Le procès de Karim Wade et de ses co-prévenus reprend lundi prochain devant la cour de répression de l’enrichissement illicite à Dakar. L’audience d’hier, jeudi 18 septembre, était consacrée à l’audition d’Alioune Samba Diassé, le directeur général d’ABS, la société qui gère les bus à l’aéroport. Il a répondu aux questions des avocats de l’Etat sénégalais, partie civile dans le procès.
Comment Alioune Samba Diassé, un simple comptable, a-t-il pu apporter 250 millions de francs CFA (380 000 euros) pour créer sa société, obtenir juste après le marché des bus à l’aéroport puis dans la foulée un prêt d’un million d’euros à la banque ? Autant de questions que posent les avocats de l’Etat sénégalais pour qui Alioune Samba Diassé n’est que l’homme de paille de Bibo Bourgi, le principal complice présumé de Karim Wade.
« Pour arriver à quelque chose, il faut entreprendre », répond Alioune Samba Diassé qui ne reconnaît aucun des faits qui lui sont reprochés.
La journée d’hier a surtout été marquée par une nouvelle polémique lorsque l’accusation a brandi un ordre de virement qui prouverait que la société ABS a un compte à Monaco. Ce n’est pas la première fois dans ce procès que l’accusation produit des documents qui ne sont pas dans le dossier.
« On ne fait pas de la magie ici, s’insurge un avocat de la défense. Vous ne pouvez pas à chaque fois sortir de votre poche des documents nouveaux,c’est déloyal. Avec l’arrêt de renvoi, votre pouvoir d’enquête s’arrête, Monsieur le procureur. »
La décision sur la recevabilité des nouveaux documents sera prise au moment du délibéré, a tranché le président de la cour.