La salle de conférence du Carrefour des jeunes était pleine à craquer, le samedi 24 mars 2018, lors de l’ouverture des travaux des premières consultations populaires du Collectif pour la défense de la République (CDR). C’était sous l’égide du porte-parole de l’organisation, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath.
Ont pris part à cette importante cérémonie, le représentant des familles fondatrices de Bamako, plusieurs chefs et représentants des partis politiques notamment l’honorable Soumaila Cissé de l’URD, Cheick Modibo Diarra du RPDM, Tiebilé Dramé du PARENA, Abdine Sangaré (Yelema), Moussa Sinko Coulibaly… ainsi des représentants de plusieurs organisations de la société civile, des leaders d’opinion et des leaders religieux dont Chouala Bayaya Haidara.
Après les mots de bienvenue du représentant des familles fondatrices de Bamako, Moussa Touré, Niama Bérété, membre de la commission scientifique a fait le compte rendu des travaux de ladite commission qui ont débuté depuis plus de deux mois. La commission scientifique a, selon lui, recensé les problèmes majeurs dans sept domaines dont l’éducation, la santé, l’économie, sécurité et défense, la justice, l’accès à l’eau … Avant de terminer, il a précisé que des ateliers de formations seront organisés dans ces domaines en faveur des délégués pendant tous les deux jours de consultations.
Quant à Mahamadou Cissé, président du comité CDR de Sikassao, il a, au nom de tous les comités de l’intérieur, exprimé toute sa satisfaction pour la tenue de ces premières consultations populaires du Collectif pour la défense de la République. A ses dires, des délégués de plusieurs comités étaient présents. Il a enfin formulé des vœux pour la réussite de ces assises.
Au nom des comités CDR de la Diaspora, Abdoulaye Gakou de la Côte d’Ivoire et Aissata Sidibé des Etats unis se sont exprimés. Pour le porte-parole du CDR de la Côte d’Ivoire, la présence de ces nombreux délégués de la Diaspora témoigne de l’importance de ces concertations.
A son tour, Aissata Sidibé des Etats unis a appelé les Maliens à l’union sacrée. Pour elle, le temps du changement est arrivé pour sauver le Mali. « Nous n’avions rien en commun si ce n’est le Mali. Pour apporter le changement que nous réclamons, nous devons nous donner les mains », argumente-t-elle.
Dans leurs interventions, les chefs et représentants des partis politiques ont tous appelé à l’union pour apporter l’alternance en 2018. Pour Soumaila Cissé, Cheick Modibo Diarra, Tiebilé Dramé, Moussa Sinko Coulibaly…, tous ceux qui aspirent au changement doivent se donner la main pour barrer la route à IBK. Soumaïla Cissé et Tiébilé précisément ont soutenu la thèse d’une candidature unique. Aussi, ils ont tous félicité le CDR pour son combat patriotique et constructif.
A son tour, le président d’honneur du Collectif pour la défense de la République, Boubou Lah a encouragé le porte-parole du collectif, Mohamed Youssouf Bathily et ses compagnons pour la défense des droits des plus faibles. Il a aussi rassuré le CDR de son soutien et de son accompagnement sans faille.
A sa prise de parole sous un tonner d’applaudissement des milliers de ses partisans, le porte-parole du CDR, l’animateur vedette Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath a, dans son discours d’ouverture, précisé que tous les 480 délégués de ces premières consultations de l’intérieur comme de la Diaspora sont tous venus à leurs propres frais.
Les objectifs de ces 1ères consultations populaires
Pour Ras Bath, durant les deux jours de consultations, les délégués discuteront des aspects qui constituent la vie d’un citoyen malien. « 480 délégués des comité CDR de l’intérieur comme de la Diaspora sont ici présents pour faire l’état de lieu de la santé, de l’éducation, de la sécurité, de la question de l’emploi, de la question du respect des droits de l’homme, de la gouvernance, de l’agriculture et du foncier », explique le porte-parole du CDR. Aux dires de Ras Bath, en tout, l’évaluation sera faite sur sept domaines qui constituent la vie des Maliens. A quatre mois des élections, il était important pour le CDR qui s’inscrit dans la dynamique de rupture de construction citoyenne d’initier les populations aux techniques d’évaluation de leurs propres vies. «A travers ces évaluations, nous allons faire un manifeste », a informé l’activiste. Pour lui, ce manifeste sera la vision de l’ensemble des membres du CDR sur la santé, l’éducation …, bref sur l’état du Mali et de ce qu’ils veulent que ce pays soit demain. Ras Bath estime que la confection de ce manifeste sera un moyen de changer la façon de faire les votes. « Tout vote doit être fait suivant la réflexion d’un citoyen. Chaque citoyen doit, en votant, savoir le programme pour lequel il doit voter», explique-t-il. Il ajoutera que ledit manifeste conditionnera non seulement le vote du CDR mais aussi permettra aux membres du CDR de prendre part aux débats de négociations avec toute formation politique pour sauver notre pays. Pour Mohamed Youssouf Bathily, après ces consultations populaires, les militants du CDR ne voteront plus pour le matériel mais l’idéologie. « Ces formations seront l’occasion pour les militants du CDR à ne plus voter un candidat pour du thé mais pour la qualité du programme dont il est porteur », a-t-il rassuré. Selon Ras Bath, à la fin de ce mois, le CDR entamera d’autres formations pour apprendre aux citoyens à comment veiller sur le bon déroulement des opérations de vote. « Chaque militant CDR sera à la fois un citoyen qui va prendre part au vote mais aussi veiller au bon déroulement des élections. J’invite mes militants à ne plus compter sur l’Imam, le Chef du village … mais sur soi-même», a martelé celui dont les camarades appellent la voix des sans voix et à lui d’ajouter « si l’opposition s’hasarde à aller en rang disperser, IBK les battra car il a l’appareil d’Etat et plus de moyens que ses opposants. Il y a la nécessité d’une candidature unique ».
Ras bath dénonce la passivité de la société civile
Le porte-parole du CDR a profité de cette occasion pour fustiger la passivité de la société civile malienne. Pour lui, les organisations de la société civile doivent jouer leurs rôles du contrôleur des actions des gouvernants. Selon lui, l’échec du mouvement démocratique est dû à l’inactivité et à la passivité de cette société civile. Avant de terminer, il a invité les populations à surveiller les dirigeants pour les empêcher de voler.
Boureima Guindo
Source: Le Pays-Mali