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Projet de découpage territorial: levée de boucliers générale

Conformément à une recommandation de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les autorités de la Transition sont dans la dynamique d’un nouveau découpage territorial. La semaine dernière, un avant-projet de découpage territorial a été présenté aux acteurs à Bamako et dans les régions. Ce document sur cette réforme très sensible suscite déjà la colère des populations dans plusieurs localités du pays. Dans la journée d’hier lundi, la population de Markala a manifesté son mécontentement en érigeant des barricades à l’entrée du pont. Aussi, à Gourma-Rharous, la population a marché pour manifester son mécontentement. En plus des marches de protestation, des voies se lèvent à travers des communiqués et des posts sur les réseaux sociaux pour dénoncer le contenu de l’avant-projet de découpage territorial.

 

La journée d’hier lundi a été très mouvementée à Markala, dans la région de Ségou. Les populations, mécontentes du contenu de l’avant-projet de découpage territorial, ont barricadé la route au niveau du pont. Ainsi, des dizaines de véhicules étaient bloqués au niveau des deux principales entrées de la ville.
La revendication des manifestants est unique : ériger Markala en cercle ou rien. Ils sont déterminés à continuer les manifestations jusqu’à la satisfaction de leur doléance.
Pour dégager les voies, les forces de l’ordre ont été envoyées sur place. Dans une altercation avec les manifestants, elles ont fait usage de gaz lacrymogène. Selon des sources locales, il y a eu des blessés dans les rangs des manifestants.
Selon nos sources, la société civile et les forces vives de Markala s’indignent face au constat de la falsification des conclusions des concertations régionales organisées en 2018 sur la réorganisation territoriale. À en croire nos sources, lors des concertations locales et régionales tenues en 2018, sur le découpage territorial, les participants avaient validé la proposition d’ériger Markala et Farako en cercle.
Mais, la surprise de la population de Markala fut grande de constater que leur localité ne figure pas sur la liste des nouveaux cercles du nouveau projet de découpage territorial. D’où l’organisation de ce mouvement d’humeur pour mettre en garde les autorités de la Transition.
Après avoir bloqué la circulation pendant plusieurs heures, vers 14 heures les manifestants ont accepté de lever les barricades à l’issue des négociations. Ils ont donné un ultimatum de 72 heures aux autorités afin de donner une suite favorable à leur revendication. Après l’expiration de ce délai, sans suite favorable, ils menacent de reprendre les manifestations pour se faire entendre.
À l’image de Markala, la population de Gourma-Rharous a également marché pour exiger que leur cercle soit érigé en région. Des sources croient savoir que le l’avant-projet de découpage qui fait déjà polémique prévoit que la région de Tombouctou sera composée de 8 cercles, 32 arrondissements et 51 communes. Avant la validation finale du document, la population de Gourma-Rharous veut maintenir la pression, afin que leur localité soit érigée en région.
Sur les banderoles et pancartes que tenaient les manifestants l’on pouvait lire des messages tels : ‘’ oui à la région de Gourma-Rharous’’ ; ‘’donner à César ce qui appartient à César’’ ; ‘’notre région ou l’indépendance du Gourma’’ ; ‘’le deuxième cercle du Mali demande à être érigé en région’’ ; ‘’nous sommes debout pour réclamer la région de Gourma-Rharous avec Rharous comme chef-lieu de région’’…
Toujours dans la région de Tombouctou, les populations de Léré et de Tonka ont manifesté leur colère. Boubacar Mahamane MIAGA, membre des autorités intérimaires de Tonka a affirmé : « il y a un an de cela, ce débat a suscité beaucoup de passion. Mais le découpage tel qu’il est proposé aujourd’hui donne l’impression de satisfaire à des revendications plutôt que de combler un déficit administratif et des besoins des populations. Ce qui fait que chaque case veut s’ériger soit en commune, en arrondissement, soit en cercle ».
Pour certains, les choix des populations n’ont été ni entendus ni respectés. Selon eux, les experts de l’Administration territoriale qui ont travaillé sur ce projet de réorganisation ont fait preuve d’approximation.
C’est le même son de cloche à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Pour cette coordination, ce découpage ne prend pas en compte les réalités locales.
« Ils ne prennent pas les dynamiques, ni géographiques, ni culturelles, ni économiques. Par exemple, vous allez trouver des petits villages qui sont érigés en cercle. Et puis, on va trouver des grandes villes qui sont toujours des arrondissements. Nous demandons que ce sujet soit traité d’une manière consensuelle et participative », suggère Mohamed Elmaouloud Ramadan, porte-parole de la CMA.
De son côté, le ministère de l’Administration territoriale tempère et rassure les protestataires. Il a fait comprendre que ce document date de 2008 et ne constitue pas sa base de travail. Selon une source au niveau du département, il s’agit d’un vieux document et rien ne peut être validé sans des discussions préalables au sein du Comité d’orientation stratégique.

PAR MODIBO KONÉ

Source : INFO-MATIN

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