Ils étaient nombreux les responsables politiques à prendre part, hier jeudi 2 mai 2019, à la Primature, à la cérémonie solennelle de signature de l’Accord politique en vue de la formation d’un Gouvernement de mission, sous la conduite du Premier ministre Boubou CISSE. Deux partis, l’ADEMA et le PDES, héritiers politiques des anciens Présidents de la République, AOK et ATT, peuvent se targuer d’être parmi les grands bénéficiaires de cet accord politique, au regard des signataires: Tièmoko SANGARE, Dramane DEMBELE, Djibril TALL, clan DIBASSY.
Certes, l’évènement tant attendu a créé une scission au sein des deux grands regroupements politiques, notamment le FSD et la COFOP, mais, elle a surtout permis aux diverses tendances des partis politiques, non les moindres, tels que l’ADEMA et le PDES de se retrouver pour une éventuelle réunification.
Comme dit l’adage, à quelque chose, malheur est bon. A la faveur de la signature de l’Accord politique, des anciens camarades d’hier, mais devenus des ennemis politiques aujourd’hui se sont retrouvés au chevet de la mère patrie, au moment où l’on s’y attendait le moins.
Qui l’aurait cru, durant ce mandat du Président IBK, un Dramane DEMBELE qui a défié tout le Comité exécutif de l’ADEMA pour se porter candidat à la présidentielle de 2018, signer un accord politique en vue de la formation d’un Gouvernement de mission. Instinct patriotique ? Soif du pouvoir ?
En réalité, l’appel solennel lancé par le Premier ministre Boubou CISSE pour la signature de l’accord politique s’adressait à toutes les sensibilités politiques et sociales de notre pays pour la formation d’un nouveau gouvernement de large ouverture qui qui travaillera à trouver, dans les meilleurs délais, les solutions aux défis actuels dans une démarche consensuelle.
Dra, pour les intimes, peut voir en sa démarche, ce patriote convaincu dont l’apport, malgré ses profondes divergences avec le régime actuel, peut être salutaire dans la résolution de la grave crise à laquelle le Mali fait face aujourd’hui.
Mieux, la signature de l’accord peut-être un terrain fertile pour son éventuel retour à la grande famille ADEMA qu’il n’a quitté que d’un pied.
Quant au PDES, à travers la signature de cet accord politique, ce sont les deux tendances des héritiers du Président ATT qui se retrouvent. Comme pour paraphraser leur slogan : « Ce qui nous unit est plus que ce qui divise ».
En tout cas, à part Nouhoum TOGO qui, sur sa page Facebook, a déclaré publiquement, ne pas se reconnaître dans la signature du document, et suivre son nouveau mentor, Soumaila CISSE, dont il est le chargé de la Communication, les deux tendances du PDES, à travers leurs responsables, Djibril TALL (membre de la FSD) et Mamadou DIBASSY (membre de la majorité présidentielle), ont signé le document.
Ainsi, contrairement aux regroupements politiques FSD et COFOP qui se sont disloqués, au sortir de la signature de l’accord politique pour la formation d’un gouvernement de mission, les partis ADEMA et PDES, en dehors des dividendes que pourrait les procurer la signature de cet accord, pourraient avoir l’avantage de cheminer ensemble. Pourquoi-pas reconstituer le parti initial ?
En tout état de cause, le futur gouvernement de mission et de large ouverture qui sera mis en place travaillera, non seulement à trouver les solutions aux défis actuels dans une démarche consensuelle, mais également à la mise en œuvre du programme 2018-2023 du Président de la République « Ensemble pour la paix et le progrès : Notre grand Mali avance».
Mieux, il est clairement dit que l’adhésion au présent accord ne signifie point que la partie signataire obtiendra un ou des postes dans le gouvernement. Toutes les parties se verront cependant offrir la possibilité de contribuer à l’action du gouvernement.
Certainement une façon de rappeler aux signataires de l’Accord politique que l’heure n’est pas au partage du gâteau. Mais plutôt au travail pour trouver les solutions aux grands défis auxquels notre pays est actuellement confronté.
Par Sékou CAMARA