé le projet de constitution qui lui a été solennellement remis par la commission chargée de finalisation, le 27 février 2023 ». Le président de la transition félicite les membres de la commission de rédaction de l’avant-projet de constitution et ceux de la commission qui était chargée de finaliser ledit projet. Pour ce qui est la diffusion du document, le militaire président semble également prêt à se battre jusqu’au bout. Dans le cadre de la vulgarisation du projet de constitution, le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta est déterminé à œuvrer pour les aspirations profondes du peuple malien. C’est pourquoi, souligne-t-on, « Assimi Goïta a décidé de présenter le projet de constitution aux Forces vives de la Nation, le 20 mars 2023 ». Le président de la transition a également instruit aux membres du Gouvernement « de s’approprier le projet de constitution », voire « de prendre toutes les dispositions idoines en vue de procéder à sa vulgarisation auprès de nos braves populations », lit-on dans le communiqué. Cette position tranchante des plus hautes autorités du pays coupe court à toutes les discussions. Au sujet de ce projet constitutionnel, il sied de rappeler que la ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique du Mali (Limama) a déjà fait part de son opposition sur toute validation, sous la forme actuelle, de ce document constitutionnel. Même si Ousmane Chérif Madani Haïdara, président du Haut conseil islamique du Mali et son staff ont déjà approuvé la démarche des autorités, cette association (Limama) musulmane invite la transition à carrément enlever la « laïcité » dans la nouvelle constitution. Elle sollicite, de façon explicite, à ce que l’expression selon laquelle « le Mali est un Etat laïc » soit remplacée par « l’Etat multiconfessionnel ». Vu le silence des autorités, le mouvement a d’ailleurs décidé d’appeler ses partisans à « voter contre ce projet de constitution, lors du référendum » à venir. Quant aux nouveaux opposants politiques, ils estiment d’ailleurs que la transition n’a pas pour vocation de changer ou réviser la constitution du Mali. Les mouvements et associations, réunis au sein de la Coordination des organisations de l’appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali reste également opposé à toute validation ou adoption de ce projet constitutionnel. Même si la transition reste résolument engagée pour gagner ce pari, ces postures opposantes ne vont-elles pas rendre sa tâche difficile ?
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS