Le CNSP a rencontré hier une large palette des forces vives de la nation, afin d’échanger sur l’organisation des assises nationales devant aboutir à un consensus autour de la gestion de la transition
Dans le cadre de la pré-consultation qu’il a engagée avec la classe politique et l’ensemble des forces vives de la nation en vue de larges concertations sur la transition, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) rendra disponible très prochainement l’avant-projet des termes de référence pour l’organisation de ces assises nationales. L’annonce a été faite hier à l’issue d’une rencontre entre le Comité militaire et une partie de la classe politique au ministère de la Défense et des Anciens combattants.
C’est le 1er vice-président du CNSP, le colonel Malick Diaw qui a accueilli la classe politique pour ces échanges. Ont pris part à cette rencontre, les responsables d’une dizaine de partis politiques membres de la coalition Ensemble pour le Mali (EPM) réunis autour de leur président Dr Bocary Tréta. Il y avait également le président du Parti pour l’action civique et patriotique, Niankoro Yeah Samaké, membre du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), celui du parti Yèlèma Moussa Mara, les représentants d’autres partis comme l’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), etc.
À la fin de la rencontre, Dr Bocary Tréta a indiqué que lui et ses camarades étaient venus répondre à l’invitation du CNSP dans le cadre de ce qu’ils ont appelé une pré-consultation en vue d’organiser de larges concertations sur la transition. Il s’agit, selon lui, de l’organisation institutionnelle de la transition, ses organes et sa feuille de route.
«Nous avons félicité les membres du Comité pour leur initiative de consulter les forces politiques et sociales de notre pays. Nous avons marqué notre totale adhésion au processus de la transition politique et civile qu’ils ont annoncé», a déclaré Dr Bocary Tréta, ajoutant qu’ils espèrent que les membres du CNSP tiennent parole en ce qu’ils se sont engagés à rendre le processus participatif et d’être d’égal commerce vis-à-vis de l’ensemble des forces politiques et sociales.
«Nous avons accueilli très favorablement l’annonce faite par eux de rendre disponible très prochainement un avant-projet des termes de référence pour l’organisation de la concertation nationale. Nous avons annoncé que nous leur ferons parvenir dans les jours à venir nos propositions dans le sens de contribuer à l’élaboration desdits projets de termes de référence», a signalé le président de l’alliance EPM.
Selon lui, la rencontre s’est déroulée dans une parfaite compréhension mutuelle. Ils ont donc encouragé les membres du CNSP à poursuivre dans ce sens tout en leur donnant l’assurance que l’alliance Ensemble pour le Mali est disponible et apportera toute sa contribution à l’organisation de la transition politique et civile qu’ils ont annoncée.
Concernant la présidence de la Transition, Dr Bocary Tréta dira que du moment où il y aura une concertation nationale sur la base des termes de référence qui seront communiqués, l’alliance EPM viendra comme toutes les forces politiques et sociales dire ce qu’elle pense. Mais déjà, Dr Tréta a déclaré que les propositions de la Cedeao vont dans le bon sens. Seulement, elles ont besoin d’être adaptées à la situation réelle de notre pays, a-t-il ajouté.
INCLUSIVITÉ TOTALE- Pr Tiémoko Sangaré, président de l’Adema-Pasj, abondera dans le même sens. Selon lui, au niveau de la coalition Ensemble pour le Mali, ils ont déjà élaboré le draft d’un document qui sera finalisé et transmis au CNSP. En même temps, a-t-il dit, quand ils auront le projet de termes de référence, ils vont l’analyser en fonction des différentes positions qu’ils auront déjà énoncées dans leur projet de document.
Pour Pr Tiémoko Sangaré, le plus important c’est que tout soit fait pour d’abord mettre les Maliens ensemble. «Il y a beaucoup de problèmes dans le pays qui ne pourront avoir de solutions que dans l’unité des Maliens. On entend beaucoup de discours mais tout cela c’est du superfétatoire», a-t-il laissé entendre, ajoutant que notre pays a aujourd’hui des défis importants à relever et qui doivent amener les uns et autres à accepter de dépasser certaines considérations pour se consacrer à l’essentiel.
«De ce point de vue, nous avons dit aux membres du Comité l’importance d’organiser tout ce qui sera fait dans le cadre d’une inclusivité totale pour qu’à l’arrivée, tous les Maliens se sentent concernés par ce qui sera décidé et puissent ainsi apporter chacun du sien pour que ce qui est envisagé puisse être réalisé», a insisté le président de l’Adema-Pasj. Pour lui, la rencontre a été positive et ils ont senti la volonté au niveau du CNSP d’agir avec l’ensemble des Maliens et de faire face aux urgences de notre pays. C’est donc à ce titre qu’ils ont exprimé leur disponibilité à accompagner cette démarche, à jouer le rôle qui est le leur en tant que force politique dans le cadre de ce qui sera fait.
De son côté, le colonel Malick Diaw a rappelé que notre pays traverse une période cruciale. Et donc il est important que tous les Maliens, toute la classe politique, tous les regroupements et l’ensemble des forces vives de la nation se réunissent autour d’une table dans un processus de concertation. «Les Maliens vont se réunir et échanger afin de convenir sur quelque chose pour la bonne marche de la transition», a précisé le 1er vice-président du CNSP, ajoutant que le pays a aujourd’hui besoin de tous ses fils. Il dira que tout se passe bien et que les travaux sont en cours pour trouver un bon projet de Charte, une bonne feuille de route et ensuite une bonne architecture pour mettre en place une bonne transition.
Toujours dans le cadre des concertations pour la mise en place de la transition, les membres du CNSP ont aussi hier rencontré d’autres composantes de la nation, notamment l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), les magistrats, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), le Conseil supérieur de la diaspora du Mali (CSDM), le Patronat, les Chambres consulaires et des Ordres, le Haut conseil islamique du Mali (HCIM), l’Église catholique et l’Église protestante. La longue journée a été bouclée par la synthèse de l’ensemble des rencontres au Quartier général du CNSP à Kati.
Dieudonné DIAMA
Source: Journal l’ Essor-Mali