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Proche-Orient, la nouvelle escalade

Les violences qui ont éclaté depuis quelques jours entre israéliens et palestiniens font craindre pour la sécurité dans la région. La tension est à son comble de part et d’autre.

 

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La tension reste très forte à Jérusalem-Est deux jours après l’assassinat d’un jeune palestinien. Ce vendredi, les obsèques du jeune Mohammad Abou Khdeir, âgé de 16 ans, kidnappé mardi soir et retrouvé mort le lendemain se sont déroulés sans heurts. Mais ce sont des tirs de kalachnikov qui ont accompagné la dépouille, entrecoupé d’appels à venger le jeune martyr. . Le corps de l’adolescent portait des traces de violences et a aussi été brûlé. Une enquête est en cours, mais pour beaucoup, il s’agit d’un acte de vengeance après la découverte lundi des cadavres de trois jeunes Israéliens, eux aussi kidnappés et assassinés.

Au lendemain de la découverte des corps des jeunes israéliens, nombreux sont les observateurs qui ont redouté la situation actuelle. Mercredi et jeudi, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre israéliennes étaient venus confirmer les craintes alors que les appels au calme se multipliaient de par le monde.

Vers une dégradation de la situation sécuritaire ?
«La troisième Intifada? Mais la voilà, juste devant toi.» Le visage cagoulé de noir et le drapeau palestinien peint sur les avant-bras, Marwan, un étudiant de l’Université Al-Qods (Jérusalem-Est), croit dur comme fer que le moment est venu de se soulever contre l’occupation israélienne. «Benyamin Netanyahou et les extrémistes qui l’entourent ne comprennent que la force, déclare-t-il à un journaliste de la chaîne Euronews. On va leur en donner pour leur argent.» Marwan et une dizaine de ses amis, tous étudiants, ont constitué un «Groupe populaire». Ils «tiennent» une rue de Beit Hanina (un quartier arabe de Jérusalem), d’où ils balancent des pierres sur une unité de la police antiémeute stationnée à quelques dizaines de mètres et échangent leurs expériences avec d’autres émeutiers palestiniens branchés sur les réseaux sociaux.
Sur Facebook, des dizaines de pages appellent au soulèvement de la rue palestinienne. Certaines réclament la reprise des attaques contre les colons, voire de nouveaux attentats suicides. Inquiétant? Sans doute. Pourtant, il est prématuré de voir dans ces événements le début d’une révolte de grande ampleur. Parce que les violences restent confinées à quelques quartiers de Jérusalem et parce que les grandes organisations palestiniennes telles que le Fatah et le Hamas ne participent pas au mouvement, même si elles ne le condamnent pas.
«Tout cela fait beaucoup plus d’événements tragiques en trois semaines, mais cela ne constitue pas une déflagration» constate le chroniqueur Allon Ben David. Et d’ajouter: «La rue palestinienne n’est pas prête – du moins, pas encore – à s’engager dans un nouveau cycle violent de longue haleine comme ce fut le cas à l’occasion de la première Intifada (1987-1993) et de la deuxième (2000-2004). L’Autorité palestinienne (AP) non plus, tant que Mahmoud Abbas en sera le président.»

Le jeu dangereux d’Israël
Après l’annonce de la disparition des trois adolescents, une opération a combiné bombardements sur Gaza, arrestations de plusieurs centaines de personnes, surtout des militants supposés du Hamas et des défenseurs des droits de l’homme, intrusions brutales dans des centaines de domiciles avec saccage du mobilier, confiscations et, de façon récurrente, vols d’objets personnels… troupes parachutées près de Naplouse et dix morts avant même la découverte des corps des jeunes colons, dont un adolescent tué à balle réelle dans le camp de Jénine. Et les choses ont basculé évidemment lundi soir. A la découverte des corps, Netanyahou s’est aussitôt “lâché”, qualifiant les auteurs de l’assassinat d’”animaux à forme humaine”. Cette écœurante déshumanisation de l’autre, qui ne peut mener qu’à toujours plus de barbarie, n’est pas à mettre sur le compte de l’émotion.
Selon plusieurs sources israéliennes le sort des trois jeunes ne faisait guère de doute pour les enquêteurs, dès les premiers jours de leur disparition. Mais il procède d’une stratégie qui, à la faveur de l’émotion générale qu’on entretient, doit permettre à la fois de réhabiliter les colons aux yeux du reste de la population, de faire éclater le processus palestinien d’entente nationale et de desserrer l’étau des pressions internationales.

Tout est à craindre donc pour les prochains jours, compte tenu de l’hystérie entretenue dans les mouvements extrémistes. Tout est à craindre aussi du côté des opérations militaires, puisqu’il est entendu qu’il va y avoir représailles et qu’elles relèvent de l’appréciation du cabinet.

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