À quelques encablures de l’élection présidentielle de juillet prochain, ils sont de plus en plus nombreux les Maliens à afficher leurs ambitions pour briguer la magistrature suprême du pays. Si les profils de ces candidats sont aussi divers et variés, peu d’entre eux arrivent à transcender leur nombrilisme politique, en présentant des programmes de gouvernance à hauteurs des défis qui se posent à notre pays.
Depuis quelques semaines, les congrès, les conférences statutaires se multiplient au niveau des états-majors politiques, avec en toile de fond, la désignation de candidat à la magistrature suprême en perspective de l’élection présidentielle de juillet qui pointe à l’horizon. Ainsi, des candidats et potentiels candidats ne cessent de se révéler et de se déclarer. Car s’il y a de quoi à être fier de cette diversité, le hic, c’est que ces hommes et femmes qui se suivent se ressemblent tous ou presque. Comme point commun, ils apparaissent comme des partisans du moindre effort. Tous veulent profiter de la situation sécuritaire fragile du pays faire un « Faux procès au régime IBK », laissant ainsi de côté les débats de fond, sur les projets de société qu’ils proposent aux Maliens, sur la base desquels doivent se faire les choix des électeurs. Oui, c’est bien de cela qu’il s’agit. Le Mali d’après septembre 2018 a besoin de ces programmes capables d’impulser le développement véritable de notre pays. Les Maliens n’ont que faire d’une révolution de palais.
Malgré tout l’enjeu qui caractérise l’avenir politique de notre pays, les observateurs de la chose politique sont jusque-là restés sur leur faim, le menu proposé jusque-là par les différents prétendants met sérieusement en doute leur capacité à faire le changement tant attendu.
À chaque sortie, le constat reste le même. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, nos chers candidats s’adonnent allègrement à leur jeu favori : les critiques contre le régime Ibrahim Boubacar Keita. Si le régime est attaquable sur plusieurs fronts, il n’en demeure pas moins, par une analyse froide de la situation, de distinguer des points positifs, dont les améliorations peuvent conduire le pays à faire son bon socio-économique.
Aujourd’hui où l’heure du changement semble sonner, il est évident que ces derniers gagneraient mieux en crédit en expliquant clairement aux populations, sans démagogie, ce qu’ils entendent changer quand ils arriveront à Koulouba.
Un autre paradoxe de ces hommes et femmes qui ne jugent que par l’alternance en 2018, est que la plupart d’entre eux ont été pendant une bonne partie du quinquennat avec le régime, ils ont géré les affaires publiques avec le régime qu’ils jamais daigné quitter ou critiquer jusqu’à la date de leur limogeage. Où est alors le sérieux dans leur démarche ?
Abdoulaye OUATTARA
info-matin