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PRESIDENTIELLE EN RDC : Les autorités veulent-elles exclure les opposants politiques ?

Vendredi 24 août 2018, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CNI) de la République Démocratique du Congo (RDC) a rendu public la liste provisoire des candidatures pour la présidentielle de décembre prochain. Sur 25 candidatures déposées, 6 ont été jugés irrecevables pour une raison ou une autre. Ces rejets mettent le feu aux poudres car on a l’impression que les autorités veulent aller aux élections sans des partis d’opposition.

Le week-end a été très tendu en République Démocratique du Congo, avec la publication des listes provisoires de candidatures à la présidentielle du 23 décembre 2018. Sur un total de 25 candidatures, la CNI a rejeté 6 parmi lesquelles celles de l’opposant Jean Pierre Bemba.  La raison avancée pour expliquer ce rejet est la subornation de témoins. Le motif pour lequel il avait été condamné par la Cour Pénale Internationale.

Cette raison, aux dires du candidat, ne peut en aucun cas conduire à une invalidation d’une quelconque candidature au vu de la loi électorale. À ses dires, les autorités congolaises s’emportent dans une forme de confusion totale entre corruption et subornation de témoins. La cause de ce rejet est simple à en croire Ève Bazaiba, la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), le parti de Jean-Pierre Bemba : M. Bemba représente pour le pouvoir en place une véritable menace. Toutefois, les militants du parti restent unis pour introduire des recours dans les 48 heures qui ont suivi cette proclamation.

Notons que Jean Pierre Bemba n’est pas la seule victime de ce rejet de candidatures. Ils sont au nombre de six (6) personnes dont l’ancien Premier ministre de la transition, Samy Badibanga. La candidature de celui-ci a été rejetée pour défaut de nationalité congolaise d’origine. Cette décision de la CNI reste, aux yeux de ce dernier, incompréhensible : « Je bénéficie d’un arrêté ministériel portant recouvrement de la nationalité congolaise d’origine, justement c’est bien spécifié, qui a été signé le 25 novembre par le ministre actuel de la Justice. Donc, en prenant une telle décision, la Céni se substitue au ministère de la Justice et tente même de me faire croire que le ministre de la Justice est incompétent. D’autre part, comment se définit la nationalité congolaise d’origine ? J’ai les deux parents qui sont congolais et je fais partie de cette ethnie du centre du Congo. Donc, je remplis tout à fait les deux conditions. Comment peut-on me faire perdre ma qualité de Congolais d’origine ? On ne perd jamais ses origines à moins que la Céni veuille bien faire de moi un apatride et me demander de renier mes parents. »

Cette même raison a été avancée pour rejeter la candidature de la seule femme candidate à cette élection, Marie-Josée Lifou. Outre ces trois personnalités, il y a Adolphe Muzito, Antoine Gizenga, Jean-Paul Moka Ngolo. Le premier serait en conflit avec son parti et avait voulu se présenter comme indépendant. Quant au second, il n’aurait pas rempli tous les formulaires de candidature. Le troisième ne se serait pas acquitté des frais de candidature.

Ces situations laissent penser que la CNI ne recouvre plus sa valeur d’indépendance. Elle serait inféodée au pouvoir en place. Tout laisse à croire que M. Kabila veut aller à une élection sans une candidature au sein de l’opposition.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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