La présence de corps étrangers, notamment durs et/ou pointus ou acérés, dans un produit alimentaire, représente un réel danger pour le consommateur. Ces corps étrangers sont devenus la première source de réclamations des consommateurs contre les industries alimentaires dans le monde. Au Mali, ce n’est pas encore le cas. Au regard de la nature de notre société, où l’on remet tout au bon Dieu, s’y ajoute l’affairisme des services de contrôle vétérinaire ou alimentaire avec les opérateurs économiques et les industriels, les pauvres citoyens tombent chaque jour malade de la mauvaise qualité d’alimentation avant de trépasser sans défense, ni plainte.
Dans les boissons importées et fabriquées chez nous, il n’est pas rare de voir des corps étrangers s’amasser au fond des bouteilles. Cela n’émeut plus personne. Tout simplement par ce qu’il s’agit souvent des grandes firmes internationales qui sont derrière. Au-delà des boissons, le secteur des aliments destinés à la cuisson est aussi miné par des produits impropres, autrefois importés, mais actuellement fabriqués chez nous. En la matière, la société Aminata Konaté, communément appelée ‘’Baramuso’’ a pignon sur rue, de nos jours au Mali. Derrière ses publicités à crever l’écran, se cachent des manquements graves causant des torts aux consommateurs. Comme une crainte de se voir indexer, personne n’ose lever le petit doigt contre cette société. Or à en croire M Fana Coulibaly, chef de la division d’autorisation de mise sur le marché à l’ANSSA, c’est à partir d’une plainte que leur agence peut intervenir. “Nous prenons des décisions sur la base des faits, si nous recevons une plainte écrite, ou la personne vienne se plaindre directement chez nous on peut prendre des dispositions pour amener des plaintes à l’encontre de cette société. Mais par des rumeurs c’est difficile que nous nous prononcions”.
A rappeler que l’ANSSA a pour mission d’assurer la sécurité sanitaire des aliments sur toute l’entendue du territoire malien, conformément aux dispositions de l’article 2 de la loi n° 03-043 du 30 décembre 2003 portant sa création. Elle apporte un appui technique et scientifique nécessaire aux structures de contrôle à l’élaboration de la réglementation relative à la sécurité sanitaire des aliments. Elle est chargée d’évaluer les risques sanitaires que peuvent présenter les aliments destinés à l’homme, aux animaux et les eaux destinées à la consommation humaine. Elle est chargée, des procédés et conditions de production, transformation, conservation, transport, stockage et distribution des denrées alimentaires, les additifs alimentaires. Les résidus de produits vétérinaires, phytosanitaires et autres contaminants, de matières fertilisantes et supports de cultures. Et les études de recherche.
Elle peut se saisir et proposer aux autorités compétentes du conseil national de la sécurité sanitaire des aliments, toutes mesures de nature à préserver la santé publique lorsque celle-ci est menacée par un danger.
A rappeler que durant l’année écoulé, l’ANSSA a effectué quatre missions de contrôle, ayant permis la saisie de 38 tonnes 136 kg et 3 992 litres de produits alimentaires non conformes aux normes du Codex Alimentarius et l’organisation de deux séances de destruction sur le site de Diago.
“Nous lançons un appel à l’ensemble des consommateurs pour qu’ils soient vigilants de plus en plus, qu’ils viennent vers l’ANSSA, nous sommes là pour eux. Et nous demandons aux opérateurs économiques d’aller vers la démarche qualité. La sécurité sanitaire des aliments c’est l’affaire de tout le monde, chacun doit y jouer sa partition. Les consommateurs c’est pour informer, les opérateurs c’est pour exécuter à la lettre ce que le gouvernement demande de faire” a précisé notre interlocuteur.
Par Fatoumata Coulibaly
Source: Le Sursaut- MALI