C’est aux environs de 15 heures que le Colonel Assimi Goita, lui-même, président du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP) apparaît sur le petit écran de l’ORTM pour annoncer la nouvelle que l’opinion nationale et internationale attendait depuis fort longtemps.
« Ce lundi 21 septembre, le collège a désigné des personnalités ci-après en qualité de président et vice-président de la transition pour assurer la mise en place de la feuille de route de la transition. Président de la transition au Mali, monsieur Bah N’Daw, vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta. La cérémonie de prestation aura lieu le vendredi 25 septembre 2020. Tous unis pour le Mali et qu’Allah bénisse le Mali », a-t-il déclaré. Ainsi le colonel-major à la retraite devient le président de la transition du Mali.
Désormais, c’est cette grande personnalité âgée de 70 ans qui sera chargée dès ce vendredi, 25 septembre 2020, de remettre le pays sur les rails pendant seulement 18 mois. Une tâche rude qui risque certainement de blanchir davantage ses cheveux. D’autant plus qu’au Mali, tout est à refaire. Sur le plan sécuritaire, les besoins sont énormes. Il faut également gérer le front social, restaurer la souveraineté de l’Etat et la confiance entre gouvernants et gouvernés.
Certes, cette transition ne peut pas tout régler, mais elle doit tout de même poser les jalons de ce Mali nouveau. Le plus grand défi qui attend le président de la transition est surtout d’organiser des élections générales (présidentielle et législatives) sécurisées, libres et transparentes ou crédibles dans le temps imparti. Un véritable enfer pour Bah N’Daw qui ne dit pas forcement son nom.
Qui est Bah N’Daw ?
Il est né 23 août 1950 à San, dans la région de Ségou. C’est le 27 mai 2014 que la majeure partie des Maliens l’a connu, lorsqu’il a été ministre de la Défense et des Anciens combattants à 64 ans. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’après son baccalauréat, Bah N’Daw est incorporé comme engagé volontaire dans l’armée le 1er juin 1973. L’année suivante, il est désigné pour suivre un stage de pilote d’hélicoptère en URSS.
En mars 1976, le jeune militaire N’Daw, alias « Le Grand », intègre la toute nouvelle l’Armée de l’Air. Titulaire d’un brevet d’étude militaire supérieur en France, il est aussi breveté de l’Ecole de guerre (CID) en 1994. Le nouveau président de la transition est de la 7ème promotion (1973) de l’École militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro. Comme de nombreux cadres de son corps, il est passé par l’ancienne URSS où il a suivi plusieurs stages.
Il a été également aide de camp du président Moussa Traoré, chef d’état-major de l’Armée de l’Air, chef d’état-major adjoint de la Garde nationale, directeur du Génie militaire, chef de cabinet de Défense à la Primature, directeur général de l’Equipement des armées, chargé de mission au ministère de la Défense et des Anciens combattants.
Aussi, le colonel-major à la retraite Bah N’Daw a été directeur de l’Office national des Anciens combattants militaires retraités et victimes de guerre (ONAC). Officier de l’Ordre national, il a aussi été décoré de la médaille du Mérite militaire et de celle du Mérite national. Il parle français, russe, anglais et bambara.
Ousmane BALLO
Source : Ziré