C’est un document du monde rural qui est adressé aux candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 du Mali. Présenté à la presse le 18 juillet dernier, le manifeste invite les candidats à mettre l’agriculture familiale durable et le foncier au cœur des programmes de société.
Le manifeste est réalisé par les organisations paysannes et des ONG. « L’économie du Mali repose essentiellement sur le secteur rural (agriculture, élevage, foresterie et pêche) qui contribue à environ 40% au Produit intérieur brut (PIB) et occupe plus de 80% de la population active », souligne le document.
« Nous, exploitants agricoles familiaux, trouvons injuste qu’en dépit du rôle prépondérant que nous jouons dans le secteur de l’agriculture, nous continuons de vivre dans la pauvreté et voire nos conditions de vie se dégrader de manière continue et inquiétante », a déclaré Souleymane Dembélé, Directeur exécutif de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali). En effet, rapporte le manifeste, l’incidence de la pauvreté en 2017 est de 44,9 %, revue 2017 du Cadre pour la relance économique et le développement durable.
Les exploitants agricoles familiaux affirment qu’ils ont difficilement accès aux crédits, aux intrants, à l’équipement, à la terre, aux semences, à l’encadrement. « Aussi, sommes-nous victimes d’une mauvaise gouvernance du secteur agricole et des effets du changement climatique. Aujourd’hui, nous faisons face à l’invasion des produits importés (riz, lait, niébé etc.) qui compromettent nos efforts », poursuit Souleymane Dembélé.
Et les exploitants agricoles familiaux d’ajouter que malgré toutes ces difficultés ils se battent pour offrir divers produits agricoles pour contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali. « Si nous sommes soutenus convenablement, nous pouvons contribuer efficacement au développement du pays, à la protection de l’environnement, à la lutte contre la faim, à l’autosuffisance alimentaire, à l’accession des populations rurales à des revenus décents et à l’amélioration de l’accès des jeunes et des femmes à l’emploi », indique le manifeste.
Fort préoccupé, Abdoulaye Kouressy, membre de la Plateforme nationale des producteurs de riz (PNPR), pense que l‘heure est venue de reconsidérer l’agriculture familiale et d’investir davantage dans le secteur agricole. Pour lui, cela permettra d’assurer la sécurité alimentaire et l’équilibre social au Mali.
Mahamane Maïga
Source: lejecom