La Plateforme contre la corruption au Mali a organisé un meeting d’information sur l’état de la corruption dans notre pays. C’était samedi dernier à la Maison de la presse. En plus du Pr Clément Dembélé, on notait au présidium la présence de l’ancien ministre Me Mohamed Ali Bathily.
On a l’impression que la sortie médiatique de Mamadou Sinsi Coulibaly, président du Conseil national du patronat au Mali (CNPM) contre Nouhoum Tapily, président de la Cour suprême, a été un déclic dans la lutte contre la corruption au Mali. Il ne se passe plus de semaine sans que les Maliens se mobilisent pour l’éradication de ce fléau dans notre pays. Ainsi, ils ont été nombreux, mercredi dernier, à empêcher le président du CNMP de faire son entrée au tribunal de la commune IV, où il devait répondre à une plainte contre lui déposée par M. Tapily pour outrage à magistrat.
C’est dans cette dynamique qu’une Plateforme contre la corruption au Mali (PCC) a vu le jour. Elle regroupe en son sein plusieurs organisations de la société civile déterminées à mener une lutte implacable contre la corruption qui gangrène notre société. Elle entend jouer sa partition dans ce combat par une synergie d’actions des Maliens de tout bord.
Selon le Pr Dembélé, un des initiateurs de la Plateforme, la lutte contre la corruption est un combat contre un cancer qui gangrène notre société depuis des années. Il dira que l’une des conséquences de la corruption c’est qu’elle pousse les jeunes maliens à choisir l’émigration qui bafoue leur dignité dans les pays par lesquels ils transitent. Il s’étonne que dans un pays à 95% de musulmans que la corruption et le mensonge soient érigés en mode de gouvernance. Et de regretter qu’on se vante pour avoir volé. Il affirme qu’une minorité s’est accaparée des richesses nationales par le biais de la corruption. Pour lui, la vraie indépendance du Mali, c’est la lutte contre la corruption qui va débarrasser notre pays des prédateurs du tissu socioéconomique et des sangsues tapies dans l’administration publique.
Prenant la parole à son tour, l’ancien ministre, Mohamed Bathily, dira que l’effritement des valeurs sociétales dans notre pays remonte à la sécheresse des années 1970 et au Programme d’ajustement structurel (PAS). Selon lui, ils ont contribué à dégrader la dignité de l’homme malien qui était préoccupé par sa survie. Il déclara que Nouhoum Tapily n’osera pas porter plainte contre lui dans l’affaire qui l’oppose au président du patronat malien. La raison ? Il a fait la prison pour avoir tué le greffier M. Tounkara, au tribunal de Bafoulabé pour fait de corruption. Pour cela, il a invité les Maliens à consulter les archives.
Quant à Ibrahim Maïga, représentant des commerçants, il dit soutenir Mamadou Sinsi Coulibaly dans sa croisade contre la corruption. Il affirme que la corruption est une des causes de la faillite de beaucoup de commerçants. Il a profité de cette occasion pour demander la démission de Nouhoum Tapily et de Dramane Diarra, procureur du tribunal de la commune IV.
Yoro SOW
Source: L’Inter de Bamako