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Programme national d’éducation aux valeurs: véritables ressorts pour faire face aux défis existentiels

Le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, a officiellement reçu, ce mardi 23 avril 2024, à Koulouba, le Document portant Programme National d’Education aux Valeurs (PNEV). Ce programme vise à modeler un nouveau type de Malien, imprégné de nos valeurs, respectueux des institutions et travailleur. Les autorités s’attèlent à la mise en œuvre de cette vision du Mali-kura pour forger les idéaux du peuple et la capacité à se promouvoir de manière libre et souveraine.

La cérémonie a enregistré la présence du Premier ministre ; du Ministre de la Refondation de l’Etat, Chargé des Relations avec les Institutions ; ainsi que d’autres membres du Gouvernement ; des chefs des institutions de la République ; des membres du Comité d’Experts et du Comité d’Orientation et de Suivi chargés de l’élaboration du projet de Programme National d’Education aux Valeurs (PNEV).
L’initiative de l’élaboration d’un « Programme National d’Education aux Valeurs » fut prise par le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, lors de la session du Conseil des Ministres du 13 octobre 2021, à l’issue d’échanges sur les principes de valeurs et d’éthiques dont notre Nation séculaire regorge tant.
Elle vise à poser les jalons du Mali nouveau (Mali-kura) avec un Malien nouveau (Maliden-kura). Le Président de la Transition a instruit le Gouvernement de concevoir un « programme d’enseignement et d’éducation civique et patriotique sur le respect des valeurs et la bonne gestion du bien public ».
C’est ainsi que le Gouvernement de Transition, sous le leadership du Premier ministre Dr Choguel Kokalla MAÏGA, a entrepris de donner corps à cette vision.
Pour ce faire, le ministère de la Refondation de l’État, avec l’appui de l’ensemble des Départements ministériels, a mis en place un Comité de pilotage aux fins de la conduite du processus d’élaboration du Programme National d’Éducation aux Valeurs (PNEV).
Ce Comité de pilotage comprenait un Comité d’Orientation et de Suivi et un Comité d’Experts composé de quinze membres, pour mener et encadrer les travaux scientifiques et techniques que le projet induit.

Approche basée sur un diagnostic rigoureux de la situation
L’œuvre de conception du projet de PNEV, selon le ministre Ibrahim Ikassa MAIGA, a suivi une approche basée sur un diagnostic rigoureux de la situation pour déterminer le cadre référentiel du système de valeurs à cibler, les objectifs assignés, la stratégie adoptée, les catégories cibles, les acteurs, les modes d’intervention, les actions à mettre en œuvre, ainsi que les moyens requis et adaptés, pour aboutir aux résultats escomptés.
«Un Mali authentique, où le travail, la dignité, l’humilité, la solidarité, le sens de l’honneur, la séniorité, le civisme, la discipline, l’entraide, le Sinankunya, le Bandenya, le Dambé, la connaissance de soi (Yèrè-don) et donc de l’autre, … redeviennent des valeurs vivantes», a fait savoir Ibrahim Ikassa MAIGA.
Il a souligné que cette immense moisson a été possible avec l’apport inestimable de l’ensemble des personnalités et organisations, toutes obédiences et sensibilités confondues, qui ont accepté, lors des séances d’écoute organisées par le Comité d’Experts, qui ont accepté de fournir tous les éléments constitutifs de cet important travail, les unes par écoute et enregistrement audiovisuel, d’autres par écrit ; et certaines encore par plusieurs fois, tout volontaristes et convaincues qu’elles étaient.
Avant de remettre le document au chef de l’Etat, le ministre de la Refondation de l’Etat a évoqué des sagesses respectivement en langues officielles bamanankan, fulfulbé et songhay qui illustrent bien ce passage de notre hymne national : « Vérité des temps anciens, vérité de tous les temps ».

Entretenir cet héritage si précieux
Notre pays, dit-il, hélas, dont la grandeur fut tant magnifiée et enviée de tous, n’a pas su entretenir cet héritage si précieux, construit et légué par nos devanciers : ceux du Wagadou, du Sosso, du Mandé, du Songhay, du Tadmakatt, du Khasso, du Kaarta, de Ségou, du Kénédougou, du Macina, du Mamaala, de l’Azawak, de la Cosmogonie dogon, de Djenné, de Tombouctou.
Selon Ibrahim Ikassa MAIGA, des vérités, des valeurs et des principes de vie, nous en avons à foison dans ce Mali multiséculaire, et nous devons rebâtir notre nouvelle citoyenneté en nous y empreignant fortement.
«Dans l’histoire d’un peuple, il est des réalisations qui modèlent de façon significative son destin en raison de leur nature et de leur valeur à hauteur de rédemption morale et sociétale», a-t-il caricaturé.
« Nous sommes heureux et reconnaissants ce jour de vous remettre, avec votre auguste autorisation, le produit de cette exaltante mission », a déclaré le ministre, avant de remettre officiellement le document au Président de la transition.
«Vous posez ainsi durablement une des précieuses bases de votre Vision pour le Mali kura, confortée par les recommandations issues des emblématiques Assises Nationales de la Refondation, nous donnant ainsi l’image d’une Nation qui renoue avec ses valeurs de civilisation, celles qui lui ont valu sa prégnance historique universelle», a-t-il ajouté.

Des valeurs et principes, tout au
long de la vie
Aujourd’hui, a-t-il expliqué, notre système d’éducation doit remettre l’Africain au centre de son histoire et lui enseigner ses valeurs, pour qu’il puisse progresser et s’épanouir, en harmonie avec lui-même et son environnement.
Selon lui, il doit être inculqué à l’enfant en devenir, l’esprit du Malidenkura, des valeurs et principes, tout au long de sa vie. D’abord, dans le foyer familial, l’enfant apprend le sens de l’honneur, la dignité, le respect, le droit d’aînesse, la solidarité.
Ensuite, au sein de la Communauté : sont inculqués l’entraide, l’hospitalité, l’humilité, le Sinankunya (le Bassatarey, la parenté à plaisanterie), la protection de la faune et de la flore.
Puis, dans le cadre scolaire et académique : on enseigne la discipline, le respect, l’excellence, la reconnaissance du mérite, le patriotisme.
Et enfin, et pour toujours, au niveau de l’Etat et de la vie active : on attend de lui qu’il s’impose l’honnêteté, la justice, l’intégrité, le civisme, le travail bien fait.
A en croire le Ministre de la Refondation de l’Etat, l’œuvre se complète avec la conception au niveau du Ministère chargé de la Culture d’une Charte d’éthique et de valeurs qui définit le cadre philosophique, les principes et valeurs sociétales.

Une Nation intimement liée
à ses valeurs
En lançant officiellement le Programme national d’éducation aux valeurs (PNEV), dans la salle des banquets du palais de Koulouba, le président de la Transition, le colonel Assimi GOÏTA, a soutenu que notre Nation était intimement liée aux valeurs que nous devons accorder à ce document.
Selon lui, la consécration d’un Programme national d’éducation aux valeurs constitue un symbole fort et traduit notre profonde aspiration commune de comprendre les enjeux du moment à l’aune de nos valeurs, fondement de notre identité, afin de mieux concevoir notre devenir.
«C’est cette ambition qui nous inspire et ne cesse de façonner notre vision pour le Mali, car le destin de chaque peuple se forge à l’image des idéaux de ses leaders et de ses citoyens, de leur capacité et de leur volonté de se promouvoir de manière libre et souveraine», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter que le PNEV constitue un retour aux sources sans lequel il serait difficile d’envisager un avenir radieux pour notre pays dans sa quête légitime de souveraineté.
«Les valeurs endogènes sont donc de véritables ressorts pour un peuple qui veut faire face aux défis existentiels qui se présentent à lui», a-t-il précisé.
Pour ce faire, le chef de l’État a engagé le gouvernement à œuvrer davantage pour que l’ensemble des Maliens comprennent que le rayonnement de notre Nation est intimement lié à l’importance que nous accordons à nos valeurs sociétales, humaines et culturelles.
À ce titre, selon le président de la transition, il importe de rappeler que l’éducation qui est la locomotive de la connaissance, doit se fonder sur nos valeurs dans le but de faciliter l’ouverture à l’universel.
A noter qu’un hommage a été rendu à la mémoire du leader de l’équipe, l’ancien ministre Feu Adama SAMASSEKOU, président du comité d’experts ; et à celle de son alter ego le ministre Feu Abdoulaye SALL, tous deux brutalement arrachés à notre affection à dix jours d’intervalle, respectivement les 23 et 13 février dernier.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: Info- Matin
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