Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont davantage sous les feux de la rampe depuis l’ouverture de leur procès le 28 janvier dernier.
Les témoins se succèdent à la barre au fur et à mesure que les jours s’écoulent. C’est désormais au tour du témoin P-190 de relater la marche d’Abobo qui aurait été réprimée par l’ancien régime, nous dit Ivoire Justice.
Gbagbo et Blé Goudé auraient ordonné les représailles.
Gbagbo et Blé Goudé seraient les principaux commanditaires du massacre d’Abobo, une commune située au nord d’Abidjan (la capitale économique de la Côte d’Ivoire). Lors de son audition ce jeudi 11 février 2016 par les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI), une dame témoignant sous l’étiquette du témoin P-190 a dit avoir pris part à la marche du 3 mars 2011.
Elle a confié dans quelles circonstances elle s’était rendue à la marche dont le lieu de rassemblement était le carrefour Banco situé entre Abobo et Yopougon : « Les hommes avaient peur de sortir et nous nous sommes dits qu’il ne pouvait rien arriver aux femmes. Les femmes dansaient, jouaient du tam-tam, les gens étaient contents. »
S’adressant au témoin P-190, le Bureau de la procureure de la CPI formulera la question suivante : « Et pourquoi avez-vous quitté le carrefour Banco ? »
La réponse de la dame est sans équivoque et sans appel : « Parce que les femmes étaient tuées. La terre tremblait. Des gens qui se sont écroulés. Des chars qui tiraient. J’avais du sang sur mes vêtements, je n’avais même pas réalisé tellement j’avais peur (…) C’est leur sang qui a giclé sur moi (…) C’est cette bombe qui les a blessés. »
C’est ce vendredi 12 février que la défense entrera en scène pour réaliser le contre-interrogatoire. Rappelons que l’ex-chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et son dernier ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé sont poursuivis pour crimes contre l’humanité pour leur présumée participation dans la crise post-électorale ivoirienne.
