A quelques petits mois de la présidentielle de 2018, l’opposition va-t-elle trouver la bonne formule pour faire chuter le président Ibrahim Boubacar Kéïta qui va briguer un second mandat ? Des leaders politiques, religieux et de la société civile, tous déçus du pouvoir actuel, multiplient les rencontres afin de barrer la route à IBK.
L’approche de l’échéance électorale brise les barrières entre des acteurs politiques qui ont décidé de mettre de côté leurs divergences anciennes afin de concocter un plan de la prise du pouvoir par les urnes. La coalition qui est en train de prendre corps va de l’opposition traditionnelle aux frondeurs de l’ADEMA, en passant par des associations de jeunes. La convergence des acteurs politiques et associatifs demandant l’alternance en 2018 se dessine de plus en plus.
Dans un post sur les réseaux sociaux, l’opposant Tiébilé Dramé expliquait ses récentes rencontres avec des leaders politiques en vue de l’alternance. Ainsi, il a échangé avec des personnalités aussi diverses que Kalifa Sanogo de l’ADEMA, l’ancien Premier ministre Soumana Sako de la CNAS Faso Hèrè, Oumar Mariko de SADI, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, président du parti YELEMA, le Général Moussa Sinko Coulibaly.
Dans la même veine, il a rencontré, le guide religieux Chouala Bayaya Haidara, le chroniqueur Ras Bath et de nombreux autres activistes relevant plutôt d’associations de la société civile malienne.
Les personnalités rencontrées par Dramé pourraient constituer l’ossature de la vaste coalition qui se met en place. Et les déclarations des différents acteurs vont dans le sens de cette unité d’action. En décembre dernier, Modibo Sidibé a lancé un appel à ses pairs pour l’alternance en 2018. C’est dire que l’ancien Premier ministre d’ATT s’inscrit dans une logique d’alliance pour barrer la route au président IBK.
Le même slogan est tenu par Dr. Soumana Sako dont le parti figure sur la liste des partis d’opposition signataires de la déclaration du 31 janvier. Cette déclaration demande des comptes au gouvernement sur l’inertie des hélicos de combats de l’armée lors de l’incursion terroriste dans le camp de Soumpi en janvier dernier. La signature de la déclaration par la CNAS Faso Hèrè en dit long sur le raffermissement des liens entre Sako et les autres opposants à la veille de la présidentielle de 2018.
L’actuel maire de Sikasso, Kalfa Sanogo, est une autre figure de taille de la mouvance de l’alternance. Il veut être le candidat de l’ADEMA pour cette alternance. Mais il a plusieurs cordes à son arc, parce qu’il mise sur la Coalition Kalfa 2018, au cas où le Comité exécutif du parti décidait de cheminer avec le président IBK. Déjà, tous les acteurs prônant l’alternance ont pris contact avec lui, selon des membres de la Coalition qui le soutiennent.
Quant à Soumaila Cissé, le président de l’URD, il essaie toujours d’élargir la base des forces vives voulant détrôner IBK. Quant à Soumaila Cissé, le président de l’URD, il essaie toujours d’élargir la base des forces vives voulant détrôner IBK. « « Nous n’avons jamais été dans une situation aussi mauvaise. Nous allons travailler ensemble, faire en sorte que l’alternance soit une réalité », selon le chef de file de l’opposition malienne. L’ADP Maliba, autre parti d’opposition et ancien compagnon du président de la République lors des élections présidentielles de 2018, prône l’Alternance.
En somme, c’est une grande coalition hétéroclite qui est déjà mise en place par les opposants au renouvellement du mandat du président IBK. Dans leurs divergences, ces opposants travail ensemble et exposent de mieux en mieux la nécessité de formaliser leur collaboration. Va-t-on vers un pacte entre eux ? Y aura-t-il une candidature unique ? Vont-ils opter pour un rassemblement au second tour de la présidentielle? Le temps nous édifiera.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain