Cinq peines de prison à vie ont été requises contre des militaires ivoiriens, dont l’une visant l’ex-chef de la garde républicaine, le général Dogbo Blé, jugés pour l’enlèvement à l’hôtel Novotel d’Abidjan et le meurtre en 2011 de quatre personnes, dont deux Français. Compte rendu d’audience
C’est dans une salle des assises archi comble et principalement composée des familles des accusés que Souleymane Koné, le procureur général, a développé son réquisitoire. Quatre longues heures à détailler point par point les différents chefs d’inculpation retenus contre les dix prévenus assis face à lui : « Oui, il y a bien eu arrestation illégale des quatre disparus du Novotel. Oui, il y a bien eu séquestration, tortures mortelles et volonté de faire disparaître les corps » le 4 avril 2011 au palais présidentiel.
Pour ces meurtres, qui sont en fait des assassinats puisqu’il y a eu préméditation, affirme le procureur, il réclame la prison à perpétuité pour cinq d’entre eux : le général Dogbo Blé, patron de la garde républicaine, les colonels Aby Jean et Ohou Modi, le commissaire de police Osée Logué, qui est celui qui a achevé le Français Yves Lambelin d’une balle de kalachnikov, et Joël Guéhi Bleka, un milicien décrit comme un psychopathe dans le rapport médical que relit le magistrat.
Tapeko Max Landry, qui est le seul de cette équipée mortelle au Novotel a avoir fait preuve de repentir, devrait être condamné à dix ans de réclusion, estime le procureur, qui ne requiert aucune peine contre les quatre autres prévenus considérés comme de simples exécutants.
Demain matin, les avocats de la défense plaideront à la cour d’assises de Yopougon
Mais au terme de ce procès, on ne saura pas où sont les corps martyrisé de trois des quatre disparus du Novotel.
Source: RFI