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Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont-ils défiants envers les journalistes ?

D’un côté, Emmanuel Macron accuse son adversaire d’extrême droite de “dérive autoritaire” à l’égard de la presse et des institutions. De l’autre côté, Marine Le Pen fustige la “fébrilité” du président sortant sur ce même sujet. Les deux candidats ont toutefois une histoire compliquée avec la presse, et affichent une volonté de garder la main-mise sur leur image, au détriment du travail des journalistes.

Quand la candidate du Rassemblement national “dit “vous êtes journaliste, mais monsieur ne l’est pas parce qu’il dit des choses qui ne me plaisent pas”, on a le début d’une dérive autoritaire“, déclare Emmanuel Macron sur France 2 le 13 avril. Il note que, le même jour, son opposante avait proposé de “changer la Constitution à sa main“.

Interrogée sur ces propos, la prétendante d’extrême droite se demande ironiquement s’il s’agissait du “même président de la République qui a supprimé la salle de presse à l’Élysée” et “qui a créé un scandale au sein des rédactions parce qu’il voulait dans chaque rédaction choisir les journalistes qui le suivaient“. “Tout ça démontre une forme de fébrilité de la part du président. Emmanuel Macron n’a manifestement pas beaucoup d’accroches en ce qui me concerne, qu’il aille plutôt sur le fond de (mon) projet“, ajoute la candidate, qui visitait une usine de béton à Gennevilliers (Seine-Saint-Denis). Sur son compte Twitter, elle regrette l’annulation de nombreuses émissions, en raison du refus d’Emmanuel Macron d’y participer.

Un déplacement sans journalistes

Pour répondre à une question sur le fait que des journalistes n’avaient pas été conviés à son déplacement à Gennevillers, elle affirme qu’il s’agissait d’un “problème de place“. “On ne peut pas, pour des raisons de sécurité, avoir l’intégralité des journalistes sur un chantier dangereux comme celui-là“. Marine Le Pen avait assumé le 12 avril de marginaliser les journalistes de l’émission TV Quotidien, accusés de faire du “divertissement” et non de “l’information“, lors d’une conférence de presse sur les institutions et la vie démocratique.

 

Les relations entre le RN et la presse sont parfois émaillées de tensions. En septembre 2019, le RN avait temporairement retiré l’accréditation à un journaliste de Libération pour couvrir son université d’été à Fréjus (Var), après la diffusion par le quotidien d’un portrait du maire RN de la ville. À Mayotte en décembre, le média Mayotte Hebdo avait protesté contre l’interdiction faite par l’équipe de la candidate, à un de ses journalistes, de continuer à la suivre sur l’île. Les journalistes de Mediapart, jusqu’à cette campagne, n’étaient pas accrédités aux événements du RN.

Une journaliste écartée du débat de l’entre-deux tours ?

Cette année, le débat de l’entre-deux tours, organisé le mercredi 20 avril à 21h, est précédé de craintes sur un interventionnisme des candidats sur le choix de ses animateurs. Comme c’est l’usage pour ce rendez-vous traditionnel depuis l’élection de 1974, les noms des deux animateurs, cette année Léa Salamé et Gilles Bouleau, ont fait l’objet d’un accord entre les chaînes et les équipes de campagne.

Mais au sein de France Télévisions, certains jugent que ce choix n’aurait pas forcément été le même si les candidats n’avaient pas été consultés. Au centre des interrogations, la présentatrice du 20h00 de France 2, Anne-Sophie Lapix. “On entend que ni Macron ni Le Pen ne voulaient d’elle depuis des jours voire des semaines“, explique une reporter de la rédaction.

De son côté, la direction de France Télévisions réfute d’avoir cédé aux exigences des candidats. Le directeur de l’information du groupe public Laurent Guimier assure que “personne n’a été retoqué, ceux qui diront le contraire mentiront“.  “Ce droit de véto ou de récusation d’un autre temps doit être aboli“, dénonce le Syndicat national des journalistes (SDJ) de France Télévisions le 13 avril, après la parution d’articles des journaux Le Parisien et Le Monde mentionnant le cas Lapix. “Ces choix devraient revenir aux équipes rédactionnelles et à elles seules“, renchérit ce 14 avril un autre syndicat, le SNJ-CGT.

Le déplacement controversé de la salle de presse

De son côté, à peine arrivée en 2017, l’équipe d’Emmanuel Macron avait lancé un projet de fermer la salle de presse donnant sur la cour d’honneur pour la déplacer dans une rue adjacente. Après la mobilisation des journalistes accrédités et de certaines rédactions, l’entourage du président avait fait partiellement machine arrière début 2019 en préservant la salle de presse, tout en l’amputant de la moitié de son espace pour créer un bureau pour les services de sécurité.

En mai 2017, les rédactions avaient également protesté contre la volonté de l’Elysée de privilégier des journalistes spécialisés en diplomatie et défense, et non en politique, pour suivre le premier déplacement d’Emmanuel Macron au Mali. Finalement, la présidence avait plaidé l’incompréhension et assuré qu’elle n’entendait “pas faire le travail des rédactions” à leur place.

Source: TV5

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