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Privation des libertés : La CNDH n’a pas accès aux lieux de détention

Après 3 jours de manifestations dans la capitale du Mali, soldées par des victimes civiles, des dégâts matériels et des arrestations, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) s’inquiète pour le respect des droits de détenus.

Depuis le vendredi 10 juillet, des arrestations ont fait suite à la manifestation du M5-RFP, qui a dégénéré suite à l’appel de certains des leaders du mouvement pour l’observation de la désobéissance civile. Cet attribut constitutionnel a été expliqué en 10 commandements par le comité stratégique du M5-RFP. Parmi ces commandements, l’occupation de lieux publics et la perturbation de la circulation sont les plus suivis par les populations qui manifestent. Malheureusement, le caractère pacifique, prôné par les leaders de la contestation au Président IBK, n’a pas été respecté. L’Assemblée nationale, l’ORTM ainsi que le domicile de la Présidente sortante de la Cour Constitutionnelle ont été attaqués et parfois saccagés.

Face à cette situation, les autorités ont procédé à des arrestations dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 juillet. Ainsi, Issa Kaou Djim, Ben Diarra, Mountaga Tall et Choguel K. Maiga, sont les principales figures de l’opposition qui ont été interpellés.

Les conditions de leur arrestation et de leur détention, bien que floues, posent des questions de légalité. En effet, profitant de l’Etat d’urgence en cours, ces arrestations ont eu lieu à des heures indues et avec des méthodes cavalières. D’aucuns disent que ces arrestations se sont faites sans aucun mandat et, au regard, des méthodes, les services de la sécurité d’Etat ne sont pas étrangers à ces faits.

Samedi déjà, les avocats des concernés disaient n’avoir pas pu accéder à leurs clients. A sa libération, en raison de son statut d’avocat, Me Mountaga Tall expliquait avoir eu un très long interrogatoire. A sa suite, l’on recevait un tweet de Me Hassane Barry qui s’indignait des conditions de détention de Kaou Djim, tout en précisant que Choguel Maiga se portait bien.

Par la suite, c’était au tour de la CNDH de lancer un appel pressant au respect et à la protection des droits humains sur l’étendue du territoire national. Son président Aguibou Bouaré, en compagnie du Commissaire Dr Djibril Coulibaly, a rendu une visite au camp 1 pour le monitoring des conditions de détention des personnes gardées à vue, en lien avec les évènements du 10 et 11 juillet.

Il regrette, dans un texte partagé sur le réseau social facebook, l’interdiction illégale qui lui a été faite d’accéder aux cellules de détention. Cette interdiction, qui serait une instruction de la hiérarchie, est une violation de la Loi 036/2016 portant création de l’institution nationale des droits de l’homme, selon le Président Bouaré. A cela s’ajoute le refus catégorique des agents du Camp 1 de lui communiquer la liste des personnes gardées à vue.

Face à cette situation, la CNDH attend de saisir toutes les autorités compétentes pour le respect et la jouissance effective des droits humains dans cette situation de crise.

 

La Redaction

 

Source: Bamakonews

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