C’était un mouvement hétéroclite composé de Maliens de toutes catégories, de revanchards, de politiciens finissants et d’opportunistes. Hormis quelques jeunes panafricanistes, tout ce grand monde du boulevard de l’Indépendance était issu d’un seul et unique parti politique, ancienne Union démocratique du peuple malien (UDPM), avec plusieurs ramifications. Mais, on pourrait le diviser en trois grands mouvements des forces patriotiques.
La première tendance est celle dirigée par Choguel Kokalla Maïga (l’aile pure et dure du parti unique UDPM). La deuxième, celle dirigée par Mme Sy Kadiatou Sow et est la tendance des hauts cadres du régime UDPM. Et la troisième est celle de la tendance Espoir-Mali Kura (EMK), dirigée par Cheick Oumar Sissoko, Konimba Sidibé (professions libérales), Tiémoko Maïga (ancien PDG de la SOTELMA), ami de Doura Abraham Sissoko, beau-frère de Moussa Traoré, aile modérée de la lutte contre le régime Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).Les militaires, qui ont achevé la lutte, sont soit, la progéniture du Comité militaire de libération nationale (CMLN), soit des barons du Mouvement démocratique (ADEMA). Dès lors, on comprend l’échec de la prise du pouvoir par les dirigeants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).La lutte du Mouvement démocratique a été récupérée en 1992 par l’ancien parti unique avec l’élection de plusieurs secrétaires généraux de l’UDPM dans les rangs de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) à l’Assemblée nationale du Mali. Aujourd’hui, c’est le même scénario qui est repris.
Source: L’Inter de Bamako