Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’eau potable, le ministre de l’Energie et de l’eau, a procédé, samedi dernier, à l’inauguration du Système d’hydraulique villageoise amélioré (SHVA) de Nafadji en Commune I de Bamako.
Placée sous l’égide du ministre de l’Energie et de l’eau, Malick ALHOUSSEINI, la cérémonie a enregistré la présence des membres de son cabinet ; des responsables des services publics en charge des questions d’eau (DNH, SOMAPEP, SOMAGEP, etc.) ; le maire de la Commune I du District de Bamako, Mamadou B. KEITA ; le représentant du Coordinateur des chefs de quartiers de la Commune I, Sory DIALLO. On y notait aussi la présence de l’honorable député Abdoul kassoum TOURE ; le représentant du chef de quartier de Nafadji ; et une foule de femmes et d’enfants, principaux bénéficiaires de l’ouvrage.
Une contrainte :
Selon le ministre, depuis plusieurs années, la saison sèche se traduit par une raréfaction de la ressource en eau.
Pour lui, cette situation, imputable en partie au manque d’initiatives résolues pour un service durable d’accès à l’eau potable, a tendance à s’imposer à nous comme une fatalité. Or, a-t-il fait savoir, la crise d’eau se traduit par une peine irascible pour les populations en raison de la corvée imposée pour son accès dont la moindre contrainte n’est pas le coût d’accès hors du prix du m3 d’eau entre 400 FCFA et 700 FCFA.
«La corvée d’eau apparaît surtout comme une fâcheuse contrainte pour les femmes et les enfants, notamment la petite fille. La conséquence de ce calvaire est préjudiciable pour l’équilibre des foyers », a déploré le ministre. Et d’ajouter : « En effet, nos braves femmes sont obligées de fermer leurs activités génératrices de revenus, pendant que la fréquentation scolaire de la petite fille est suspendue des jours, voire des semaines durant, pour assurer un service d’eau au forceps».
Par ailleurs, pour le ministre de l’Energie et de l’eau, le Programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’eau potable pour la période 2017-2020 a vocation à trouver une solution durable au problème d’accès à l’eau des Maliens.
Les objectifs des SHVA
Quant à l’opération Système d’hydraulique villageoise amélioré (SHVA), lancée dans l’ordre dudit Programme présidentiel, elle vise 3 objectifs majeurs: créer une source d’eau pérenne de proximité pour les populations ; suppléer progressivement les opérations citernes géographiques, sélectives, en raison des coûts et peu adaptées à un service urbain d’eau potable ; constituer, à terme, une source d’eau pérenne supplémentaire pour la SOMAGEP dans la perspective de l’extension du réseau d’eau aux zones bénéficiaires des SHVA.
En effet, l’opération a connu un premier programme de réalisation de 47 SHVA (28 dans le District de Bamako et ses environs ; 6 pour la ville de Koulikoro ; 8 pour la ville de Gao et 5 pour la ville de Kidal).
Un deuxième programme de réalisation de 11 SHVA dans le District de Bamako et environs, la ville de Gao et environ et la ville de Gossi et environ au eu lieu.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces programmes, la Commune I du District de Bamako a bénéficié de la réalisation de 6 SHVA, concernant le 1er programme. Les zones bénéficiaires sont: Banconi-Dianguinèbougou Est, Banconi-Dianguinèbougou Ouest, Banconi Farada, Sikoro Sourakabougou I, Sikoro Sourakabougou II, Nafadji.
Les travaux au niveau de chaque site sont composés de : un forage de production de débit supérieur ou égal à 5m3 s/h ; un château d’eau métallique d’une capacité de 10 m3 sur une hauteur de 7 m ; un réseau de distribution d’une longueur de 300 mètres linéaires, 3 bornes fontaines munies de robinet ; une source d’énergie solaire et un local pour le gardien.
Le montant total de l’ensemble des travaux dans la Commune I du District de Bamako est de 177 736 100 FCFA, entièrement financés sur le budget national.
Les investissements réalisés ont contribué à l’amélioration des conditions de desserte en eau potable aux populations des zones bénéficiaires, estimées 4 800 habitants.
Retombées du projet Kabala
le ministre Malick ALHOUSSEINI a profité de l’occasion pour révéler que dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’alimentation en eau potable de Bamako à partir de Kabala, des travaux sont en cours pour la réalisation d’infrastructures en Commune I du District de Bamako, à savoir: un château d’eau en béton armé de 2 000 m3 sur 15 m de haut à Siroko, à alimenter à partir de la station de pompage de Missira ; la fourniture et la pose de canalisation en fonte sur 19 933 ml, à travers Sikoro, en PVC sur 14 277 ml à travers Sikoro, en fonte verrouillée sur 1257 ml toujours à Sikoro ; la fourniture et la pose de canalisation en fonte sur 8 216 ml à travers le quartier de Banconi, en PVC sur 58 992 ml à travers le quartier de Banconi ; la construction de bornes-fontaines à travers les quartiers de Sikoro et de Banconi.
Ces travaux en chantier qui concernent également la Commune II de Bamako et Dialakorodji, coûteront plus de 9 516 875 915 FCFA.
En réponse à la demande du représentant du chef de quartier de Nafadji relative à l’implication directe des principaux bénéficiaires dans la gestion des ouvrages d’eau, le ministre a rappelé que beaucoup d’ouvrages d’eau ont été réalisés. Mais, le problème principal réside dans la gestion durable de ces réalisations.
Ainsi séance tenante, il a exhorté le Directeur national de l’Hydraulique, le Maire de la CI et les légitimités traditionnelles de Nafadji «de se mettre à table pour trouver une solution durable au problème de gestion des points d’eau».
La satisfaction des bénéficiaires
Le Maire de la Commune I ; les représentants du Coordinateur des chefs de quartiers et du chef de quartier de Nafadji, ont vivement remercié et félicité les autorités pour la réalisation de cet ouvrage qui enlève une grosse épine de leurs pieds.
La porte-parole des femmes a salué et remercié le Président IBK pour avoir pensé à soulager leurs souffrances. Au nom de toutes les femmes du quartier, elle a adressé ses vifs remerciements au ministre de l’Énergie et de l’eau pour l’implantation des forages d’eau à Nafadji. Aussi, a-t-elle demandé la réalisation d’autres SHVA en d’autres zones du quartier.
«Nous, les femmes sommes les seules à savoir la portée du calvaire de la pénurie d’eau et ce que ces forages d’eau vont apporter dans l’amélioration des conditions de nos familles et vie de couple», a témoigné la porte-parole des femmes de Nafadji qui a profité de l’occasion pour solliciter l’aménagement de la route de Nafadji.
Par Sékou CAMARA
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