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Profilage gouvernemental: ceux qui ne sont pas à leur place

Après de longs jours de gestation, disons d’attente, le nouveau gouvernement a été enfin dévoilé ce lundi 5 octobre. Resserré et new-look, avec deux vieillards, 19 gaillards et 4 grandes dames, la Team Ouane N°1 est mise en place pour 18 mois.

Le deal des 25 ministres avec le Président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane est de réussir dans le délai imparti le challenge : du rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; du redressement de l’État et la création des conditions de base pour sa refondation ; de la promotion de la bonne gouvernance ; de la refonte du système éducatif ; de l’adoption d’un pacte de stabilité sociale ; de la réforme de l’éducation ; du lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives ; de l’organisation des élections générales ; et de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Pour réussir, le PM a fait ingurgiter à son équipe, la potion magique du pragmatisme « agir, agir vite et efficacement », avec engagement, détermination et solidarité.
La grande question reste : suivant la vieille maxime de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, est-ce que tous les ministres du gouvernement Ouane sont à leur place ? Des différentes opinions émises par plusieurs observateurs de la vie nationale, et sur la base du profilage professionnel des différents membres de la Team Ouane N°1, on peut dire qu’on y retrouve trois catégories de ministres : d’une part, il y a ceux qui ont le profil du job qu’on leur a donné, autrement dit ils sont à leurs places (et heureusement ils y sont nombreux) ; d’autre part, il y en a dont le choix est des plus contestables et donc qui occupent des départements qui ne correspondent ni à leur cursus universitaire ni à leur parcours professionnel ; et enfin entre les deux des tout-terrains qui peuvent au regard de leur parcours et de leur expertise bien se débrouiller là où ils ont été incorporés. Qui est dans quelle catégorie de profilage gouvernemental ? Nous tentons d’écourter votre impatience.

I-CEUX QUI SONT À LEURS PLACES

1. Ministre de la Justice, garde des Sceaux : Mohamed Sida Dicko
il est dans son domaine et bénéficie d’un préjugé très favorable pour avoir travaillé successivement comme conseiller technique au ministère de la Justice, chargé de mission auprès du président de la République en tant que chef adjoint de la cellule juridique, conseiller à la section des comptes de la Cour suprême (février-décembre 2002), contrôleur des services publics de 2002 à 2008 et membre de la Cour constitutionnelle (2008-2012). M. Dicko est sans doute en connu pour avoir travaillé longtemps dans les juridictions, les structures de contrôle et les institutions de notre pays. Mohamed Sidda Dicko arrive donc à la tête de ce département stratégique avec des compétences prouvées. Jusqu’à sa nomination comme ministre, il était chef des services judiciaires et s’est parvenu à se forger une image de magistrat exemplaire.

2. Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Col Modibo Koné
Comme son prédécesseur, le général Salif Traoré, le colonel Koné doit pouvoir s’y prendre à ce poste. Au regard de toutes ses compétences acquises, le nouveau ministre de la Sécurité et de la Protection civile doit pouvoir trouver rapidement les ressources nécessaires pour apporter la quiétude et un sommeil tranquille aux Maliens. Le colonel Modibo Koné, la quarantaine révolue, doit pouvoir mettre de ses côtés son expérience de militaire de terrain. Du haut de ses 43 ans, le colonel Koné a participé à plusieurs opérations sur le théâtre en l’occurrence (Assalam1 et 2, Opérations Maliba, Badenko, Djiguitougou et Dambé). Il se dit de lui, qu’il jovial, mais ferme quand il le faut. En tout cas, le désormais ex-3e vice-président du CNSP devrait avoir du grain à moudre eu égard à la dimension des défis sur le plan sécuritaire dans notre pays.

3. Ministre des Transports et des infrastructures : M. Makan Fily Dabo
Secrétaire général de ce département, depuis 2015, ce natif de Kayes n’est pas novice du domaine. En effet, Makan Fily Dabo s’est vu confier le poste de secrétaire technique pour l’élaboration du Projet décennal de développement des régions nord du Mali (2007-2016) qui a fait l’objet d’un forum à Kidal en mars 2007. Après, il est nommé secrétaire général du Conseil malien des chargeurs et ensuite directeur de cabinet du Premier ministre Modibo Sidibé de juillet 2009 à novembre 2011 avant d’être promu plus tard secrétaire général du ministère de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement, puis après celui des Infrastructures et de l’Équipement, poste qu’il occupait depuis 2015 jusqu’à sa nomination comme ministre des Transports et des Infrastructures dans le nouveau gouvernement. Au regard de ces expériences, nous pouvons dire qu’il dispose de tous les atouts pour mener à bien sa mission.

4. Ministre de l’Économie et des Finances : M. Alfousseyni Sanou
Il bénéfice d’un préjugé favorable pour avoir dans ses bagages une trentaine d’années d’expérience professionnelle dans le domaine bancaire et financier et deux ans d’expérience dans l’évaluation économique des sociétés d’État.
Ainsi, avant sa nomination à ce poste, il a été directeur Financier et Comptable de la BNDA, Chef de service Trésorerie et Opérations Internationales à la BNDA MALI et Contrôleur de Gestion à la BNDA-MALI. Cet économiste de carrière est un pur produit de l’école malienne doit pouvoir s’y prendre avec ses années d’expérience.
5. Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : M. Zeyni Moulaye
Ce cadre chevronné dispose de solides relations avec les Occidentaux pour mener au profit de son pays, une diplomatie plus sereine. Sa dernière fonction fut celle de conseiller spécial de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, chargé des questions diplomatiques. Auparavant, il avait servi le Mali de juillet 1988 à mai 1989 en tant que conseiller spécial du président de la République, Moussa Traoré. Il a occupé d’autres hautes fonctions parmi lesquelles, nous pouvons retenir : de 1989 à 1991, ministre des Transports et du Tourisme ; de 2016 à 2020, ambassadeur du Mali en Arabie Saoudite, au Koweit, Bahrein, à Oman et au Yémen.

6. Ministre des Affaires foncières, de l’urbanisme et de l’habitat : M. Dionké Diarra
Le nouveau ministre des Affaires foncières est avant tout un économiste, fiscaliste. À ce titre, les Maliens espèrent qu’il ne sera pas qu’un ministre des logements sociaux au regard des nombreux enjeux du secteur foncier et de l’habitat. Fort de son expérience de fiscaliste, il saura valoriser le foncier agricole et urbain pour permettre au Mali de tirer profit de la richesse de ses terres et des autres activités liées à ce secteur, en ces instances de mondialisation. Sa riche carrière au sein de l’administration malienne plaide en faveur de la réussite de sa mission. En effet, Dionké DIARRA a été pendant plusieurs années à la tête de l’administration fiscale malienne. Selon les témoignages à son sujet, il a laissé de bons souvenirs avec des recettes record d’année en année. Le désormais ministre de l’Urbanisme fait partie de ceux de nos compatriotes qui méritent bien le respect de tous les Maliens.

7. Ministre de la Communication et de l’Économie numérique : Dr Hamadoun Touré
Le nouveau ministre de la Communication et de l’Économie numérique, le Dr Hamadoun Touré, est lui aussi dans son domaine pour être titulaire d’une maîtrise d’ingénierie électrique de l’Institut technique de l’électronique et des télécommunications de Leningrad et d’un doctorat de l’Université d’Électronique, de télécommunication et d’informatique de Moscou. Sa longue et riche carrière internationale dans le domaine des télécommunications doivent être des atouts pour lui afin de mieux propulser son pays dans ce secteur. En effet, Hamadoun Touré a été Directeur du bureau de développement des télécommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT) de 1998 à 2006, il est élu secrétaire général de cette agence onusienne en janvier 2007 puis réélu pour un second mandat de quatre ans en octobre 2010. Pendant huit ans, il œuvre à ce que l’UIT connecte le monde et contribue à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il est le premier Subsaharien à assumer cette fonction. En 2015, il est désigné directeur général de Smart Africa, un partenariat réunissant dix pays d’Afrique subsaharienne pour réduire la fracture numérique entre la région et le reste du monde.

8. Ministre de la Culture, de l’artisanat et du tourisme : Mme Kadiatou Konaré
Si les artistes et hommes de culture désiraient un des leurs à la tête de leur département, on ne pouvait avoir mieux qu’elle. Femme de culture, Mme Kadiatou Konaré préside désormais aux destinées du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Promotrice de « Cauris édition » depuis 2001 à Paris, elle avait comme objectif de « créer une passerelle entre l’Afrique et le monde à travers l’écrit et la littérature ». Le temps nous en dira plus sur ce qu’elle sait faire pour son pays.

9. Ministre de l’Éducation nationale : Pr Doulaye Konaté
Le nouveau ministre de l’Educationale, le Pr Doulaye Konaté était vice-président de l’Académie des sciences du Mali (ASM) depuis novembre 2016. Il a assumé aussi les fonctions de président du conseil d’administration de l’Université des lettres, langues et sciences humaines de Bamako (ULSHB) depuis 2014. Le Pr Konaté a enseigné de 2010 à 2017 à l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB). Entre 2004 et 2009, il a voyagé un peu partout en Afrique, en Europe et en Amérique pour partager sa riche connaissance de l’histoire et de l’archéologie. Il est également membre fondateur et président actif de l’Association nationale des historiens du Mali (ASHIMA), président de l’Association des historiens africains (AHA) de septembre 2001 à novembre 2018. À 68 ans, le Pr Doulaye Konaté, auteur de plusieurs ouvrages, a de l’expérience et du talent à revendre.
Au regard des réformes attendues dans le domaine de l’Éducation, on ne pouvait trouver mieux que cet universitaire. Il a été témoin de presque toutes les phases d’évolution et de péripétie de notre système éducatif. Pour cela, le professeur Doulaye Konaté ne manquera pas de ressources pour faire face aux défis qui se posent à notre école.

10. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Pr Amadou Keïta
Comme le Pr Konaté, il est lui aussi dans son monde et ne manquera pas de ressources pour faire face à sa mission, quoique délicate. Ancien Directeur Général de l’École nationale d’Administration (ENA), le Pr Amadou Keïta est réputé être un homme « intègre et rigoureux », indique un ancien élève de l’ENA, aujourd’hui conseiller des Affaires étrangères. Enseignant – Chercheur à l’Université des Sciences juridiques et politiques (USJP), un 25 janvier 2019, le Pr Amadou Keïta claque la porte de l’ENA alors qu’il y était le DG. Motif : une divergence de vue avec le Premier ministre, à l’époque Soumeylou Boubèye Maïga, est l’origine de ce départ. Comme il l’expliquera lui-même, des membres de son équipe ont été accusés de manipulation des résultats du concours d’entrée à l’ENA. Amadou Keita avait exigé des noms et des preuves, sans pouvoir rien obtenir. Il rendra sa démission au Premier ministre, autorité de tutelle de l’ENA.

11. Ministre du Travail et de la Fonction publique – PPG : Me Harouna Mahamadou Touréh :
Le Gouvernement Moctar Ouane incarne un espoir, c’est celui de l’entrée des mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Les deux mouvements, la CMA et la plateforme disposent chacun deux ministres. Le Harouna Touréh en plus d’être membre de ce gouvernement est porte-parole. Il s’agit, selon plusieurs observateurs, un signe d’ouverture, de confiance. Me Touréh, à ce poste, généralement confié aux proches de la majorité présidentielle, incarne le renouveau, l’unité de la nation. Nous pensons que son expérience et sa maturité lui permettront de ne pas décevoir.

12. Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine : Al Hamdou Ag Ilène
Ce militant de la plateforme a été révélé aux Maliens en 2018, lorsqu’il a été nommé Gouverneur de la nouvelle région de Nioro du Sahel. Alhamdou Ag Ilyene a prêté serment le 20 septembre dans la ville du Chérif Bouyé en présence des autorités locales et plusieurs personnalités. Avant, il avait été Gouverneur de Kidal, de 2005 à 2010, puis Consul au Soudan avant de devenir Ambassadeur au Niger. À ce titre, il doit être mieux placé pour connaitre les préoccupations des Maliens de l’extérieur même s’il aurait été idéal de confier le poste à un Malien de la diaspora.

13. Ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille : Mme Bintou Founé Samaké :
Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, née le 21 octobre 1960, est la titulaire du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille dans le gouvernement dirigé par Moctar Ouane. Elle a été professeure chargée de cours à l’École militaire d’administration (EMA) de Koulikoro et de travaux dirigés à la Faculté des sciences juridiques (Ex-ENA). Jusqu’à sa nomination au gouvernement, elle était la présidente de WILDAF, le sigle anglais de « Femmes, droits et développement en Afrique » où, elle a excellé par ses contributions à la prise en charge des préoccupations de la gent féminine, donc elle sera en terrain connu. Elle a été de plusieurs combats pour la promotion de la femme. Choisie fort de cette riche expérience, elle n’a aucunement le droit de décevoir.

14. Ministre de la Jeunesse et des Sports : M. Moussa Ag Attaher
Le nouveau ministre de la Jeunesse et des sports a impressionné les Maliens lors du débat du Dialogue national inclusif tenu en 2019 à Bamako. Au cours des travaux dudit dialogue Moussa Ag Attaher plaidera pour la cause la paix, la sécurisation des biens et des services sur toute l’étendue du territoire national du Mali. Ce jour-là, il a montré à ses concitoyens que les communautés du nord sont prêtes pour la paix, mais que cela ne peut aller sans l’union sacrée des Maliens du nord au sud, d’ouest à l’Est avec la clef l’autosuffisance alimentaire à travers la bonne distribution équitable de nos ressources. Doctorant en Sciences Politiques depuis 2018 en Sciences Politiques à l’Université Internationale de Rabat en collaboration avec Science Po Paris, axé sur « les questions sécuritaires au Sahel et l’Analyse des insurrections armées au Nord-Mali de 1963 à 2012 », le nouveau ministre chargé des questions de jeunesse est lui-même jeune et déborde d’énergie. Comme d’autres ministres du gouvernement, il incarne au sein de l’équipe, l’unité nationale, la confiance retrouvée et il n’a pas le droit d’échouer. Il est donc beaucoup attendu pour réussir sa mission.
15. Ministre des Affaires religieuses et du Culte : Dr Mahamadou Koné.
Le nouveau ministre des Affaires religieuses est réputé proche de l’imam Dicko, l’autorité morale du M5-RFP. Juriste-chercheur, interprète, philosophe et islamologue, Doctorant en Droit Privé, Docteur en Droit Islamique, son bagage intellectuel constitue un atout pour la réussite de sa mission. Au compte de l’académie de Sikasso, sous tutelle du conseil de cercle, le nouveau ministre est Fonctionnaire des collectivités territoriales, depuis 2001 et professeur principal de l’Enseignement secondaire en (Droit) au Lycée…

II-CEUX QUI NE SONT PAS À LEURS PLACES

1. Ministre de la Défense et des anciens Combattants : Col Sadio Camara
En tant que militaire, le col Camara doit s’y connaitre à ce poste pour être depuis des années au parfum des réalités de la grande muette. Mais, un seul bémol, c’est un colonel qui se retrouve désormais à la tête du département où il aura à commander de nombreux généraux qui sont dans les rangs de notre armée. Même si le poste ou la fonction prime généralement sur le grade, il n’en demeure pas moins l’armée est une autre réalité et la hiérarchie, c’est la hiérarchie. À moins qu’on ne le bombarde rapidement général pour le permettre d’être à l’aise, au risque d’alimenter des frustrations internes au sein de l’armée.

2. Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : Lt Col Abdoulaye Maiga
Au Mali, l’opinion n’a pas une bonne expérience des militaires en matière de gestion des élections. De Sada Samaké feu Kafougouna Koné en passant par le général Moussa Sinko Coulibaly, le passage des militaires à ce département n’a pas manqué de soulever des controverses. Et pourtant le Mali regorge d’énormes compétences dans le domaine avec le corps des administrateurs civils qui rivalisent de talents dans le domaine. Aussi, à un moment où les syndicats du ministère de l’Administration territoriale et ceux des administrateurs civils dénoncent le copinage en manque de populisme qui brise les carrières de leurs militants, le PM et son président sauveraient des apparences en nommant un cadre de ce corps.

3. Ministre la Réconciliation nationale : Col Major Ismaël Wagué
Connu comme porte-parole du CNSP, les pronostics des Maliens sur ce militaire ne plaident pas en faveur d’un bon ministre de la réconciliation nationale. La réconciliation nationale, dit-on, dépasse largement le cadre strictement militaire. Il était mieux de chercher un Expert en Gestion de conflits ou un Expert en Gestion de Crises, Paix et Sécurité, pour ce poste, ayant une certaine expérience dans le domaine et, qui a une vision globale de la crise, qu’un jeune Colonel-major de l’armée. Pourquoi pas aussi, un diplomate ayant l’expérience de la médiation pour ce profil départemental ?

4. Ministre de la refondation de l’État chargé des relations avec les institutions : M. Mohamed Coulibaly
Ce ministre a la lourde charge de conduire les futures réformes dont le pays a tant besoin. Cette mission exige de lui, en plus de ses compétences techniques en la matière, une bonne crédibilité, une assise sociale forte. Or, tel ne semble pas être le cas pour Mohamed Coulibaly. En effet, ne bénéficiant plus du soutien du M5-RFP, n’étant pas non plus un mastodonte politique, avec un minuscule parti politique, la seule confiance de l’autorité morale de l’Imam lui servira difficilement à mener à bien sa mission.

5. Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche : M. Mahmoud Ould Mohamed
Pour ce ressortissant du nord, la tâche est ardue. En effet, depuis Bocary Tréta, en 2013, on n’avait pas réussi à rassembler ces départements en un seul. Malgré sa riche expérience, cet ex-rebelle part avec des préjugés défavorables avec son origine nordiste où les Maliens imaginent que l’agriculture y est très peu développée. De ce fait, le poste convenait mieux à un centriste ou un sudiste. Mais nous pensons que ces préjugés doivent être un challenge pour le nouveau ministre de l’Agriculture pour réussir sa mission.

6. Ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle : M. Mohamed Salia Touré
Notre nouveau ministre de l’Emploi aurait pu être un bon ministre de la jeunesse pour achever son expérience acquise à la tête du Conseil national de la jeunesse (CNJ). La mission de l’emploi et de la formation professionnelle risque d’être un fardeau difficile à porter par ses épaules. Le nouveau ministre qui n’a pas lui-même d’emploi, les observateurs pensent en tout cas que son expérience d’agent commercial de quincaillerie ne le crédite pas de conduire une politique d’emploi à hauteur de souhait.

III-CEUX QUI PEUVENT SE DÉBROUILLER À LEURS PLACES

1. Ministre de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements : M. Arouna Niang
Ce consultant indépendant recruté dans le gouvernement Ouane doit pouvoir mettre de ses côtés ses expériences acquises dans l’administration malienne. Ancien secrétaire général du ministère de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme (1995 à 1997) et celui de l’Industrie, du Commerce et des Transports (1997 à 2001), ancien PDG du Pari mutuel urbain du Mali (Pmu-Mali) de septembre 2001 à septembre 2004, Harouna Niang puis Directeur général de la Société sucrière de Markala (Sosumar-S.A) de 2005 à 2012, Arouna Niang est loin d’être novice dans son domaine. Il peut se débrouiller !

2. Ministre de la Santé et du Développement social : Dr Fanta Siby
Elle n’est pas dans un monde inconnu. La nouvelle ministre de la Santé et des affaires sociales a eu à assumer le poste de chef du Programme élargi de vaccination au niveau du Centre national d’immunisation de 2015 à 2016, directrice régionale de la santé (2005-2013), responsable de la planification, du suivi et de l’évaluation des plans et programmes nationaux à l’unité de planification formation informatique sanitaire au sein de la direction nationale de la santé (2003-2005). À ce titre, elle doit pouvoir se débrouiller.

3. Ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du Développement durable : Mme Bernadette Keïta
Si elle a une solide expérience au sein de l’administration, Mme Bernadette Keita ne dispose pas de solide expérience en matière d’environnement et d’assainissement, un secteur aujourd’hui à grands défis et enjeu. Au Moment où les ordures inondent Bamako et plusieurs capitales régionales, au moment où les effets des changements climatiques se font visibles, ce département devient de plus en plus et ministère à défis. Un géomancien n’a-t-il pas prévenu que la prochaine révolution au Mali se ferait autour des ordures ? Au boulot alors !

4. Ministre des Mines, de l’Énergie et l’eau : M. Lamine Seydou Traoré
Le nouveau ministre en charge des Mines, de l’énergie et de l’eau a commencé sa carrière professionnelle en 2002 comme auditeur financier et comptable au Cabinet d’expertise comptable EGCC international avant de rejoindre IKATEL nouvellement créée (actuel Orange Mali). Là, il va successivement occuper les postes de chef de service comptabilité et trésorerie, responsable de la division finances-comptabilité et directeur financier en cumul de fonctions avec le poste de directeur général de la société Orange Finances Mobiles Mali SA, l’établissement de monnaie électronique d’Orange Mali agréé par la BCEAO.
S’il a été meilleur bachelier du Mali en 1998, Lamine Seydou Traoré, n’est pas connu du milieu des mines et de l’Énergie. Toutefois, avec cette notoriété et les fonctions qu’il a eu à occuper au sein de l’administration malienne, il incarne l’espoir des Maliens pour faire bénéficier le Mali de ses multiples ressources énergétiques et minières.

Source : INFO-MATIN

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