Ces résultats ont été atteints grâce à l’action des projets visant à créer des systèmes agroalimentaires durables incluant les petits producteurs familiaux.
Plus de 1,4 milliard de Fcfa de recettes ont été générées par 25.000 femmes travaillant dans 75 coopératives féminines de production de karité de 2015 à 2018. Ces chiffres ont été révélés, hier, lors de la clôture des projets Partenariat public-privé (PPP) sur le développement des chaînes de valeur karité et cire d’abeille.
La cérémonie, organisée à cet effet, a été présidée par Mme Haïdara Bernadette Keïta, conseillère technique au ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. C’était en présence de Djalal Ademonla Arinloye, représentant résident du Centre mondial de l’agroforesterie (ICRAF), un centre de recherche affilié au Consortium du GCRAI, de la directrice régionale d’ICCO Coopération, Leena Lindqvist et des représentantes des coopératives des filières karité et cire d’abeille.
C’est dans l’optique de contribuer à la création de systèmes agroalimentaires durables incluant les petits producteurs familiaux dans les chaînes de valeur agricole que le projet PPP «SmAT-Scaling Up» a été lancé en 2015, dans quatre zones au Sud-Ouest du Mali.
Grâce aux efforts et concours de l’ensemble des acteurs intervenant dans ce cadre, la Société malienne spécialisée dans l’exportation de divers produits agricoles (SOATAF) et l’Olvea du Burkina Faso ont réalisé des résultats probants.
Concernant spécifiquement la filière karité, 25.000 femmes rurales de 75 coopératives ont, en trois ans, produit 10.000 tonnes de noix de karité «de bonne qualité», dont 700 tonnes ont été certifiées organiques et durables.
Ce qui a engendré un revenu financier important évalué à 1,4 milliard Fcfa, selon un document bilan remis à la presse. La cire d’abeille et le miel ont, sur deux campagnes (2016 à 2018), généré des revenus commerciaux d’environ 12 millions de Fcfa.
Visiblement surprise par ces résultats, la conseillère technique dira, en les commentant, que le PPP se distingue par son originalité, sa forte contribution au secteur privé, sa durabilité et surtout son caractère gagnant/gagnant, en comparaison avec les autres systèmes de financement.
Pour Mme Haïdara Bernadette Keïta, «SmAT-Scaling Up» qui vise à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience face au changement climatique, ne s’est pas trompé de cible, en misant sur les femmes.
«Au Mali, environ 78% des femmes travaillent dans le secteur rural et apparaissent ainsi comme des actrices de premier plan dans la lutte contre l’insécurité alimentaire», a affirmé Mme Haïdara, notant qu’en produisant les besoins quotidiens nécessaires à leurs foyers respectifs, ces femmes assurent le bien-être quotidien.
Pour justifier son argumentaire, la conseillère technique a révélé que des recherches ont montré que les chances de survie d’un enfant augmentent de 20% quand c’est la femme qui s’occupe du budget du ménage. D’où l’adoption par le gouvernement de la Politique nationale de genre (PNG) qui, selon elle, vise à renforcer l’épanouissement des femmes et des hommes. En la matière, Mme Haïdara Bernadette Keïta n’a pas manqué d’annoncer le lancement prochain par son département d’un programme visant l’autonomisation dans la filière karité, avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD).
Prenant la parole, la directrice Afrique de l’Ouest d’ICCO Coopération, une ONG hollandaise qui œuvre pour l’amélioration de la gestion financière et administrative des coopératives, a insisté sur l’apport socioéconomique des filières karité et cire d’abeille à travers le projet «SmAT-Scaling Up». Leena Lindqvist a manifesté son souhait de voir les recommandations émises par les acteurs du projet apporter des solutions idoines aux défis que connaissent les deux filières, en espérant que le revenu du projet servira les femmes à soutenir leurs dépenses ménagères.
Amadou B. MAIGA
L’Essor