La ministre en charge de la Santé est allée jauger le dispositif de surveillance à Kourémalé et donner les directives pour prévenir les risques de contamination de notre pays
«Mieux vaut prévenir que guérir». Les autorités sanitaires mettent en application cet axiome depuis la résurgence de la maladie à virus Ebola chez nos voisins guinéens. Après une réunion stratégique avec les acteurs de la lutte contre les épidémies et les partenaires, la ministère de la Santé et du Développement social, Dr Fanta Siby, a jugé nécessaire de se rendre à Kourémalé à la frontière avec la Guinée pour jauger le mécanisme de contrôle des voyageurs suspects et déjà préparer la riposte à une éventuelle contamination.
Il était environ 15 heures lorsque la ministre en charge de la Santé, accompagnée d’une forte délégation et du représentant de l’Organisation mondiale de la santé(OMS), Dr Jean Pierre Baptiste, est arrivée au niveau du cordon sanitaire de la localité au poste de la douane.
C’est à partir d’un bureau que le médecin chef, Dr Dramane Ouattara et son équipe de techniciens procèdent au contrôle. Les équipes travaillent par brigade de 8h à 18h. Elles sont dotées de thermoflash (des appareils destinés à prendre la température), de gel et des gants. À l’extérieur, il y a aussi 6 kits de lavage des mains au savon.
Le médecin chef a expliqué que les agents contrôlent les passagers de nombreux véhicules par jour. Tous sont soumis à l’exigence du dispositif : le lavage des mains au savon, avant d’être enregistrés au niveau du poste. On procède aussi à une prise de la température. Le nom, la provenance et le numéro de téléphone sont enregistrés dans un registre pour la traçabilité d’éventuels malades ou de leurs cas contacts.
Pour faire ce travail, l’équipe n’est pas dans de bonnes conditions. Au regard de la situation, la ministre de la Santé et du Développement social a promis de construire un centre digne de ce nom. Elle a aussi insisté sur la motivation des agents et du comité de veille au sein de la communauté. Pour Dr Fanta Siby, des efforts sont faits pour circonscrire les risques de contamination. Autrement dit, notre pays est prêt pour la riposte. A titre d’exemple, le comité de veille a été activé à Kourémalé et a même commencé la sensibilisation.
La directrice régionale de Koulikoro, Dr Najim Oura Diallo et le médecin chef de Kangaba, Dr Moussa Maïga, ont confirmé leur engagement à être à l’avant-garde de ce combat mais aussi leur volonté à mettre en application les directives des autorités compétentes. À ce propos, la directrice régionale a expliqué que sa région a malheureusement beaucoup de portes d’entrée au niveau de la frontière avec la Guinée, y compris Kourémalé qui reste le principal poste frontière.
Pour la ministre, il était nécessaire 24 heures après la réunion d’urgence de venir voir la frontière pour non seulement apprécier les dispositions prises mais aussi s’enquérir des conditions de travail des agents. Et de rappeler que notre pays a su bien gérer l’épidémie d’Ebola en 2014.
Pour la première responsable du département en charge de la Santé, l’heure n’est pas à l’inquiétude. «Il y a un personnel dévoué sur place malgré les difficiles conditions de travail. En somme beaucoup de choses ont été faites, mais d’autres aussi restent à améliorer». Fanta Siby a également promis d’améliorer les conditions. Cependant, elle a exhorté les agents à renforcer davantage la surveillance. Et au-delà du cordon, elle a demandé à la communauté de réactiver les comités de veille qui existent.
«Bravo !», c’est l’appréciation portée par le représentant de l’OMS à l’endroit de notre pays pour sa réactivité. «Beaucoup d’activités ont été menées à moins de 48 heures. Le plan de riposte a été mis a niveau en un laps de temps», a-t-il dit. Pour Jean Pierre Baptiste, notre pays est en mesure de diagnostiquer les cas. Pour lui, tout cela montre qu’il y a une certaine réactivité et que cela va dans le sens des actions préconisées par son organisation. Il a aussi déclaré qu’en cas d’épidémie, le Mali a la capacité d’y faire face même si beaucoup de choses restent à faire. Il a remercié les agents de santé pour leur dévouement.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR