Les sacrifices humains sont souvent fréquents en Afrique à la veille des élections présidentielles, selon Abdoul Fouad Do. Le musicien reggae man malien, d’origine ghanéenne, profite-ainsi de la veille de la présidentielle de 2018 pour appeler l’Association malienne des albinos à la vigilance et invite les candidats à chercher le pouvoir avec des méthodes mathématiciennes. « En tant que musicien reggae man, notre but est de prôner la paix et la solidarité entre les peuples », a-t-il déclaré
«Sur le terrain politique, dans le temps, on disait qu’il faut sacrifier un être humain pour avoir le pouvoir. A l’époque le pouvoir était à vie, mais au jour où nous sommes c’est la volonté, le mandat du peuple. Donc c’est le terrain mathématique ; qui fait de bonnes mathématiques peut gagner », a commenté le musicien qui est basé à Bamako.
Par contre, a affirmé Abdoul Fouad Do, celui qui fait des sacrifices humains ne gagnera pas et aura les mains tachées de sang. « En ces moments modernes, les hommes politiques doivent faire beaucoup de calculs sur le terrain ; c’est-à dire s’allier à des personnalités qui ont des masses derrières elles : des leaders religieux, des musiciens, des footballeurs célèbres, etc. », a recommandé l’artiste musicien.
Une particularité de la vie politique d’aujourd’hui est que, selon Fouad Do, aucun parti ne peut gagner seul les élections. Il faut des alliances. Et aucun candidat indépendant ne sera en mesure de s’imposer seul. « Tout ce que je viens de dire, c’est pour sauver l’humanité des attentats politiques et pour vivre dans la paix », a indiqué le reggae man.
Pour être plus précis, il a rappelé le parcours des pionniers de la politique en Afrique comme Kwamé Nkruma, le premier président ghanéen qui a été renversé par un coup d’Etat mené par des généraux du Ghana en 1966. Modibo Keïta du Mali a été renversé par un lieutenant, Moussa Traoré, en 1968. Et Haïlé Sélassié dernier empereur d’Ethiopie a été aussi renversé par un colonel Mengistu Haile Mariam en 1974.
Toutes ces personnalités africaines ne croyaient pas un jour qu’elles allaient quitter le pouvoir de manière brutale. A leur époque, le pouvoir était le plus souvent transmis par violence. «Aujourd’hui, c’est le mandat des peuples. Donc je supplie les politiciens de chercher le pouvoir en devenant de bons mathématiciens », a conclu Abdoul Fouad Do. Toutefois, il a invité l’association malienne des albinos à la vigilance.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain