Muet, jusque-là sur la question, le président sortant Ibrahim Boubacar Kéita, devrait cependant, dans les jours à venir, officialiser sa candidature pour un second et dernier mandat à la tête du pays. Une annonce qui aura, nul doute, pour effet de ressouder les rangs de ses partisans partagés entre doute et certitude.
Les prochaines élections présidentielles au Mali sont fixées pour le mois de juillet prochain soit dans moins de cinq mois. Ce qui plonge le pays dans une ambiance de précampagne prématurée dominée par la guerre des positionnements. Si certaines candidatures sont déjà annoncées pour se succéder au président sortant, la majorité présidentielle, elle, attend toujours la réaction du président Ibrahim Boubacar Kéita. Sera-t-il ou non candidat à sa propre succession ? Telle semble être la principale question posée dans le camp présidentiel même si certains proches du chef de l’Etat croient savoir que ce dernier sera bel et bien dans la course.
Ces derniers jours, une annonce a été faite comme quoi le président Ibrahim Boubacar Kéita a déclaré à son parti, le RPM, qu’il compte bien être présent dans les starting-blocks en juillet prochain. Ce qui serait une bonne nouvelle pour ses partisans. La majorité présidentielle, elle, s’est déjà presque vidée de ses membres. Certains sont partis grossir les rangs de l’opposition d’autres, espèrent faire cavalier seul n’étant plus certains que l’actuel président puisse rempiler pour un second mandat.
La classe politique est ainsi faite de perpétuel positionnement selon les circonstances et les intérêts. Mais si la candidature du président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita est annoncée officiellement, cela aura comme premier effet de sonner la mobilisation et d’effacer les incertitudes qui finissent parfois par être une conviction.
L’un des principaux alliés du président IBK, s’appelle ADEMA-PASJ. Ce parti très habitué à ce genre de challenge (élections), est réputé pour être une véritable machine électorale même si le parti a perdu de sa superbe ces dix dernières années à cause de sa perte du pouvoir en 2002. Mais l’ADEMA reste l’ADEMA. Son soutien politique reste un atout majeur pour n’importe quel candidat à l’élection présidentielle. D’ailleurs, le parti du Pr Tièmoko Sangaré est à la recherche d’un candidat « consensuel et rassembleur » pour les présidentielles qui s’annoncent en juillet prochain.
Ce candidat pourrait être un certain Ibrahim Boubacar Kéita dit « IBK » quoique candidat de son parti le RPM. En effet, selon certains analystes, la Ruche pourrait bien se résoudre à soutenir la candidature d’IBK pour ces élections sur la base d’un deal politique qui garantirait un avenir plus radieux aux Abeilles.
La réalité, ce scénario constitue le moindre mal pour une Ruche qui s’agite à l’intérieur à cause des intérêts individualistes. Mais les grands responsables du parti privilégieraient l’intérêt supérieur général et opteraient pour un soutien à la candidature du président sortant pour un second et dernier mandat.
C’est dans ce mois que la question va être tranchée (le 14 février est avancée) et ceci pourrait expliquer l’annonce de la candidature d’IBK dans son propre camp pour éviter les incertitudes. D’autres partis alliés attendent également que le président IBK officialise sa candidature pour mieux se positionner.
Sinaly
Le Pouce