Depuis jeudi 21 juillet 2022, le prix des carburants à la pompe au Mali a connu une nouvelle hausse. Le nouveau tarif annoncé par le directeur national des produits pétroliers (ONAP) a connu une augmentation de 80 F CFA. Ainsi le prix du litre d’essence passe de 811 F CFA à 891. Pour le gasoil, il passe de 809 F à 889F CFA. C’est la 3ème fois que l’ONAP procède à une augmentation en l’espace de 5 mois. De mars à juillet 2022, l’essence a connu 228 F CFA d’augmentation contre 296 F CFA pour le gasoil.
Selon l’ONAP, cette hausse est consécutive à la hausse des cours des produits pétroliers à l’international. Elle-même occasionnée par la guerre en Ukraine.
Dans les deux autres pays de l’inter land, c’est-à-dire le Niger et le Burkina, le prix à la pompe du carburant est inférieur à celui fixé par le Mali.
Dans le pays des Hommes intègres, le gasoil coute 645 F CFA à la date du 21 juillet 2022. Le litre d’essence y est vendu à 715 F CFA. Au Niger, le litre d’essence à la pompe est à 540 F CFA, celui du gasoil est à 650 F CFA.
En faisant une étude comparée des prix, on constate que le prix des carburants au Mali est le plus cher des trois pays continentaux. Comparé au Burkina, pour le gasoil, il y a une différence de 244 F CFA contre 176 F CFA pour l’essence. Pour le Niger, c’est 391 F CFA pour l’essence et 239 F CFA pour le gasoil qui constituent la différence de prix à celui du Mali.
Qu’est ce qui explique cette différence aussi importante des prix entre le Burkina, le Niger et ceux du Mali ? Si la hausse du gasoil au Mali peut s’expliquer par le fait que le Niger a interdit l’exportation du gasoil (le Mali s’approvisionne ailleurs), l’essence ne doit aucunement connaitre une telle augmentation au Mali. Pays producteur de pétrole, c’est au Niger que des citernes maliennes se ravitaillent très souvent.
Au regard des prix à la pompe dans les deux autres pays continentaux, on peut bien dire que les autorités maliennes profitent du conflit Ukrainien pour augmenter le prix des carburants ?
C’est dans ce contexte que la direction de l’ONAP annonce que « Malgré cette hausse, le gouvernement continue de subventionner le supercarburant et le gasoil dont les prix de revient non subventionnés devraient être arrêtés respectivement à 1024 F CFA et à 1039 F CFA le litre à la pompe.
A l’analyse de la TVA et des autres taxes que l’état perçoit sur le litre d’essence et de gasoil, l’on est en droit de se demander si le gouvernement malien ne reprend pas avec la main droite ce qu’il donne avec la main gauche ‘la subvention).
Mamadou Sidibé