Le projet d’accord remis par la médiation internationale la semaine dernière aux protagonistes de la crise du Mali est jugé globalement satisfaisant par le gouvernement qui y note des ambiguités…
Moins d’une semaine après la suspension des négociations d’Alger, l’équipe de médiation gouvernementale a rencontré la presse. Pour la circonstance, les ministres Hamadoun Konaté(Solidarité et de la Reconstruction des régions du Nord), Zahabi Ould Sidi Mohamed (Réconciliation Nationale) et Ousmane S(Décentralisation) étaient face aux journalistes. L’objectif était de présenter aux journalistes le document remis par la médiation internationale jeudi dernier. En l’absence du ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop en mission à l‘étranger, c’est le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté qui a présenté le document aux hommes de médias.
Ambigüités…
Dans son exposé liminaire, il indiqué le document remis par la médiation la semaine dernière est une base de négociation et non un document consensuel. Il est différent du précédent remis en octobre dernier pour des raisons comme la prise en compte des enrichissements proposées par les autorités et les Maliens à l’occasion de la campagne d’explication initiée par le gouvernement. Du constat global du gouvernement, a expliqué Hamadoun Konaté, le doucement est appréciable car il ne touche pas aux lignes rouges émises par le Mali à savoir l’intégrité du territoire, la forme républicaine et laïque de l’Etat ainsi que sa gestion démocratique. Exit donc le fédéralisme ou l’autonomie tant réclamée par certains groupes armés. Malgré Hamadoun Konaté préfère parler d’avancée et récuse toute idée d’impasse ou de blocage à ce stade des négociations. Il ajoute qu’aucune des parties n’a quitté la table et que le temps est précieux pour bien finir la phase de négociations et parvenir à l’Accord définitif. Face à quoi les journalistes ont longuement interrogé ? Que va-t-il se passer en cas de désaccord sur le fond, combien de temps encore pourraient prendre les négociations ? Le gouvernement fait-il confiance aux groupes armés en face ? Quid de certaines ambigüités relevées dans le document proposé par la médiation internationale ? Faut-il y voir un projet de partition du Mali à la longue ?
En réponse, le ministre Konaté a concédé le document comportait bien des ambiguïtés au nombre desquelles le mot « Etat » au singulier et au pluriel, tout comme la notion de régions intégrées. Des ambiguïtés qui font dire à certains, que le document cache une forme de fédéralisme qui ne dit pas son nom, mais toutes ces ambigüités seront levées dans le respect des lignes rouges, assure Konaté.
Interpelé par une question, le ministre de la Décentralisation Ousmane Sy, a bien expliqué les raisons du refus d’un Etat fédéral pour le Mali. Il les résume à trois raisins fondamentales à savoir le manque de mandat pour ceux qui parlent du fédéralisme, le fait que la fédération entame l’unité du pays et enfin, qu’il aille contre le sens de l’histoire illustré par l’émiettement et la faiblesse qui sont le corollaire du fédéralisme. Ousmane Sy sera conforté dans sa thèse par son collègue de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui a affirmé qu’un pays peut fédérer avec un autre pays mais certainement pas avec une partie de son propre territoire.
Par Moussa CAMARA et Mame Diarra DIOP – Journaldu mali.com
Source: Journal du Mali