Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, fait partie des lauréats du Prix Mandela de la Paix 2016. Cette haute distinction est décernée par Mandela Institute, présidé par le Dr. Paul Kananura.
Leurs engagements en faveur de la paix resteront sans doute mémorables dans l’histoire du continent. Ibrahim Boubacar Keita, Nelson Mandela, voici deux géants qui ont fait leur entrée dans le panthéon des grands hommes politiques engagés dans un combat pour la paix dans leur pays. En recevant le Prix Mandela de la Paix 2016, IBK s’est senti honoré de voir ses efforts enfin reconnus et couronnés au-delà des frontières du Mali. Et c’est tout naturellement qu’il rend au peuple malien un hommage mérité en ces termes : « Je dédie ce Prix à l’ensemble du peuple malien, fier et résilient ».
Les Accord issu du processus d’Alger
Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali, lauréat du Prix Mandela de la Démocratie, a reçu ce prestigieux Prix « pour son immense contribution à la consolidation démocratique au nord du Mali à travers l’Accord d’Alger, à la stabilisation politique et sécuritaire du Mali et par ricochet à la stabilisation du Sahel. » On se rappelle encore, durant les longs jours de négociations pour parvenir à un accord avec les mouvements rebelles sévissant au nord du Mali, IBK avait pesé de tout son poids, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Malgré les insuffisances de cet accord, il a eu le mérite de ne pas céder aux velléités séparatistes des rebelles, qui voulaient coûte que coûte décrocher Gao, Tombouctou et Kidal de la carte du Mali.
Conformément à l’esprit de Nelson Mandela, défunt président de l’Afrique du Sud, le combat pour la paix est un engagement à vie et aucun compromis ne viendra remettre en cause la souveraineté du Mali, l’aspiration de son peuple multiethnique aux mille et une richesses, à l’image des couleurs de l’arc-en-ciel, au risque de troubler le sommeil de certaines grandes puissances.
IBK, comme Yitzhak Rabin, un soldat de la paix
Yitzhak Rabin, l’ancien Premier ministre israélien et Prix Nobel de la paix pour son rôle actif dans la signature des Accords d’Oslo en 1993, avait consacré son temps, son énergie et sa foi, comme le fait IBK aujourd’hui, pour la paix et la lutte contre le terrorisme. A 73 ans, ce soldat de la paix est assassiné le 4 novembre 1995, tué par Yigal Amir, un Israélien, extrémiste juif étudiant en droit et opposé aux Accords d’Oslo. Les ennemis de la paix ce jour fatidique novembre 1995, venaient d’assassiner un homme, mais point ses idées. 22 ans après sa disparition, le message et les œuvres d’Yitzhak Rabin n’ont cessé d’inspirer d’autres président et leaders partout dans le monde.
Aucun deal ne pourra influer sur la volonté du président IBK, de mettre les intérêts supérieurs du peuple au-dessus de tout autre intérêt, comme l’a récemment suggéré le Président du Haut conseil islamique du Mali, Mahamoud Dicko, lors du meeting des religieux fin février à Bamako. En résistant aux puissances étrangères et au plan diabolique des rebelles, qui dissimilent leurs véritables intentions, c’est le Mali qui sortira grandi. Ce Mali qui tangue, prend de l’eau, mais ne coulera jamais, est à l’image des filles et fils de ce pays, très résilients. Cette résilience sociale semble être la source d’inspiration et de combat de notre président, qui promet de résister jusqu’à la victoire de l’amour sur la haine, de la réconciliation sur la division, en un mot la victoire de la paix, la paix des cœurs retrouvée. Car tôt ou tard, il y aura la paix. La différence, peut-être, de ce jour à aujourd’hui, sera le nombre de vies sacrifiées, de rêves brisés, et des efforts inlassablement fournis sur le long chemin de la paix.
Notre président, à 72 ans, entend demeurer un rempart pour la paix et la démocratie. Il a gravi les plus hautes fonctions de son pays, et il voudrait que l’on garde de lui l’image d’un homme qui aura mené une vie utile pour son peuple, pour la paix. Le Prix Mandela pour la paix lui en offre toute une perspective. Peut-être, un testament…Comme quoi, nul n’est prophète en son pays.
K. Eloi
Source: L’Enquêteur