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Processus électoral au Mali : Avec la fraude et les contestations, les législatives prochaines seront pires que la présidentielle passée

Pendant que plusieurs candidats contestent les résultats de la Cour constitutionnelle proclamant la réélection d’IBK, le collège électoral des élections législatives a été convoqué le 28 octobre pour le premier tour et le 18 novembre 2018 pour le second sur toute l’étendue du territoire national par le conseil des ministres du 28 août. Sans aucun doute, elles seront en faveur des soutiens d’IBK, donc un remake de ce qui s’est passé lors de la présidentielle passé et les contestations des opposants, inévitables, risquent de connaître le même sort. Alors, bonjour les dégâts !

Sans vouloir être des oiseaux de mauvais augure ou des cassandres prédisant l’apocalypse, nous ouvrons simplement une porte entrebâillée. C’est pour relever que, contrairement à ce que beaucoup de candidats aux législatives prochaines issus des rangs de l’Opposition et leurs soutiens peuvent s’imaginer, il n’y aura pas de surprise à ces élections, puisqu’elles seront tenues dans les conditions que tout le monde sait : achat de conscience à ciel ouvert, fraude, bourrage d’urnes… en faveur des candidats proches du pouvoir. Ces résultats, même s’ils sont frauduleux, seront proclamés par un ministère de l’Administration territoriale partisan et ensuite seront validés par une Cour constitutionnelle contestée par des millions de citoyens maliens, au point que certains, à haute et intelligible voix, la décrivent comme « inféodée » au régime.

Tous ceux qui ont bien suivi la présidentielle passée ne diront pas le contraire et sont désormais convaincus que les requêtes au niveau de la Cour constitutionnelle n’ont pas assez d’importance dans notre pays. Pour rappel, après le premier tour de l’élection présidentielle, la plupart des requêtes des candidats ont été rejetées par cette Cour. Serait-elle capable d’annuler les élections de certaines localités parce qu’il y a eu fraude ? Nous serions quand même étonnés, si elle arrivait à le faire. Alors, qu’elle annule les résultats provenant de certaines zones désertes du Mali où les résultats, comme à la présidentielle, risquent d’être invraisemblables. Ce serait intéressant car poussant à la révolte des concernés qui en révéleraient des vertes et des peu mûres sur ce qui s’est passé dans ces localités lors de la présidentielle.

Les résultats « frauduleux » du ministère de l’Administration territoriale contestés, mais validés par la Constitutionnelle ; le rejet des requêtes des opposants par cette même Cour, en plus de l’investiture d’IBK par la Cour Suprême, malgré la plainte de l’Opposition pour « forfaiture contre les membres de la Cour constitutionnelle » prouvent que même s’il y aura de la fraude aux législatives, on ne peut pas se rassurer de l’annulation des résultats qui en seront issus.

Ce qui est sûr, le régime mettra tout en place pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale et cela quelques soient les manières pour y parvenir. Même les députés RPM qui sont désavoués dans leurs localités pourront être réélus. C’est dans ce contexte qu’en vue du combat pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, que certains candidats contestataires des résultats ont déjà rejoint le camp présidentiel.

Mais une question se pose avec acuité : au vu de ce qui se passe, notamment en termes de contestations à l’issue de la présidentielle, les populations seront-elles prêtes à être représentées par un député élu sur la base de la fraude ? Donc sans aucune légitimité ?

C’est pour dire que nous n’avons pas encore terminé avec l’histoire de contestations de résultats électoraux car si nous partons aux législatives dans ces conditions, il faut s’attendre à plus de fraudes, de bourrages d’urnes et à une très forte contestation de résultats par les partisans des candidats des partis de l’Opposition.

Comme quoi, le système électoral malien se trouve actuellement piégé dans la nasse du pouvoir qui s’en sert à sa guise parce qu’elle organise les élections, proclame ses résultats et compte sur le soutien du juge des élections dont la partialité est devenue une vérité de La palisse.

Boureima Guindo

Le Pays

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