L’État malien en vue de désenclaver le pays et d’améliorer la mobilité urbaine a entrepris un vaste chantier d’infrastructures routières. Ces projets sont mis en œuvre par le ministère des Infrastructures et de l’équipement.
Il s’agit de trois projets phares : Sikasso, le projet de désenclavement et celui de réhabilitation et amélioration de la mobilité urbaine.
En ce qui concerne le projet de Sikasso, il s’agit de faire de cette ville ‘’une zone économique spéciale’’. Ainsi à partir de Sikasso :
Un premier réseau en bleu sera conçu à savoir : la route vers Mopti pour assurer l’évacuation du cheptel (bovins ovins, etc) et autres produits de l’élevage ; la route vers Ségou pour l’acheminement des produits agricoles frais ou transformés de l’office du Niger ; la route vers Koulikoro et traversant la zone cotonnière (Sikasso – Bèlèko – Fana – Zantiguila – Kayo) et enfin la route vers la zone minière de (Bougouni-Kangaba, etc. jusqu’à Kéniéba).
Le désenclavement de cette zone permettra l’exploitation de notre immense potentiel agricole, sylvo-pastorale, hydraulique, énergétique et minier, selon les initiateurs.
Il est prévu de faire de l’aéroport de Sikasso Dignangan un HUB en le modernisant et en le rehaussant au standard d’aéroport international. L’aéroport deviendra un Hub non seulement pour les miniers, mais aussi pour nos produits destinés à l’exportation, indique-t-on.
Ainsi, on pourra tirer le meilleur du potentiel économique des bassins de production (céréales, fruits et légumes, coton, acajou, sésame, gomme arabique, etc.) des 3 pays : Mali-Cote d’Ivoire-Burkina à travers la zone SIKOBO afin d’insérer l’économie malienne dans les chaines de valeurs internationales.
Projet désenclavement
Ils ambitionnent la construction et le bitumage des routes ou autoroutes comme : Tombouctou-Taoudéni-Frontière Mauritanie longue de 1075 km. Il se compose de : Sévaré-Douentza-Hombori-Gossi-Gao (577 Km) ; Bourem- Kidal-Tessalit-Frontière Algérie longue de 580 km ; Ansongo-Ménaka-Andéramboukane-Frontière du Niger 320 km ; Kayes-Aourou-Kiffa (Frontière Mauritanie) longue de 163,5 km ; Bamako-Bougouni-Sikasso-frontière Burkina Faso 426 km ; Sikasso- Zégoua- frontière Côte d’Ivoire 95 km.
Il y a aussi des renforcements et réhabilitation de routes telles que Bamako-Dakar par le nord (Bamako – Kati-Kolokani-Kayes-Kidira) 710 km : Bougouni-Yanfolila-Kalana-Frontière Guinée vers Kankan.
‘’Ces routes nous permettront d’avoir accès à tous les pays qui nous entourent. Grâce à ce gigantesque réseau routier, l’enclavement géographique deviendra un atout en faisant de notre pays le Mali, un hub naturel’’.
L’on estime également que plusieurs routes existent et permettent une mise en relation de nombreuses zones. Il s’agit entre autres de Bamako-Koulikoro, Yanfolila-Kalana, Kangaba-Dioulafoundo, Katélé-Kadiola-Zégoua.
Toutes ces initiatives seront soutenues par le programme d’amélioration de la mobilité urbaine qui consistera en aménagement de voiries urbaines et ouvrages d’art. En effet, quelques projets et pas des moindres, sont envisagés : le 4e pont de Bamako, le pont de Ségou, les ponts sur le Bakoye et le Bafing à Bafoulabé, le viaduc sur le fleuve Niger à Tombouctou, le pont sur le fleuve Niger à Tamani et bien entendu leurs voies de raccordement. Les voiries urbaines sont prévues dans différentes villes pour améliorer la qualité de l’environnement.
Comme toute ambition, celle-ci a un coût. Ainsi, pour un linéaire d’environ 8700 Km de routes et 6 ponts, le coût global s’élève à plus de 5500 milliards de francs CFA.
Pour compléter ce réseau routier, des ports secs seront construits dans les environs de Kayo pour accueillir le trafic allant à Koulikoro ou Bamako via Zantiguila, Dio pour celui venant de Kayes par le chemin de fer ; Kankan qui pourra servir de surface pour recevoir le trafic de la Guinée, mais aussi de tremplin vers le port de Freetown en Sierra Leone qui peut offrir de véritables avantages vu sa distance ; Sikasso pour la Côte d’Ivoire principalement ; Gogui pour la Mauritanie ; et Kayes pour le Sénégal.
La construction de ces ports secs viendra compléter le potentiel de ces zones frontalières.
Ces ports secs permettront non seulement de préserver nos routes, mais aussi de changer radicalement les habitudes de circulation dans les villes.
Désormais, les gros porteurs s’arrêteront dans un espace aménagé avant les villes et des petits camions assureront le ravitaillement des villes. La circulation en ville sera ainsi soulagée de la mobilité des gros camions en plus d’une activité qu’on crée et qui génèrera sûrement des emplois.
Ces infrastructures sont d’une importance capitale pour le développement socio-économique de notre pays. Ainsi, les Routes qui nous relient aux pays qui nous entourent permettront le développement des échanges commerciaux (transport des biens et des marchandises), et la réduction des coûts de transport ; les Routes internes au pays (interurbaines, urbaines et rurales) permettront de désenclaver les zones de production tout en favorisant l’écoulement des marchandises vers les villes et les marchés des produits agricoles, en réduisant les coûts de transport et en améliorant l’accessibilité aux services de base (services de santé, les écoles en particulier). Enfin, les routes dans la zone SIKHOBO permettront une intégration des économies des 3 pays que sont le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Cet ambitieux programme d’infrastructures routières et de transport est donc essentiel à la croissance économique de notre pays le Mali.
Par Saba BALLO
Source: info-matin.