Malgré les conditions économiques difficiles auxquelles fait face notre pays, une chaine de solidarité s’est naturellement mise en place pour appuyer les gouvernants à faire face à la grave crise sanitaire de ce dernier cinquantenaire dans le monde (il s’agit bien sûr de la maladie à coronavirus). Ces donations qui se multiplient au quotidien méritent une gestion efficiente et surtout transparente. C’est pourquoi, des voix se sont élevées pour interpeller le chef du gouvernement Boubou Cissé pour qu’il porte à la connaissance des maliens une comptabilité fiable et certifiée par des experts de la société civile.
Le Mali figure dans le tristement célèbre tableau des pays à gros scandales. Ceux- ci font légion, entre autres on peut citer : L’affaire du fonds mondial pour la santé, le scandale lié à la gestion du fonds de soutien à l’armée malienne pendant la transition en 2012. En rappel, face à l’avancée des groupes terroristes et narco trafiquants, des maliens ont largement contribué à l’effort de guerre pour aider l’armée à se remettre sur les pieds. Il y a eu ensuite le scandale lié à l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires, le scandale des engrais frelatés… cette honteuse liste est loin d’être exhaustive. Face à cela, des maliens, regroupés au sein de la vaillante Association Malienne de Lutte Contre la Corruption et la Délinquance Financière-AMLCDF- ont alerté le 10 Avril 2020 le Premier ministre sur l’urgence de mettre en place une véritable fiche de transparence sur la gestion du fonds spécial COVID19 domicilié à la BMS SA (Banque Malienne de Solidarité). Fiche de transparence dont l’application sera suivie par des personnes, actives ou à la retraite, reconnues pour leur probité et qui sont au fait de la gestion macroéconomique de l’Etat. Pour l’AMLCDF, une grande communication est manifestée sur les 6, 5 milliards de francs CFA émanant de la présidence de la république, tout comme les 100 millions du PDG de Star Oil. Le président Moussa Ousmane Touré et ses hommes ont cité le Trafin- COVID19, selon lui, il y a une distorsion notable entre le compte de la primature et d’autres données. Ce genre d’embrouillamini est du pain béni pour les vautours qui rôdent autour des biens communs à la recherche d’opportunités pour s’en mettre pleins les poches. Pour faire face à cette situation, les engagés contre la corruption et la délinquance financière proposent au Premier ministre, ministre de l’économie et des finances la création d’une liste avec les noms de tous les contributeurs, majeurs ou modestes, consultable en ligne ou dans les mairies.
A l’intention de tous ceux qui sont concernés dans la gestion de ce fonds, un conseil précieux : Le procureur de la république près le tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du pôle économique et financier veille.
Oumar Baba TRAORE
Source: L’Analyste