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Premier Gouvernement du président IBK : Du déjà-vu, avec quelques gros calibres

Autant le choix de Oumar Tatam Ly en qualité de Premier ministre a paru être la manifestation d’une volonté de rupture chez le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, autant celui des membres du premier Gouvernement  donne une impression de déjà vu. Tant on retrouve de nombreuses anciennes têtes. Et pas forcément les meilleures. 

photo gouvernement complet oumar tatam ly koulouba

Si l’on comprend la logique du maintien du Ministre Moussa Sinko Coulibaly au Ministère de l’Administration Territoriale, une logique d’éviter un nouveau départ dans les dossiers de l’organisation des élections à venir, l’on comprend moins le maintien d’autres Ministres du Gouvernement de transition ou le retour de certains anciens Ministres des Gouvernements antérieurs

Nous en convenons que les Ministres Soumeylou Boubèye Maïga et Moustapha Dicko sont des valeurs sûres, qui peuvent valablement servir encore dans les postes où ils viennent d’être nommés pour les avoir occupés avec brio par le passé, mais même là une interrogation existe: les défis d’il y a dix ans sont-ils les mêmes que ceux d’aujourd’hui dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la défense nationale?

En dehors de ces trois (3) anciens Ministres, les autres anciens n’ont vraiment pas leur place dans un premier gouvernement d’un mandat du renouveau comme le président Ibrahim Boubacar Kéïta l’a promis dans son discours d’investiture.

Les nouveaux Ministres bénéficient sans aucun doute d’un sentiment de “attendons voir”, mais ils correspondent moins aux profils que les observateurs se faisaient à l’image du Premier ministre Oumar Tatam Ly. C’est-à-dire des hommes et femmes de rupture, plus connus pour leur compétence technique et leur probité morale

Certes l’on retrouve trois gros calibres qui nous viennent de deux (2) institutions internationales: l’Onu et la Banque mondiale. il s’agit : Mme Bouaré Fily Sissoko, Ministre de l’Economie et des Finances (elle vient de la Banque mondiale);  Dr Boubou CISSE, Ministre de l’Industrie et des Mines (Il vient de la Banque mondiale); M. Zahabi Ould Sidi MOHAMED, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale (ancien leader rebelle, il vient de l’Onu).

Au-delà, franchement, l’on a comme impression que la volonté de rupture qui s’est exprimée à travers la nomination du Premier ministre Oumar Tatam Ly a été quelque peu freinée lors de la composition du reste du Gouvernement.

Un autre coup de frein donné est celui qui a consisté à faire du Ministère du Culte un simple Ministère délégué auprès du Ministre de l’Administration Territoriale. Un coup de frein qui se veut une transition vers la suppression dudit Ministère? Le temps nous dira. Mais pour le moment, en attedant des explications de la part du Chef du Gouvernement, l’on imagine mal les raisons  logiques qui ont conduit à cette décision.

En effet, au-delà des raisons objectives qui ont prévalu à la création du Ministère du Culte, le maintien de celui-ci est l’un des points clés du mémorandum soumis à Ibrahim Boubacar Kéïta (et accepté par lui) par “Sabati 2012”, le regroupement d’organisations religieuses qui a soutenu sa candidature. Certes IBk peut se défendre d’avoir maintenu ledit Ministère, mais il a réduit son importance.

            Sur les 34 Ministères du Gouvernement, on compte 5 ministères délégués:

• Ministre délégué auprès du Ministre de l’Administration Territoriale chargé de la Décentralisation (occupé par Malick ALHOUSSEINI)

•  Ministre délégué auprès du Ministre du Développement Rural, chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire (occupé par  Nango DEMBELE)

• Ministre délégué auprès du Ministre de l’Administration territoriale, chargé des Affaires Religieuses et du Culte (occupé par Tierno Amadou Omar Hass DIALLO)

• Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget (occupé par  Madani TOURE)

• Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, chargé de la Promotion des Investissements et de l’Initiative Privée (occupé par Moustapha Ben BARKA)

L’on note également la création d’un Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord (occupé par Cheick Oumar Diarra, un ancien Ambassadeur du Mali à Washington).

Un seul ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle, et qui a soutenu Ibrahim Boubacar Keïta au second tour, est membre du Gouvernement. Il s’agit de Moussa Mara du parti Yèlèma qui est nommé Ministre de l’Urbanisme.

Enfin, autre fait notable, le nouveau gouvernement compte 4 femmes: Mme BOUARE Fily SISSOKO, Ministre de l’Economie et des Finances; Mme SANGARE Oumou BA, Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant; Mme TOGOLA Jacqueline TOGOLA, Ministre de l’Education Nationale; Mme BERTHE Aissata BENGALY, Ministre de  l’Artisanat et du Tourisme. Nous y reviendrons.

Baba SANGARÉ

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