MOSCOU (Reuters) – Vladimir Poutine a évoqué mardi avec Donald Trump, lors d’un entretien téléphonique, la guerre civile en Syrie et lui a rendu compte de la teneur de ses discussions de la veille avec le président syrien, Bachar al Assad.

Le président russe, a déclaré le Kremlin, a eu aussi des conversations téléphoniques avec plusieurs dirigeants de pays du Moyen-Orient, dont le roi Salman d’Arabie saoudite, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le chef de l’Etat égyptien, Abdel Fattah al Sissi, à propos de la visite d’Assad et des efforts de paix appuyés par Moscou.

L’entretien d’une demi-heure qu’il a eu avec Benjamin Netanyahu a porté sur les efforts de l’Iran pour maintenir une présence en Syrie et l’hostilité d’Israël envers la stratégie de Téhéran, a-t-on dit de source proche du cabinet du Premier ministre israélien. Le dirigeant israélien a mis en avant les inquiétudes de l’Etat hébreu pour sa sécurité.

Mercredi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son homologue iranien, Hassan Rohani, dont les pays soutiennent des camps opposés dans le conflit syrien, se rendront en Russie pour y rencontrer Vladimir Poutine dans le but de faire avancer le processus de paix en Syrie.

Après la conversation entre Poutine et Trump, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a eu un entretien téléphonique avec le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, à propos de la Syrie mais aussi de l’Ukraine.

PREMIER DEPLACEMENT A L’ETRANGER DEPUIS 2015

Donald Trump et Vladimir Poutine ont discuté au téléphone pendant une heure environ, parlant non seulement de la Syrie mais aussi de l’Iran, de l’Afghanistan, de la Corée du Nord et de l’Ukraine, a déclaré un responsable de la Maison blanche.

Leur conversation a eu lieu au lendemain de la visite d’Assad à Sotchi, station balnéaire de la mer Noire, où le maître de Damas s’est entretenu pendant trois heures avec Vladimir Poutine.

La nouvelle n’a été annoncée que mardi matin par le Kremlin.

“Nous avons encore un long chemin à parcourir avant de parvenir à une victoire complète sur les terroristes. Mais, en ce qui concerne notre tâche conjointe de lutte contre le terrorisme sur le territoire de la Syrie, cette opération militaire est de fait en train de se conclure”, a déclaré Vladimir Poutine, qui a déclenché en septembre 2015 une intervention militaire russe en soutien aux forces du régime.

“Maintenant, la chose la plus importante, naturellement, est d’aller vers les questions politiques, et je note avec satisfaction votre disposition à travailler avec tous ceux qui veulent la paix et une solution (au conflit)”, a ajouté le chef du Kremlin dans des commentaires diffusés par la télévision russe.

La précédente rencontre entre Poutine et Assad remontait au 20 octobre 2015 à Moscou, quelques semaines après l’intervention militaire de Moscou dans le conflit syrien qui s’est révélée décisive pour faire tourner la situation en faveur du président syrien.

Depuis cette date, le président syrien n’avait effectué aucun déplacement public à l’étranger.

(Denis Pinchuk, avec Tom Perry à Beyrouth, Nicolas Delame, Danielle Rouquié, Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français)