Lors que la presse malienne célébrait avec faste la journée internationale de la liberté de la presse, le samedi 4 mai dernier, des informations faisaient état de la « disparition » du journaliste Ammy Baba Cissé, directeur de » Le Figaro du Mali « .
Pourtant, la veille, ce dernier était à la Maison de la presse pour les besoins de la célébration de cette journée mémorable avec ses collègues. Idem pour le jour où sa disparition a été signalée.
C’est dans l’après-midi du samedi qu’il a rompu tout contact avec sa famille et ses confrères. Ses numéros de téléphone ne répondaient plus. Une nouvelle survenue alors qu’il avait publié, la veille sur son compte » Facebook » un message dans lequel il faisait croire que le Ministre Secrétaire général de la présidence de la République, Moustapha Ben Barka, lui voulait du mal.
C’est ainsi que la chaine de la mobilisation s’est formé pour le retrouver. D’autant plus que le cas de la disparition du journaliste de » Le Sphinx« , Birama Touré, continue de hanter les hommes de médias au Mali.
Alertés par la situation, les confrères ont commencé à partager des productions sur sa disparition et celui qui est suspecté d’en être à l’origine. L’information a même été relayée par des radios internationales comme RFI.
Le lendemain, les confrères déchainés du journaliste présumé disparu ont pris d’assaut la Maison de la presse pour s’enquérir de la conduite à tenir. Se sentant sous pression, Moustapha Ben Barka a réagi sur son compte » Facebook » pour » démentir tout lien avec la disparition de Ammy Baba Cissé« . Alors que la condamnation de ce qu’on croyait être un enlèvement a été faite par toutes les structures faitières de la presse à savoir la Maison de la presse, l’Union des radiodiffusions et télévisions libres du Mali (URTEL), l’Association des Editeurs de Presse Privée (ASSEP) le groupement patronal de la presse écrite, des interpellations ont suivi à l’endroit des plus hautes autorités.
Finalement, l’on apprend qu’il n’en est rien et que cette histoire d’enlèvement a été inventée de toute pièce. En effet, dans l’après-midi du dimanche 5 mai, le journaliste Ammy Baba Cissé a tranquillement regagné sa famille sans aucune égratignure ou sévice corporel apparent.
La Maison de la presse a indiqué que » c’est volontairement qu’il s’était mis à l’abri après avoir reçu des informations inquiétantes d’une de ses sources sur une possible atteinte à sa sécurité« . Elle a vivement regretté » l’attitude de notre confrère Ammy Baba Cissé qui pourrait discréditer de futures campagnes contre les atteintes à la presse et aux journalistes et porter préjudice à l’image de la profession « .
Une attitude également déplorée par l’opérateur culturel et réalisateur, Alioune Ifra Ndiaye qui s’est aussi mobilisé et a fait appel à ses relais à l’international.
Dans un message poignant partagé sur les réseaux sociaux, il a demandé aux journalistes » de réguler leur profession et de fermer la porte à ceux qui ternissent ce métier« .
Le journal » Le Figaro du Mali » a été fondé fin 2016 par le journaliste Ammy Baba Cissé qui est surtout réputé pour être un animateur de radio. Il était encore à ses premiers numéros dans le journal papier lorsqu’il a été stoppé net dans son élan à cause du scandale qu’il avait révélé dans son canard impliquant le président de l’Assemblée nationale et sa secrétaire.
Un procès sera intenté contre lui pour cette affaire en avril 2017 à l’issue duquel il sera condamné à six mois d’emprisonnement. Faute de récépissé, son canard ne sera disponible que sur la toile. Mais l’intéressé est aussi très présent sur les réseaux sociaux avec des posts parfois incendiaires.
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant