Peu importe le temps mis à échanger, l’important est d’arriver à un Accord consensuel qui rassemble. Aujourd’hui plus que jamais notre pays a besoin de rassembler ses fils et ses filles.
Lorsque le Président de la République m’a accordé sa confiance, il a insisté sur la concertation, sur le dialogue et surtout sur l’écoute de toutes les sensibilités politiques.
J’ai voulu aller avec tous, mais je ne suis pas encore parvenu et je reste engager à parler à chacun en utilisant les voies les plus appropriées. J’ai pris attache avec les regroupements politiques dont le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), la Coalition des forces patriotiques (COFOP), la coalition malienne pour le développement (CMD).
Je voudrai cependant rassurer tous les autres partis et regroupements politiques, notamment les partis politiques non alignés que nous accordons la même considération à tous les regroupements qui œuvrent pour un Mali démocratique, stable et prospère. Toutes les sensibilités politiques de notre pays seront dans le registre.
L’occasion qui nous réunit est d’une portée politique hautement significatif. Notre pays traverse une crise très profonde depuis des années. En parler, déplorer les erreurs et les manquements, condamner les errements, pleureur nos morts d’Ogoussagou, de Dioura, de Guirée, de Ménaka et d’ailleurs.
Nous pouvons juste conjurer nos ressorts et transformer le pays comme par enchantement. Des actions courageuses sont nécessaires.
Le Président de la République a la conscience la plus aigüe des défis de notre pays et de la nécessité de rassembler tous les fils au chevet de la mère patrie.
Il a voulu un Accord politique avec l’ensemble de la classe politique en vue d’une collaboration plus volontariste dans la recherche des solutions à la crise qui secoue notre pays.
L’objectif n’est point d’annihiler l’opposition politique, ce qui est d’ailleurs impossible. Il ne s’agit pas non plus de créer les conditions d’un partage de gâteau, comme aime à le dire d’autres. Il s’agit encore moins de fuir les responsabilités qui sont les siennes, celles d’un président démocratiquement élu qui doit remplir sa fonction comme cela ressort du Serment prêté devant la Cour suprême le 4 septembre.
Le Président de la République et moi-même sommes convaincus qu’au-delà des différentes opinions, au-delà des oppositions politiques chacun peut contribuer à la recherche de solutions pour amener la paix et la stabilité dans notre pays.
J’ai découvert que dans la langue chinoise le mot crise est composé de deux vocables, le vocable danger et le vocable opportunité. Cela résume parfaitement la situation de notre pays. Il y a le danger que notre patrimoine commun s’effrite, que le Mali dont rêvaient les pères de l’indépendance se désagrège car nos ennemis sembles remporter des victoires. Face à la mort et à la désolation dans le centre de notre pays nous nous divisons davantage vouons nos institutions aux gémonies et ridiculisons notre armée. Les ennemis se nourrissent de notre division, de nos querelles de personnes, de nos intérêts partisans.
Par contre nous avons là une opportunité unique de bâtir un Mali nouveau, un Mali fort, un Mali plus démocratique, un Mali prospère, un Mali où les communautés retrouvent la confiance ancestrale qu’elles avaient les unes envers les autres. Un Mali où la prospérité profite à tous, un Mali véritablement uni pour ne parler plus du Nord, ni du Centre, ni du Sud, simplement nos frères et sœurs de nos villes, de nos campagnes où chacun se sentirait chez lui.
C’est ce Mali que nous allons nous atteler à construire avec tous. Et j’ose espérer que l’accord politique que nous signons est la fondation sur laquelle nous bâtirons des relations nouvelles, sans qu’un parti ou un regroupement se confonde à l’autre ou abandonne son idéologie au profit d’un autre.
L’Accord souhaite valoriser toutes les sensibilités politiques car nous estimons que tous ceux qui sont présents à la présente cérémonie, ceux qui sont ailleurs dans leurs bureaux, ceux qui sont aux marchés, les ouvriers sur les chantiers, les artisans dans leurs métiers, le soldat qui se bat au front pour notre sécurité… tous ont en commun une chose : le bonheur de notre pays.
Le Mali est notre patrimoine commun, nous ne devons sous aucun prétexte le laisser détruire.
Le Président de la République m’a chargé de former un gouvernement de mission.
Je sais que beaucoup attendent impatiemment l’annonce de la liste des ministres. Cette annonce ne devrait plus tarder.
Il était important que nous prenions le temps de consulter, d’écouter et procéder aux choix qui conviennent aux circonstances actuelles.
Le président de la République par ma voix invite tous les partis et regroupements de partis à l’Accord politique de gouvernance qui est proposé ce matin.
La cérémonie de ce matin n’est pas la seule opportunité pour y adhérer. Ceux qui ne sont pas présents ce matin peuvent toujours marquer leur adhésion ultérieurement.
L’Accord n’est qu’un commencement. Il ouvre le chantier bien plus grand de la recherche de la paix, des réformes politiques et institutionnelles et simplement d’une meilleure gouvernance en perspective.
Le président de la République en est le garant et le gouvernement et moi assureront les exécutants fidèles.
Nous resterons débout sur les remparts et résolus de donner tout ce que nous avons à notre Mali.
Il a particulièrement exprimé sa gratitude au chef de file de l’opposition politique, l’honorable Soumaila CISSE qui, dit-il, lui a ouvert ses portes pour le dialogue. Aussi, dit-il qu’il ne doute nullement de la sincérité de l’engagement de Soumaila CISSE pour un Mali stable et prospère. Il a déclaré qu’une démocratie sans opposition n’en est pas une.
Le futur gouvernement aura besoin que d’autres portent un œil critique sur ses actions, que d’autres puissent à travers leurs critiques positives contribuer à la sortie de crise.
Je suis un serviteur de l’Etat et je vous demande à tous de m’aider à mieux servir notre pays.
Je donne ici l’engagement que l’Accord politique sera au cœur des actions du gouvernement et que nous pourrons l’enrichir à la suite du dialogue politique inclusif avec l’ensemble de la classe politique, la société civile et la majorité des maliens.