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Problème de terrain de foot à Para Djicoroni : Le sport, un antidote contre la violence

Pour ne pas avoir de terrain de sport, la jeunesse de Baco-djicoroni, en commune IV du district de Bamako, est vent debout pour récupérer tous les espaces publics vendus. Cela, afin de remettre la jeunesse dans ses droits.

 

Situé juste à quelques mètres de la voie principale qui mène au quartier présidentiel, Sébénicoro, et près d’une nouvelle station Shell, le Badenya Terrain (Terrain de la Fraternité), fait la joie de la jeunesse de Para-Djicoroni. Cela, après le dur combat qu’elle a mené pour le récupérer.

Comment la jeunesse a-t-elle perdu ses espaces de sports ?

Cette perte est une longue histoire remontant jusqu’aux grands-parents ou aux ancêtres de la génération actuelle qui se bat jour et nuit pour leur récupération. C’est ce que nous a confié Idrissa Coulibaly, Président communal de la jeunesse de Djicoroni Para : « C’est nos grands-parents, en complicité avec la mairie, qui ont vendu tous les espaces publics. » Selon un recensement de la Nina CAD dans ce quartier, plus de quatre espaces sont déterminés comme étant des espaces publics. Alors, la jeunesse n’entend point se laisser faire. En tout cas, tant que le tout ne sera pas récupéré.

Les jeunes veulent agir sagement

La jeunesse de Baco-djicoroni est engagée pour cette cause. Mais la violence reste pour elle le dernier recours. Cela, parce que tous ceux qui ont acheté ces espaces sportifs sont des habitants du quartier. À ce titre, la technique que la jeunesse a jugé efficace, c’est de récupérer, puis occuper. C’est ce qu’elle a fait avec le terrain jadis appelé « Place de Fassambougou », mais devenu aujourd’hui, après récupération, « Badenyan Terrain ». Un espace bien aménagé par la jeunesse et sur lequel des compétitions sont fréquemment organisées au cours desquelles des autorités sont invitées. Cela, afin d’attirer l’attention de ces dernières sur l’importance d’un espace de regroupement de la jeunesse. C’est tout le sens du message de Boubacar Doumbia, président de la jeunesse de Para-Djicoroni : « Nous avons organisé, depuis au mois de carême passé, une coupe Maracaña pour la cohésion de la jeunesse. Ces compétitions se tiennent afin d’interpeller la conscience  des autorités administratives pour qu’elles s’allient aux jeunes dans le but de récupérer leurs terrains. »

Selon celui-ci, ils sont également en contact avec des partenaires financiers avec pour objectif de les inviter à  les aider à aménager le terrain déjà récupérés. Il nous précise également que le président de la jeunesse ainsi que le chef de village ont été entendus au niveau du tribunal au sujet du Badenyan terrain, et le dossier est sur une bonne voie.

De son côté, Fafing Diakité, joueur du FC Euro, une équipe dudit terrain,  trouve nécessaire d’impliquer les autorités dans leur combat. C’est pourquoi, dit-il, à travers la première édition de la compétition du Maracaña, les jeunes entendent leur montrer qu’ils ont envie de jouer bien vrai qu’ils n’aient pas  de véritable terrain de foot.

Quant à Mahamadou Thiénou, entraineur sur Badenyan Terrain, celui-ci trouve indispensable l’union de la jeunesse pour réussir dans leur mission. « Nous sommes disposés, à n’importe quelle heure, de sortir pour défendre la cause des terrains de la jeunesse », fera-t-il comprendre.

Le terrain de sport pour quoi faire ?

Le sport est un moyen de cohésion sociale pour la jeunesse.  Cela, Dr Massiré Kamissoko, Secrétaire général de la jeunesse de Para-Djicoroni, ne fait aucun doute. « Sans un terrain de sport, la jeunesse peut tomber dans des actes de violence surtout que Djicoroni est connue pour sa violence. C’est pour mettre fin à ces actes que nous avons décidé d’organiser des compétitions sportives afin d’occuper la jeunesse. »

Cet avis est également partagé par Daouda Fané, entraineur et joueur sur le même terrain. D’après celui-ci, le football est un moyen de communion et d’entente entre les jeunes du quartier. C’est un véritable moyen de distraction, a-t-il précisé finalement.

Du côté des joueurs également, le ton reste le même. C’est dans ce cadre que Bourama Dabo, joueur du Black Star, équipe du Badenyan Terrain, déplore le fait que  tous les quartiers aient un terrain de foot sauf Djicoroni-Para. Selon ses propos, le Badenyan  terrain que la jeunesse a déjà réussi à récupérer leur reste très important.

Le commissaire principal les soutient

Le combat de la jeunesse est sur une bonne voie puisque le commissaire principal du 5e arrondissement, Abdramane Alassane Maiga, leur promet son soutien et les encourage dans leur lutte. Selon celui-ci « le football est un moyen efficace de rapprochement. C’est une activité qui permet aux jeunes de se connaitre, de se comprendre, de se conseiller et de s’entraider. »  Il ne fait aucun doute que cela soit  nécessaire pour empêcher  cette jeunesse de tomber dans des actes de criminalité. Il les invite à ne pas utiliser de la force et à agir selon les règles de l’art.

Si seulement toutes les autorités pouvaient comprendre ainsi l’importance de l’existence d’un espace de regroupement pour la jeunesse dans chaque quartier, cela allait faire assez de biens aux jeunes en particulier, et au pays en général. Car tant que l’homme a une occupation, il pense rarement à des futilités.

Fousseni TOGOLA

Source : Le Pays

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